L’élection de Jean-François Rousse à la mairie de Condom, dans le Gers, est l’une des surprises des municipales 2020. Comment ce DRH d’un groupe industriel s’est-il préparé à conquérir cette municipalité de 7 000 habitants ?
C’est un DRH de 54 ans qui a conquis le fauteuil de la mairie de Condom, une commune de 7 000 habitants, située à 40 kilomètres d’Agen. "Enfant du pays", Jean-François Rousse a été élu avec 35,26 % des voix, lors du second tour de scrutin, devant deux concurrentes de poids, Gisèle Biémouret, députée du département, vice-présidente du conseil départemental, ancrée à gauche (33,5 %) et Cécile Laurent, issue de la majorité sortante divers droite (31,20 %).
L’édile, "gaulliste social", se revendique avant tout "pragmatique". Il a proposé une équipe plurielle, "positionnée au-delà des partis politiques traditionnels" et rajeunie avec une moyenne d’âge de 49 ans, "contre 61" pour la liste de la députée. Il a choisi cette double vie pour tenter de sauver sa commune.
Une victoire qu’il qualifie de "vraie performance sur le plan politique".
C’est en juin 2019 qu’il dépose sa candidature avec l’aval de son employeur, le groupe Biolandes, une entreprise familiale située à Mont-de-Marsan (Landes) et spécialisée dans la production d’huiles essentielles et d’extraits naturels (400 salariés).
"J’ai voulu être maire car être DRH est un atout pour exercer cette fonction", explique-t-il. Se définissant "à l’écoute" et "extrêmement humain", il a co-construit son programme avec l’équipe et les habitants.
Gestion du personnel
La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :
- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.
Son grand sujet est la redynamisation du centre-ville déserté pour éviter la paupérisation. Parmi les principaux axes de ses projets figure la réimplantation de commerces de proximité, via des mesures fiscales et l’installation d'une pépinière itinérante. Il prévoit également la création d‘un hôtel d’entreprises avec des espaces de co-working. "La crise sanitaire et le développement du télétravail pourraient attirer des télétravailleurs de Toulouse, Bordeaux voire même de Paris", explique-t-il. Sur le plan social, il compte lancer une plateforme "rebond emploi", en coopération avec Pôle emploi afin d’endiguer le taux de chômage qui caracole à 15 %.
Le déclic ne date pas d’hier. Car Jean-François Rousse, ancien président du club de football, n’est pas un novice en politique. Il a été adjoint aux finances de la commune de 2008 à 2014 puis conseiller municipal d’opposition. Mais la campagne a été plutôt "compliquée". Il arrive second au premier tour du scrutin, avec 71 voix de retard face à la députée. "Si l’élection avait eu lieu fin mars, il aurait été difficile d’inverser la tendance". Il met à profit la période de confinement pour travailler ses dossiers. Puis, une fois, le déconfinement arrivé, il part à la rencontre des habitants pour combler son déficit de notoriété. "Pour espérer l’emporter, le seul moyen était de les convaincre". Il enchaîne alors le porte-à-porte tous les soirs, en ciblant les personnes favorables à son élection. "Les gens étaient ravis qu’on aille les voir. J’ai été le seul à le faire". Parallèlement, il investit les réseaux sociaux, en organisant une réunion sur Facebook qui lui apporte 1700 vues en deux jours.
Son statut de cadre supérieur d’entreprise est pris pour cible. Les deux adversaires axent leurs critiques sur son manque de disponibilité pour la ville. Mais ce diplômé de l’Institut supérieur de gestion de Paris, ex DRH de Castel & Fromaget, d’Equip’Aero et ancien directeur administratif et financier d’une filiale du groupe Eiffage, met en avant son expérience de manager qui "sait s’entourer". Il construit une "équipe de compétences" et entend être un "maire qui délègue", avec deux adjoints retraités et cinq conseillers délégués. "L’approche d’une administration est différente d’une entreprise mais un élu ne travaille pas seul. Il est entouré d’un directeur général des services, d'un directeur adjoint et d'un directeur des services techniques".
Qu’apporte son expérience de DRH ? "La capacité à capter les aspirations, à comprendre les attentes des administrés comme celles des salariés". Spécialiste des relations sociales, il affirme "rechercher le consensus plutôt que l’affrontement, en restant en permanence à l’écoute de mes concitoyens". Jean-François Rousse et son équipe ont désormais six ans devant eux pour transformer "les paroles en actes".
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