"Face aux tensions du marché du travail, l’ANDRH s’est rapprochée de Pôle emploi et de l’Apec pour organiser un maillage territorial"

"Face aux tensions du marché du travail, l’ANDRH s’est rapprochée de Pôle emploi et de l’Apec pour organiser un maillage territorial"

07.10.2021

Gestion du personnel

A l’occasion de l’université de l’ANDRH qui se tient à Marseille les 7 et 8 octobre, Audrey Richard, présidente de l'association et DRH du groupe Up, expose les défis qui attendent les DRH. Lutte contre les pénuries de main-d’œuvre à court terme et évolutions du monde du travail à moyen terme.

Le thème de l’université de l’ANDRH qui se déroule les 7 et 8 octobre, à Marseille, a pour thème "Le travail change et si on changeait tout ?". Quels sont les défis majeurs que les DRH doivent relever ? Quels sont les obstacles ?

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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Nous travaillons déjà depuis une dizaine d’années sur les thématiques liées au télétravail, à l’évolution des pratiques managériales, à la conciliation des temps de vie. La prise de conscience était importante mais les avancées étaient lentes. La crise de la Covid-19 a constitué un formidable accélérateur de ces réflexions. Du jour au lendemain, tous ces sujets sont devenus incontournables. La pandémie a mis en exergue des pratiques différentes. Ces deux journées d’université, sont l’occasion, à travers les débats, de revenir et d’approfondir ces multiples facettes du monde du travail d’après : la transition environnementale, les métiers et les compétences de demain, les opportunités de la relance, l’évolution du dialogue social… Avec des éclairages européens, notamment avec l’intervention de Sylvie Brunet, députée européenne. Notre ambition est de faire émerger des idées nouvelles et des propositions d'action. Notre rôle est également de faire de la prospective.

400 personnes sont attendues au cours de ces deux jours.

Reste que notre quotidien porte parfois sur des problématiques plus pressantes comme la reconstitution des collectifs de travail, le renforcement du lien social, et aussi et surtout les pénuries de main-d’œuvre. Depuis la rentrée, de nombreux DRH sont totalement désemparés face à ce phénomène.

Justement, que pensez-vous du plan compétences présenté, le 27 septembre, par Jean Castex ? Est-il approprié pour les entreprises (budget spécifique pour la formation dans les PME, aide financière pour les contrats de pro adultes, assouplissement du dispositif Transco, formation en entreprise pour les chômeurs de longue durée…) ?

Tous ces dispositifs sont intéressants. Même si les PME, sans staff RH, auront du mal à mettre en place le dispositif Transco. Au-delà des annonces, nous cherchons, de note côté, à jouer la carte de la proximité territoriale. C’est le bon échelon pour résoudre les tensions sur le marché du travail. D’ores et déjà, l’ANDRH, à travers ses 70 groupes locaux, s’est rapprochée de Pôle emploi et de l’Apec, pour organiser ce maillage territorial. J’associerai également les missions locales. Toutes ces structures connaissent les demandeurs d’emploi, peuvent les convaincre de postuler chez tel employeur ou tel autre. Nous sommes certains que la réponse se trouve au niveau des territoires. Et l’ANDRH, qui regroupe des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d’activité, peut contribuer à pallier ces pénuries.

Par ailleurs, nous nous réjouissions de l’application de la réforme de l’assurance chômage.

Un point d’attention toutefois avec les chômeurs de longue durée : la question de l’employabilité ne doit pas occulter la question de leur santé. De nombreuses études montrent qu’il y a une problématique plus importante portant sur la santé physique et mentale de ces demandeurs d’emploi. C’est pourquoi, il pourrait être judicieux de compléter ces dispositifs par un suivi médical pour renforcer leur insertion professionnelle.

Au-delà, existe-t-il d’autres sujets de tension, notamment sur la question salariale ? Comment les DRH appréhendent-ils les prochaines NAO ? Quelles sont leurs marges de manœuvre?

Nous entrons justement dans la période des négociations annuelles obligatoires. Cet exercice ne sera pas un des plus simples. A fortiori, dans les entreprises encore fragilisées par la crise. Mais nous pensons qu’il faut appréhender cette problématique dans une approche plus globale, en tenant compte de l’ensemble des rémunérations, notamment de l’intéressement, de la participation, de l’épargne salariale, pour faciliter une redistribution plus large de la valeur ajoutée. Le gouvernement pourrait d’ailleurs nous y aider, en supprimant le forfait-social (pour toutes les entreprises et non uniquement pour sociétés de moins de 250 salariés comme le prévoit la loi Pacte) ou encore la TVA sur certains produits.

En juin dernier, lors d’une conférence de presse, vous évoquiez le problème des déménagements de salariés. Cette tendance s’est-elle confirmée ?

Oui de nombreux salariés sont tentés de déménager. Or, en tant que RH, nous ne pouvons pas gérer une somme de situations individuelles. Nous nous sommes donc fixés des règles claires : l’application des accords de télétravail en vigueur. La plupart propose deux à trois jours de présentiel par semaine. Ce qui parait peu compatible avec un lieu de résidence trop éloigné de l’entreprise sauf à enchaîner de longs trajets plutôt épuisants.

Quid de l’emploi des RH ? La crise a révélé l’importance de la fonction. Mais dans les faits, la profession est-elle sous tension ? Où se situent les opportunités ? Et pour quels métiers spécifiques ?

Selon une étude réalisée par l’Apec avec l’ANDRH, en août dernier, le marché de l’emploi cadre connaît une embellie avec une augmentation de 13 % des offres RH, par rapport à 2019. Le marché est donc devenu actif et visible - les offres circulent - à Paris et en province. Les entreprises ont pris conscience du rôle stratégique que nous avons effectué pendant la crise. Je pense qu’il a aussi suscité des vocations.

Anne Bariet
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