Finance : les RegTech au secours de la gestion des risques

La conformité n’est pas une thématique nouvelle et les entreprises financières disposent déjà de logiciels afin de les aider dans ces tâches. Dès lors, pourquoi l’arrivée sur le marché des RegTech (contraction de régulation et technologie) sonne-t-elle comme une petite révolution ? Sans doute car il s’agit de la conjonction entre une innovation technologique et un besoin nouveau, auquel les solutions traditionnelles ne sont plus réellement aptes à répondre. Probablement aussi car les entreprises du secteur financier font face à des risques accrus en cas de non-conformité.

Gestion d'entreprise

La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...

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Pas moins de 150 réglementations nouvelles sont édictées chaque jour dans le monde

Que ce soit les directions juridiques ou les directions des risques et de la conformité, toutes font face à un triple défi en matière de conformité : une multiplication des exigences en provenance d’autorités de régulation nationales et supranationales, des délais de réponse réduits et une production de données croissante. « Pas moins de 150 réglementations nouvelles sont édictées chaque jour dans le monde », précise Reda Bouakel CEO de Fortia. La start-up française répond à ces enjeux en s’appuyant sur des technologies de rupture, comme l’intelligence artificielle, l’intelligence collaborative ou le machine learning.

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Derrière des concepts qui peuvent sembler abstraits se cachent des solutions concrètes, adressées aux sociétés financières. « Nous fournissons des logiciels et des outils technologiques qui passent au crible l’intégralité des données possédées et produites par l’entreprise, en fonction des règles de conformité auxquelles elle est soumise », explique Reda Bouakel. L’avantage apporté par l’intelligence artificielle ? Elle est capable d’apprendre de ses paramétrages précédents, ce qui signifie gain de temps et économies pour le client. « Au final, cela permet de supprimer le risque financier lié à la non-conformité, car les montants des sanctions sont très élevés. C’est également une réponse au risque de réputation, porté par toute mise en cause par une autorité de contrôle », souligne Reda Bouakel.

Notre objectif est d’industrialiser encore plus notre process de compliance

BNP Paribas Security Services (BPSS), qui soutient le développement de la start-up et travaille sur le déploiement des services de Fortia dans ses activités de banque dépositaire, y voit également d’autres avantages. « Notre objectif est d’industrialiser encore plus notre process de compliance, de produire des reportings en temps réel et d’apporter une réponse de qualité dans le traitement de données toujours plus volumineuses et surtout internationales », explique Jean Devambez, Global Head of Product and Clients Solutions. L’un des autres atouts de la solution pensée par Fortia – et plus largement par les RegTech – est sa capacité à intégrer les règlementations et pratiques de marché de pays divers et de les appliquer aux activités concernées en fonction de leur localisation géographique.

La protection du système financier passe également par la gestion de la connaissance du client (KYC : know your customer) et du risque de fraude, de blanchiment et de financement du terrorisme. Ici aussi, les RegTech promettent agilité, rapidité et efficacité. « Les algorithmes et l’intelligence artificielle sont en mesure de vérifier l’ADN financier des clients, la logique et la conformité de leurs transactions », annonce Reda Bouakel. De fait, les RegTech alertent en cas d’anomalie dans les opérations et produisent un nombre de faux positifs inférieur aux logiciels traditionnels.

Les solutions apportées par les RegTech modifient donc le mode de fonctionnement des sociétés financières. Elles dégagent du temps et de la charge de travail en permettant l’analyse des données clients. Elles annoncent également des modifications plus profondes dans l’architecture de cette industrie, notamment autour du travail des directions juridiques ou des directions des risques et de la conformité, comme le pense Jean Devambez : « Les RegTech vont entraîner l’automatisation d’une partie de nos business process et de notre workflow. Cela modifiera notre façon de travailler, ainsi que l’expérience de nos clients ».