Le cabinet FoxRH livre une enquête plutôt inédite sur les perspectives d’emploi des professionnels RH, après une période d’inactivité. Comme pour les autres fonctions, ils n’échappent pas à la morosité et ont dû faire une croix sur certaines de leurs prétentions. Même pour un DRH, trouver un emploi n’est pas si simple.
Voilà une enquête qui ne devrait pas laisser insensibles les professionnels RH. Car dans un marché de l’emploi compétitif, difficile en effet de trouver un poste en adéquation avec leurs aspirations. Réalisée par le cabinet de recrutement FoxRH auprès d’un millier de professionnels RH, majoritairement basés en Ile-de-France, et dévoilée en avant-première, elle montre les différentes trajectoires professionnelles envisagées par ces experts après une période d’inactivité, principalement due à une rupture conventionnelle (37,5 % des cas) ou à une fin de contrat, qu’il s’agisse de CDD ou de missions (21,1 %).
Les licenciements économiques et personnels restant minoritaires.
Combien de temps leur faut-il pour retrouver un poste ? Dans quelles conditions ? Quels sont les obstacles et opportunités qu’ils rencontrent ?
Les canaux de recrutement privilégiés
Premier constat : le marché de l’emploi reste dynamique. 52 % des répondants ont retrouvé un job en moins de trois mois. 26 % mettent entre quatre et six mois.
Pour rebondir, les candidats se sont appuyés en majorité sur les cabinets de recrutement (29 %) et sur les sites d’offres d’emploi (20,8 %). Autre piste : les réseaux sociaux professionnels arrivent en troisième position (15,2 %), preuve s’il en est de l’importance de ces médias, en particulier de LinkedIn. D’où la nécessité d’être "visible et actif sur ces plateformes professionnelles". Le réseau personnel tout comme le bouche-à-oreille et les contacts personnels sont également des canaux importants. En revanche, les candidatures spontanées font moins recette ; seuls 8,7 % des embauches se sont faites par ce biais.
Reste que trouver un poste n’est pas simple. Même pour ces professionnels aguerris aux techniques de recrutement. 70 % d’entre eux indiquent avoir rencontré des freins dans leur recherche d’emploi. Parmi les obstacles, ils mettent en avant un marché compétitif (beaucoup de candidats pour un nombre limité de postes) et des attentes élevées des employeurs (besoin de polyvalence, exigences en termes d’expérience et de spécialisation).
Ils dénoncent aussi des process de recrutement "longs" et "opaques". Ce qui se traduit par un manque de retours, des délais allongés ou encore des critères parfois flous.
Surtout le marché a changé : "il se resserre, insiste Aziz Boustil, fondateur et associé du cabinet. Près de la moitié des répondants constatent une diminution des opportunités RH, notamment depuis la fin 2024". Certes, tous ces professionnels ne sont pas logés à la même enseigne. "Les difficultés sont plus importantes pour les généralistes RH, voire pour les DRH, que pour les responsables paie, SIRH et même les chargés de recrutement, toujours très recherchés".
L’incertitude économique n’est pas étrangère à ce ralentissement. "Les entreprises jouent la carte de la prudence. Elles vont reporter le recrutement des professionnels RH considérés peu stratégiques". Mais d’autres facteurs existent. "Elles cherchent aussi à internaliser les compétences ou à rendre les équipes RH plus polyvalentes".
L’automatisation et la digitalisation des process RH peuvent aussi expliquer ce changement de cap. Mais "l’intelligence artificielle n’est pas responsable de décrochage", assure Aziz Boustil qui considère davantage ces nouvelles technologies comme une aide plutôt qu’une menace pour la fonction.
Gestion du personnel
La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :
- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.
Autre tendance : si le CDI reste la norme avec 48 % des personnes sondées recrutées avec un tel contrat, d’autres formes d’emploi coexistent : 21 % ont décroché un CDD et 6 % une mission d’intérim. Les durées sont à géométrie variable mais la flexibilité est de mise : 70 % de ces contrats durent moins d’un an dont la moitié moins de six mois.
A noter : les principales opportunités se situent dans les grandes entreprises. Ainsi, 34 % des embauches sont effectuées dans ce type de structure. Mais les PME et les entreprises de taille intermédiaire ne sont pas à négliger, captant respectivement 25 % et 21 % des embauches.
Fait inédit : le "freelancing devient une alternative en progression". 7 % ont tenté l’aventure mais souvent par défaut, faute de pouvoir décrocher un CDI et même un CDD.
La plupart "en raison de leur âge". "Il s’agit la plupart du temps de DRH à temps partagé ou de DRH de transition, en fin de carrière". Leurs points communs ? "Tous ont une solide expertise qu’ils mettent au service d’une entreprise pour une mission précise, développement RH, gestion de crise ou restructuration", constate Aziz Boustil.
Type d'emploi retrouvé
Ces changements de poste peuvent être corrélés avec un changement de statut : si la grande majorité des professionnels RH ont retrouvé un poste équivalent, majoritairement cadre, 8 % des cols blancs ont dû se résigner à accepter un poste classé en deçà, dans la catégorie Etam (employé technicien et agent de maîtrise).
Les candidats doivent parfois faire une croix sur leurs prétentions salariales. Un retour à l’emploi ne s’accompagne pas toujours d’une progression. Si 43,7 % des personnes sondées se réjouissent d’avoir bénéficié d’une augmentation, 27,2 % déclarent conserver un salaire équivalent. Pire : 29,1 % avouent même que leur salaire a régressé par rapport à leur poste précédent.
Evolution du salaire par rapport au poste précédent
De même, ils ont dû faire quelques concessions sur le type de poste recherché. La moitié des nouvelles recrues apprécient leur nouveau poste, soit parce qu’ils ont gagné en responsabilités, soit parce qu’ils trouvent leurs missions plus stimulantes.
Mais tous ne partagent pas ce point de vue : près d’un RH sur deux retrouve un poste équivalent ou moins intéressant.
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