Emplois, chiffres d’affaires, développement … Quel est le poids des coopératives en France ? Voici le 1er volet de notre enquête : état des lieux.
Modèle d’entreprise, la coopérative est fondée sur une gouvernance démocratique. Ses membres disposent du même droit de vote, indépendamment du montant de capital investi. Des membres qui peuvent être client, salarié, utilisateur, etc. Le mouvement s’appuie sur sept principes coopératifs édictés au niveau international par la déclaration de l’Alliance coopérative internationale et réaffirmée au niveau national : démocratie, solidarité, responsabilité, pérennité, transparence, proximité et services.
Gestion d'entreprise
La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...
La coopérative est un modèle entrepreneurial qui s’applique à tous les secteurs d’activités et qui a les reins solides. En France, le plus gros secteur est la banque de dépôt — avec le Groupe Crédit Agricole, la BPCE, le Groupe Crédit Mutuel — devant l’agroalimentaire — Terrena, Agrial, Tereos — et le commerce de détail, avec des enseignes comme l’association des centres distributeurs E.Leclerc ou Système U.
Au global, le chiffre d'affaires cumulé des entreprises coopératives françaises est en croissance constante depuis 2008. Une tendance qui s’est confirmée récemment, selon les chiffres de Coop FR, organisation représentative des entreprises coopératives françaises, avec une hausse de 2,3%, équivalente à + 7 milliards d'euros entre 2016 et 2018, pour atteindre un chiffre d’affaires de 324 milliards d'euros. L'emploi est également en hausse, de 2,7% entre 2016 et 2018 (34 000 emplois supplémentaires), soit 1,3 millions de salariés — compte tenu de la crise sanitaire, la publication de l’édition 2020 du panorama des entreprises coopératives a été reportée au mois de juin prochain.
Une dynamique que la crise sanitaire impacte. "Des pans significatifs des entreprises coopératives sont fortement impactées : en arrêt total ou en baisse vertigineuse d’activité", constate Jean-Louis Bancel, président de Coop FR, organisation représentative des entreprises coopératives françaises. Mais "au-delà des mesures gouvernementales et plans d’aide aux entreprises, les coopératives disposent d’atouts spécifiques pour faire face à la crise et ses conséquences : la stabilité éprouvée de leur capital, des réserves financières impartageables, une répartition équitable et raisonnée de la valeur ajoutée de l’entreprise, sans oublier le plus important : la solidarité entre leurs membres (agriculteurs, artisans, commerçants, etc.). Le mode de fonctionnement coopératif est durable : il privilégie le long terme et l’impact sur la communauté", ajoute-t-il.
Le Mouvement Scop (Sociétés coopératives) dénombre 3 439 coopératives (Scop et Scic) sur tout le territoire fin 2019 et 63 000 emplois coopératifs selon la confédération générale des Scop. Pour rappel les sociétés coopératives et participatives (Scop) sont des entreprises commerciales ayant un statut de type SA, SAS ou SARL dont les salariés sont associés majoritaires (ils détiennent 51 % du capital au minimum et 65 % des voix) et participent aux décisions stratégiques. Elles diffèrent des sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic), dans lesquelles les salariés associés décident aux côtés des autres associés, bénéficiaires de l’activité (clients, fournisseurs, usagers) et/ou bénévoles, collectivités, associations, financeurs, etc. Aucune de ces parties prenantes ne pouvant avoir la majorité.
Le chiffre d’affaires agrégé s’élève à 5,6 milliards d’euros. Entre fin 2016 et fin 2019 les effectifs ont crû de 18 %, avec 2 500 emplois supplémentaires. Les créations ex nihilo sont majoritaires. Elles représentent 65 % de l’ensemble des Scop et Scic (contre 13 % issues de transmissions d’entreprises saines, 13 % de transformation d’association ou de coopérative, 9% de reprise d’entreprise en difficulté). Les emplois proviennent à 56 % des SCOP crées ex-nihilo, à 15 % des transformations d’associations, à 15 % des transmissions d’entreprises saines et à 13 % des reprise d’entreprise en difficulté. "Le pourcentage d’emploi issu des Scop transmises est un peu plus faible que par le passé mais s’explique par la transmission de coopératives de taille plus modestes", commente Fatima Bellaredj, déléguée générale de la Confédération générale des Scop.
La répartition sectorielle montre la prédominance du secteur des services qui se renforce dans le mouvement tant en nombre de coopératives, qu’en termes d’emplois et de chiffre d’affaires. Il représente environ 50 % des coopératives devant le secteur de la construction (15 %) et l’industrie (12 %). L’objectif que s’était fixé la confédération d’atteindre les 70 000 emplois en 2021 dans tous les secteurs vient d’être balayé par la crise sanitaire. "Aujourd’hui nous nous mobilisons pour que les emplois coopératifs soient encore existants en fin d’année et pour que les coopératives renouent avec la croissance en 2021 — nous enregistrions des taux de l’ordre de + 5 ou + 6 % par an précédemment", glisse Fatima Bellaredj. D’ailleurs, «le jour d’après» pourrait bien être celui des Scop tant la relocalisation de l’économie, la réinjection des bénéfices dans l’entreprise, l’économie sociale et solidaire (ESS) font parties de leur Adn. "Quelques unions régionales des Scop ont déjà été contactées pour des projets de relocalisation de production, cela peut paraître anecdotique, mais l’anecdotique est souvent symptomatique d’une réalité", ajoute-t-elle. Un modèle d’avenir ?
Nos engagements
La meilleure actualisation du marché.
Un accompagnement gratuit de qualité.
Un éditeur de référence depuis 1947.
Des moyens de paiement adaptés et sécurisés.