Il faut agir sans attendre pour le climat, exhorte le GIEC

21.03.2023

Environnement

Dans son rapport de synthèse qui conclut son 6e cycle d'évaluation, le groupe d'experts en appelle à des transitions rapides et profondes dans tous les secteurs et systèmes, afin de parvenir à une réduction durable des émissions et garantir un avenir vivable pour tous.

Adopté le 19 mars dernier, le rapport de synthèse du GIEC constitue le dernier volet du sixième Rapport d'évaluation du GIEC.
Composé d'un résumé à l'intention des décideurs et d'un rapport plus détaillé, il résume les conclusions de trois rapports émanant des groupes de travail du GIEC et de trois rapports spéciaux rendus au fil d'un cycle qui a débuté en 2015.
La conclusion du 6e cycle d'évaluation
Pour mémoire, au cours de ce 6e cycle, trois groupes de travail ont retranscrit leurs contributions dans les rapports suivants :
- contribution du groupe de travail I : Climate Change 2021 : the Physical Science Basis (v. notre actualité du 17/08/21 "Dernier rapport du GIEC : un changement climatique "généralisé et rapide, d'intensité croissante"") ;
- contribution du groupe de travail II : Climate Change 2022 : Impacts, Adaptation and Vulnerability (v. notre actualité du 3/03/22 "Le Giec alerte sur l'urgence d'agir en matière d'adaptation et de réduction des émissions de gaz à effet de serre avant qu'il ne soit trop tard") ;
- contribution du groupe de travail III : Climate Change 2022 : Mitigation of Climate Change (v. notre actualité du 5/04/22 "Nouveau rapport du GIEC sur l'atténuation du changement climatique").
On citera également les rapport spéciaux suivants, qui ont quant à eux porté sur des sujets plus spécifiques :
- rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C (v. notre actualité du 8/10/18 "Climat : rapport du GIEC sur un réchauffement planétaire de 1,5 °C") ;
- rapport spécial relatif au changement climatique et aux terres émergées (v. notre actualité du 21/08/2019 "L'importance des sols dans la lutte contre le changement climatique") ;
- rapport spécial sur l’océan et la cryosphère dans le contexte du changement climatique (v. notre actualité du 1/10/2019 "Le rapport glaçant du GIEC sur l'océan et la cryosphère").
Des constats toujours alarmants
Les activités humaines, principalement par le biais des émissions de gaz à effet de serre (GES), ont sans équivoque provoqué le réchauffement de la planète, la température à la surface du globe atteignant 1,1°C au-dessus de 1850-1900 en 2011-2020. Tel est le premier constat effectué par le résumé à l'intention des décideurs.
Les émissions mondiales de GES ont continué à augmenter, avec des contributions historiques et actuelles inégales provenant de l'utilisation non durable de l'énergie, de l'utilisation des terres et du changement d'affectation des terres, des modes de vie et des modèles de consommation et de production dans les régions.
L'atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère ont subi des changements rapides et généralisés. On constate de nombreux phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes dans toutes les régions du globe. Il en résulte des effets néfastes généralisés et des pertes et dommages connexes pour la nature et les populations. Et les communautés vulnérables qui ont historiquement le moins contribué au changement climatique actuel sont touchées de manière disproportionnée.
La nécessité d'une action climatique à court-terme
Pour tout niveau de réchauffement futur donné, de nombreux risques liés au climat sont plus élevés que ceux évalués dans le précédent cycle, estime le rapport, et les incidences prévues à long terme sont jusqu'à plusieurs fois supérieures à celles observées actuellement.
Qui plus est, les risques climatiques et non climatiques interagiront de plus en plus, créant des risques composés et en cascade plus complexes et plus difficiles à gérer.
Selon les experts, certains changements futurs sont inévitables et/ou irréversibles, mais peuvent être limités par une réduction profonde, rapide et soutenue des émissions de GES au niveau mondial, sachant que la probabilité de changements abrupts et/ou irréversibles augmente avec l'élévation du niveau de réchauffement de la planète.
Le GIEC alerte dès lors sur la nécessité d'une action climatique intégrée à court-terme, puique les options d'adaptation réalisables et efficaces aujourd'hui deviendront limitées et moins efficaces avec l'augmentation du réchauffement climatique.
De multiples transitions requises
Pour les experts, des transitions rapides et profondes dans tous les secteurs et systèmes sont nécessaires pour parvenir à une réduction profonde et durable des émissions et garantir un avenir vivable et durable pour tous.
Les nécessaires transitions systémiques comprennent notamment le déploiement de technologies à émissions faibles ou nulles, les changements socioculturels et comportementaux, l'augmentation de l'efficacité des technologies, la protection sociale, les services climatiques, la protection et la restauration des écosystèmes.
Systèmes énergétiques
Pour les auteurs, les systèmes énergétiques "net zéro" impliquent une réduction substantielle de l'utilisation globale des combustibles fossiles, une utilisation minimale des combustibles fossiles non exploités et le recours au piégeage et au stockage du carbone dans les systèmes de combustibles fossiles restants.
En outre, la diversification de la production d'énergie (éolienne, solaire, hydroélectricité à petite échelle) et la gestion de la demande (stockage et amélioration de l'efficacité énergétique) peuvent accroître la fiabilité de l'énergie et réduire les vulnérabilités au changement climatique.
Industrie
La réduction des émissions de GES de l'industrie nécessite une action coordonnée tout au long des chaînes de valeur afin de promouvoir toutes les options d'atténuation, y compris la gestion de la demande, l'efficacité énergétique et des matériaux, les flux circulaires de matériaux, ainsi que les technologies de réduction et les changements transformationnels dans les processus de production.
Transports
Dans les transports, les biocarburants durables, l'hydrogène à faibles émissions et les dérivés peuvent contribuer à l'atténuation des émissions de CO2 provenant du transport maritime, de l'aviation et des transports terrestres lourds, mais nécessitent des améliorations des processus de production et des réductions de coûts.
Par ailleurs, les véhicules électriques alimentés par de l'électricité à faibles émissions de GES ont un fort potentiel de réduction des émissions de GES dans les transports terrestres, sur l'ensemble du cycle de vie.
Villes
De leur côté, les éléments clés de l'adaptation et de l'atténuation dans les villes comprennent la prise en compte des impacts et des risques du changement climatique dans:
- la conception et la planification des établissements et des infrastructures,
- l'aménagement du territoire pour obtenir une forme urbaine compacte, la colocalisation des emplois et des logements,
- le soutien aux transports publics et à la mobilité active (par exemple, la marche et le vélo),
- la conception, la construction, la rénovation et l'utilisation efficaces des bâtiments,
- la réduction et la modification de la consommation d'énergie et de matériaux ;
- l'électrification en combinaison avec des sources à faibles émissions.
Terres et eaux
Selon les experts, le maintien de la résilience de la biodiversité et des services écosystémiques à l'échelle mondiale dépend de la conservation efficace et équitable d'environ 30 à 50 % des terres, des eaux douces et des océans de la planète, y compris les écosystèmes actuellement proches de l'état naturel.
Dont acte, car, comme l'écrivent les auteurs, "les choix et les actions mis en œuvre au cours de cette décennie auront des répercussions aujourd'hui et pendant des milliers d'années".

Environnement

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