Nos emplois seront-ils détruits demain par l'arrivée de l'intelligence artificielle ? Un rapport de France Stratégie s'est emparé de la question, en anticipant les enjeux sociaux de l'arrivée de l'IA. Il prédit une transformation des tâches effectuées au travail. La clé pour anticiper ces évolutions : assurer une bonne complémentarité entre l'humain et la machine.
Il y a un an, l'intelligence artificielle (IA) d'AlphaGo, le programme de Google, écrasait à plates-coutures le champion du monde du très complexe jeu de go. Une illustration des exceptionnelles avancées technologiques en la matière réalisées ces dernières années. De plus en plus présente dans nos vies quotidiennes, l'intelligence artificielle suscite un grand nombre de craintes et d'interrogations. Parmi elles, l'avenir des emplois préoccupe. Si la machine peut remplacer l'humain, pourquoi conserver son poste dans l'entreprise ? Une préoccupation à laquelle a répondu France Stratégie, dans un rapport publié le 21 mars intitulé "anticiper les impacts économiques et sociaux de l'intelligence artificielle". Ce document est le fruit d'un pilotage à quatre mains entre Rand Hindi, membre du conseil national du numérique, et Lionel Janin, de France Stratégie. Résultat : une série de recommandations qui visent à mieux anticiper l'arrivée de l'IA, notamment au travail.
Le rapport le reconnaît : l'intelligence artificielle pourrait diminuer de façon irréversible le nombre d'emplois. Une conséquence logique du progrès technologique, comparable à celles apportées par les précédentes révolutions industrielles. Selon les rapporteurs, "réfléchir en termes de tâches plutôt que de métiers permet de se pencher sur la transformation plutôt que sur la destruction d'emplois".

L'organisme prédit ainsi la fin probable de certains métiers (par exemple les conducteurs), en lien avec la création de nouvelles tâches de supervision. "La valeur du travail ne sera plus le faire mais le contrôle, la vérification, l'approbation et la signature. La rémunération reviendra au responsable d'un procédé et pas à celui qui l'exécute (car la machine exécutera)." D'autres métiers resteront exclusivement effectués par des humains (métiers à facteur émotionnel notamment). Enfin, beaucoup d'emplois devraient expérimenter progressivement l'assistanat de l'intelligence artificielle, qui se chargera de leurs tâches répétitives [à lire aussi : Intelligence artificielle, l'avenir du support RH]
Ces évolutions impliquent une adaptation des offres de formation tout au long de la vie, comme le souligne le rapport de France Stratégie. "Il convient d’adapter les formations pour que les travailleurs sachent tirer parti de la machine au lieu d’entrer en concurrence avec elle."
Selon France Stratégie, chaque compétence est "substituable" ou non par l'IA. Les compétences non-substituables (en particulier celles liées à la créativité, l'adaptabilité, la résolution de problèmes...) doivent être développées via la formation, pour créer un bon équilibre entre les tâches humaines et celles effectuées automatiquement.
Le rapport liste un faisceau de critères permettant de déterminer si une tâche peut être effectuée par une intelligence artificielle : "la technologie est-elle suffisamment avancée pour que cette tâche soit automatisée ?", "la tâche nécessite-t-elle des capacités cognitives verticales (orientées sur une tâche très spécifique) ou horizontales ?", "l’automatisation de cette tâche est-elle acceptable socialement ?", "cette tâche nécessite-t-elle le recours à une intelligence émotionnelle ?", "cette tâche nécessite-t-elle une intervention manuelle complexe ?". L'enjeu : donner plus de valeur au travail. Le rapport explique cette plus value de façon plus concrète, à travers l'exemple d'un centre d'appel.
Une complémentarité humain/machine réussie "sur le papier" ne suffit pas. Elle peut se heurter à certains risques éthiques liés à l'introduction trop brutale de l'intelligence artificielle dans le travail. Désengagement du travailleur (lié à un appauvrissement des interactions sociales), déresponsabilisation, altération de son autonomie et de sa créativité ou encore bouleversement de sa notion de mérite au travail... Des risques à anticiper, depuis la conception technologique de l'IA jusqu'à son utilisation finale (code d'éthique pour les ingénieurs, évolution des formations dans les écoles et lycées...). Le rapport évoque en particulier le rôle de suivi des comités d'entreprise et organisations syndicales s'agissant de l'influence de l'IA sur le marché de l'emploi.
Une évolution accompagnée par les acteurs de l'emploi |
Les acteurs de l'emploi (Pôle Emploi, Afpa, acteurs régionaux, nationaux, européens, syndicats) seraient mobilisés pour alimenter les réflexions autour de ces objectifs. France Stratégie préconise de les rassembler au sein d'une plate-forme (numérique, mais également sous la forme d'une concertation nationale) afin qu'ils s'approprient "le potentiel comme les limites" de la technologie. Pour Michel Yahiel, commissaire général de France Stratégie, "rien ne serait pire que de considérer ces transformations comme inéluctables, alors qu’elles relèvent de choix collectifs soumis à débat". |
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