Pour le député écologiste, la loi "visant à protéger la population des risques liés aux PFAS" est une victoire qui a notamment permis de "porter le sujet dans le débat public pour mettre fin à l’impunité des industriels". La redevance sur les rejets aqueux des industriels pourrait selon lui avoisiner la centaine de millions d’euros chaque année. C'est pour lui un "premier levier fiscal qui méritera d’être complété", dit-il, ayant déjà en tête les prochaines lois de finances.
Nicolas Thierry, député EELV de la Gironde, a porté la proposition de loi "visant à protéger la population des risques liés aux PFAS", adoptée le 20 février 2025. À partir de janvier 2026, les per et polyfluoroalkylés (PFAS), souvent appelés polluants éternels, seront interdits en France dans la fabrication des textiles d’habillement, des cosmétiques et des farts à ski. Initialement inclus, les ustensiles de cuisine ont été retirés du texte au printemps 2024 sous la pression du groupe Seb. Le nouveau texte de loi prévoit le contrôle des PFAS dans l’eau potable et la transparence des données ; il instaure également le principe du pollueur-payeur avec une redevance de 100 euros pour 100 grammes de PFAS rejetés dans l'eau. |
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Nicolas Thierry : Il permet de doter la France d’une des législations les plus ambitieuses d’Europe. Après deux ans et demi, grâce au travail conjoint de députés, mais aussi de scientifiques, d’associations et de journalistes, nous avons réussi à porter le sujet dans le débat public pour mettre fin à l’impunité des industriels. Aujourd’hui, tout le monde a entendu parler des polluants éternels. Nous avons remporté une victoire culturelle.
Nicolas Thierry : Les éléments donnés par la ministre correspondent aux premiers résultats de la campagne de mesure de la présence de PFAS dans les rejets industriels. Cette campagne est menée par les services du ministère et ce sont eux qui disposent des résultats sur ces sites. Parmi eux, de toute évidence, nous allons retrouver les emballages alimentaires, les peintures, les vernis, les pesticides, les ustensiles de cuisine, la métallurgie, l'électronique et la fabrication de mousses anti-incendie.
Nicolas Thierry : Initialement le produit de la redevance était estimé à un niveau modeste par les services du ministère, soit 2,4 millions d’euros d’après l’estimation donnée au rapporteur du Sénat. Néanmoins, la campagne de mesure change la donne. Les résultats sont bien plus élevés qu’attendus et nous pourrions plutôt avoisiner une centaine de millions d’euros chaque année. On apprend ainsi que le site de production de pesticides de BASF en Seine-Maritime – qui utilise du TFA, servant à la fabrication du fipronil – rejette 177 kg de PFAS par jour. La redevance pour ce site s’élèverait donc à 177 000 euros par jour, soit plus de 60 millions d’euros par an.
Nicolas Thierry : Je ne suis pas associé à l’élaboration des décrets, mais je serai avec mon équipe le plus attentif possible à la fidélité de l’exécution de cette loi importante pour la santé publique et l’environnement. Sur le cas spécifique du TFA, il serait inconcevable que le gouvernement choisisse de ne pas l’inclure dans la liste donnant lieu à redevance. C’est probablement le PFAS le plus rejeté et nous savons précisément le quantifier.
Nicolas Thierry : La mesure du fluor organique total, ou méthode AOF (Adsorbable Organic Fluorine), permet de mesurer globalement l’acide fluoryhdrique, mais sans déceler chaque PFAS différent. Il s’agit d’une donc d’une méthode sujette à des artefacts. Elle reste toutefois très intéressante car on est sûr de ne passer à côté d’aucun PFAS.
Nicolas Thierry : La redevance produira des recettes beaucoup plus importantes que prévues, mais la réponse est clairement non. Elle correspond à un premier levier fiscal qui méritera d’être complété, l’idée étant que le coût de la dépollution ne repose pas sur la facture d’eau des consommateurs. Nous nous donnons d’ores et déjà rendez-vous aux prochaines lois de finances pour évaluer l’opportunité de compléter cette redevance par d’autres leviers fiscaux.
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La mise en place d’une stratégie environnementale cohérente s’impose de plus en plus aux entreprises du fait de la complexité de la législation pour la protection de l’environnement et de la multiplicité des réformes. En effet, de nombreuses lois et réglementations ont récemment impacté les activités économiques (autorisation environnementale, concernant notamment les ICPE, loi de transition énergétique, loi biodiversité)
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