Juristes : les expertises les plus recherchées en 2024

Juristes : les expertises les plus recherchées en 2024

19.12.2023

Gestion d'entreprise

A quelles augmentations peuvent prétendre les juristes en 2024 et pour quel poste ? Le cabinet de recrutement Robert Walters a récemment publié son étude de rémunération.

« Les tendances de fin d’année démontrent un retour à un marché normal : le volume d’offres est toujours bon mais les processus se rallongent et les candidats construisent des dossiers plus solides », déclare Constance Philippon, directrice associée et en charge des sujets juridiques, RH et avocats chez Rober Walters. Le 14 décembre 2023, le cabinet de recrutement a présenté les résultats de son enquête de rémunération pour l’année 2024 et, dans l’ensemble, le secteur juridique suit le mouvement général du marché.

« Compliance officer est un poste en plein essor »

Pour renforcer leurs directions juridiques, que recherchent les entreprises en 2024 ?

« Aujourd’hui, le risque financier pour les entreprises est énorme », confie Constance Philippon. Les réglementations étant de plus en plus denses, « il y a un besoin de muscler le jeu », selon la directrice associée. Alors qu’en 2018, les expertises relatives au RGPD et à l’anticorruption étaient les plus recherchées, le cabinet de recrutement observe désormais une demande plus accrue en matière de lutte contre le blanchiment.

Ainsi, « compliance officer est un poste en plein essor », précise Constance Philippon. Grâce aux offres de formation qui se sont développées, « les profils ne sont pas difficiles à trouver », assure-t-elle mais « ils sont très chers ».

Alors les entreprises sont-elles prêtes à s’aligner sur les prétentions des candidats ou ces derniers doivent-ils revoir leurs attentes ?

Gestion d'entreprise

La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...

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« S'accorder sur la rémunération » au premier entretien

Principale cause des changements de postes : la rémunération. Selon l’étude, 55 % des cadres souhaiteraient changer d’emploi d’ici les 12 prochains mois (soit 2 % de plus qu’en 2022).

94 % d’entre eux espèrent en effet bénéficier d’une augmentation de salaire en changeant d’emploi. Pour Constance Philippon, rien d’anormal. Toutefois, « les entreprises doivent rester compétitives et maintenir des offres attractives », alerte-t-elle.

A noter également un changement de stratégie des recruteurs. « Aujourd’hui, dès l’envoi de la candidature ou dès le premier entretien, les entreprises souhaitent s’accorder sur la rémunération », informe Constance Philippon. « C’est une sorte de précadrage ». Pourquoi ? Par fatigue des négociations qui n’ont « aucune possibilité de recoupement » entre ce que le candidat souhaite et ce que l’entreprise peut allouer.

Selon le cabinet de recrutement, l’augmentation de rémunération résultant d’un changement de poste devrait toutefois toujours représenter entre 10 et 15%.

Une entreprise sur deux pense augmenter les salaires

L’inflation sera-t-elle prise en compte dans les rémunérations ? Pour les changements de postes, l’impact sera minime mais pour Constance Philippon « les grilles de salaires globales resteront au-dessus de l’inflation ».

Et pour les salariés qui restent dans l’entreprise ? « L’augmentation dépendra du secteur car les juristes restent des fonctions support en entreprise », estime la directrice associée. Selon l’étude, 48 % des cadres pensent recevoir une augmentation en 2024 (contre 44 % l’an dernier). Parmi eux, 61 % estiment que l’augmentation se situera entre 1 et 5 %, l’inflation étant évaluée selon la Banque de France à 4,5 % pour 2023. Un constat partagé par les entreprises. Si la moitié d’entre elles est prête à revoir à la hausse les salaires, presque 80 % ne pensent pas offrir plus que le montant de l’inflation.

Joséphine Bonnardot
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