Pour crédibiliser leur implication sur les enjeux ESG-RSE, les juristes d’entreprise doivent développer leurs compétences non-juridiques. C’est ce qui ressort du Baromètre ESG-RSE et directions juridiques mené par PwC Legal Business Solutions et l’AFJE en collaboration avec l’Essec et en partenariat avec Lefebvre Dalloz. Zoom sur les pistes pour atteindre cet objectif.
« Les juristes d’entreprise ne peuvent plus se contenter d’être uniquement des experts juridiques, assure Jérôme Rusak, associé au sein de PwC Legal Business Solutions. C’est vrai pour les sujets ESG-RSE, mais plus largement pour tous les enjeux business. Une bonne compréhension de la stratégie d’entreprise est nécessaire pour une contribution efficace et pertinente. Les juristes d’entreprise ont aujourd’hui l’opportunité d’être reconnus comme des contributeurs clés grâce à leur capacité à gérer la complexité, les risques, les opportunités et le retour sur investissement liés aux sujets ESG-RSE. Le Baromètre ESG-RSE et directions juridiques démontre bien qu’ils doivent sortir de leur zone de confort, d’où le jeu de mots sur la "confort-mité" ! »
Pour Nathalie Dubois, vice-présidente de l’AFJE, pilote du groupe scientifique ESG-RSE de l’AFJE et directrice juridique du groupe Fnac Darty, « pour gagner en crédibilité et devenir des acteurs clés de l’ESG-RSE, les juristes doivent changer de posture et de mindset. Ils doivent pour cela adopter une approche transversale, inclusive et pluridisciplinaire et développer une vision holistique et systémique. Il s’agit d’élargir nos horizons en se questionnant et en déconstruisant nos certitudes, et d’aller sur le terrain pour comprendre les évolutions qui sont à l’œuvre : dépasser une approche juridique réductrice des enjeux ESG-RSE, pour pouvoir les accompagner, les anticiper et jouer un rôle de catalyseur. »
Pour étendre leur influence sur les sujets ESG-RSE, les juristes doivent donc diversifier leurs compétences. « Ce corpus de nouvelles compétences peut être regroupé sous l’acronyme LBBD pour Legal, Business, Behaviour, Digital, indique Jérôme Rusak. Il doit permettre aux juristes d’entreprise de développer une vision systémique des enjeux environnementaux et sociétaux, d’interagir avec les différentes parties prenantes, de gérer des projets avec des experts pluridisciplinaires ou encore de conduire le changement. »
Selon le baromètre, les directions juridiques entendent concentrer leurs efforts en priorité sur le développement de leur compréhension des réglementations ESG-RSE, essentiellement grâce à la veille externe. « Ce choix est logique car, cette expertise est impérative pour se positionner comme un acteur de premier plan sur les sujets ESG-RSE », observe Jérôme Rusak. Pour se former, ils privilégient, à 67 %, les formations externes (AFJE, cabinets d’avocats ou spécialisés, universités, etc.) et l’auto-formation (51 %). Le développement des compétences transverses, comme la maîtrise des outils et des méthodes d’évaluation, de reporting et de communication sur les impacts ESG-RSE de l’entreprise, arrivent en 4e position.
« Face à ces enjeux de taille, l’AFJE accompagne la montée en compétences et le renforcement du positionnement des directions juridiques au travers de la mise en place d’un groupe scientifique dédié et de multiples actions : publications, rencontres, formations continues, partenariats, études, etc., souligne Nathalie Dubois. L’objectif est de les sensibiliser et d’accompagner leur veille, de former et d’accompagner les équipes juridiques, quel que soit leur niveau de maturité, et valoriser la place clé que doivent prendre les directions juridiques dans la politique ESG-RSE. Dans cette logique, l’AFJE en partenariat avec Ascend proposera, à l’automne 2024, la formation "masterclass de la durabilité" dédiée aux leaders juridiques, qui se composera de deux modules, un module vidéo on demand et une masterclass en présentiel qui fera la part belle aux échanges, afin que chaque participant puisse affiner sa road map personnelle. »
Myriam Millet, cheffe de projet Environnement chez Orange et copilote du groupe scientifique ESG-RSE de l’AFJE poursuit : « Le baromètre ne se contente pas de dresser un simple état des lieux : il donne des caps et des guidelines et fournit même des recommandations pratiques et personnalisées. Ces suggestions sont de nature à rassurer et à faciliter le passage à l’action. » Concrètement, quatre profils de directions juridiques ont été identifiés en fonction de leur maturité et de celle de leur entreprise, avec un plan d’action proposé pour chacun. Le profil majoritaire (67 %) est constitué par les directions juridiques peu matures au sein d’entreprises, elles-mêmes peu matures. « Dans cette configuration, les directions juridiques peuvent se démarquer en montant en compétences dès à présent pour impulser la transformation, précise Jérôme Rusak. En revanche, une direction juridique mature dans une entreprise qui ne l’est pas doit en profiter pour jouer un rôle moteur. » Nathalie Dubois ajoute que « ce baromètre livre un benchmark dans lequel chaque direction juridique peut puiser de quoi trouver son propre chemin. Il s’agit d’y aller pas à pas, en fonction de ses moyens, de son organisation, de son rythme… La progressivité permet d’éviter l’immobilisme !
S'informer, se former et agir ! Point de vue de Myriam Millet, cheffe de projet Environnement chez Orange et copilote du groupe scientifique ESG-RSE de l’AFJE « Ce baromètre vise à cartographier la prise en compte des enjeux ESG-RSE dans les entreprises et par les directions juridiques en particulier. Il permet de concevoir des plans d'action quant aux compétences des juristes d’entreprise, à la formation des étudiants, à l'offre d'emploi, et au management des directions juridiques. Certains des enseignements ne constituent pas une surprise, à l’image de la faible maturité des directions juridiques sur les sujets ESG-RSE, qui ne sont clairement pas considérés comme prioritaires. Ce constat est préoccupant, parce que ces enjeux demandent une anticipation certaine et parce qu’ils vont avoir un impact significatif sur le business dans un avenir très proche. Les juristes d’entreprise doivent faire preuve de curiosité, être en avance de phase, s’informer, s’inspirer des bonnes pratiques, et s’appuyer sur des réseaux comme l’AFJE. Sites Web, podcasts, conférences, Mooc, formations… Les occasions de s’acculturer ne manquent pas ! Les directions juridiques doivent allouer du temps à leurs équipes pour s’auto-former, se former et former leurs pairs et les opérationnels. Il n’est pas trop tard pour prendre le train en marche ! » |
L'heure est à l'adaptation aux nouveaux paradigmes Point de vue de Nathalie Dubois, vice-présidente de l’AFJE, pilote du groupe scientifique ESG-RSE de l’AFJE et DJ de Fnac Darty. « Ce baromètre met en lumière l’hétérogénéité des approches de l'ESG-RSE au sein des entreprises : il n'existe pas d’organisation universelle, ni de formule miracle. Il faut tenir compte du secteur d’activité, de la culture et de l’organisation de l’entreprise, et s’appuyer sur les collaborateurs ayant une appétence pour ces enjeux… Il est impératif de ne plus envisager ces sujets sous le seul prisme de la conformité. L’ESG-RSE ne peut pas se résumer au reporting extra-financier. Les nouvelles réglementations européennes, CSRD et CS3D en tête, visent à impulser des transformations profondes des entreprises pour construire un futur durable. Les juristes doivent s’imprégner de cette finalité pour lire et comprendre la norme, sinon ils risquent de passer à côté de son essence même. Toutes les parties prenantes sont confrontées à de nouveaux paradigmes et doivent se réinventer : sortir des silos et adopter une approche collective. L’ESG-RSE doit être l’affaire de tous, elle ne peut pas "appartenir" à une seule direction ou fonction ! Pour réussir la transformation ESG-RSE des entreprises, l’AFJE entend privilégier l’ouverture et une approche transprofessionnelle. |
Gestion d'entreprise
La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...
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