La formation professionnelle s’invite dans le grand débat national

La formation professionnelle s’invite dans le grand débat national

15.03.2019

Gestion du personnel

La Fédération de la formation professionnelle (FFP) a organisé, mercredi soir, une réunion dans le cadre du grand débat national. La centaine de participants se sont rassemblés en petits groupes pour plancher sur trois thèmes imposés : l’insertion des jeunes, la formation des demandeurs d’emploi et le maintien de l’employabilité des salariés.

"Et si la formation était la clé" ? La Fédération de la formation professionnelle (FFP) a organisé, mercredi, au Balrock, un café parisien, une réunion, dans le cadre du grand débat national, réunissant, en sus de Pierre Courbebaisse, le président de la fédération patronale et de Philippe Debruyne, secrétaire confédéral de la CFDT, une centaine de personnes, brochette de financeurs, de responsables d’organismes de formation, mais aussi de citoyens, pour discuter de l’intérêt de se former tout au long de la vie. Les conclusions ne sont pas encore connues ; la FFP devrait les remettre au plus tard le 18 mars, date de clôture de l’évènement. Mais dès la fin de cette démarche collective, Catherine Fabre, la rapporteuse du projet de loi Avenir professionnel, n’a pas hésité à féliciter tout le monde. "Je serai à l’écoute", a-t-elle promis.

"S’approprier le sujet"

L’initiative de la part d’une branche professionnelle a toutefois de quoi surprendre. Pourquoi opter pour un débat plutôt qu’une contribution personnelle, à l’instar d’autres organisations professionnelles ? "Nous voulions instaurer un dialogue non pas uniquement avec nos adhérents, mais avec toutes les parties prenantes, les financeurs, les prescripteurs de formation, les acteurs de l’entreprise, indique Olivier Poncelet, délégué général de la FFP. L’idée est aussi de s’adresser à la société civile pour que chaque personne puisse s’approprier le sujet". Or, dans ce domaine, il reste du chemin à parcourir. "36 % des Français se forment chaque année, contre 50 % en Allemagne et plus de 60 % dans les pays nordiques", rappelle Olivier Poncelet. D’où l’idée de la fédération de promouvoir la formation en "suscitant l’appétence".

La formation ne fait pourtant pas partie des thèmes retenus pour le grand débat. "Mais au-delà la transition écologique, de l’organisation de l’Etat, de la fiscalité et de la démocratie, les débats s’orientent très vite sur le pouvoir d’achat, l’emploi, la formation initiale et la formation continue, remarque le politologue Pascal Perrineau, l’un des garants du débat, chargé de l’indépendance des discussions. Ces deux derniers sujets sont beaucoup plus présents que l’on pouvait le croire". Le tableau est, toutefois, noir : "les 40 -50 ans ont fait le deuil d’une meilleure situation pour eux-mêmes mais pas pour leurs enfants, ils ne veulent pas se résigner. Il y a une exigence forte dans ce domaine… ".

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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Des réponses multiples

Comment rendre le système plus efficient ? Pour lancer les débats, plusieurs règles ont été posées dès le début de la soirée : le temps de parole de chaque intervenant a été limité à deux/trois minutes ; chaque critique devrait être suivie d’une proposition. Et enfin, le jargon très technique du secteur devait être banni. Les participants, tous conviés via les réseaux sociaux, se sont réunis en petits groupes pour plancher sur les trois sujets retenus : l’insertion des jeunes, la formation des demandeurs d’emploi et le maintien de l’employabilité des salariés.

Un vaste sujet aux réponses multiples. Mais la méthode a plutôt bien fonctionné et les participants n’ont pas hésité à s’exprimer. Pointant "un système de l’insertion professionnelle trop fragmenté", le premier groupe a ainsi mis en avant "la nécessité d’identifier les invisibles", c’est-à-dire les décrocheurs qui se retrouvent sans travail, ni formation, afin de mettre en place "un accompagnement global". Parmi les propositions figurent aussi "le développement de l’apprentissage", "le recours au service militaire universelle" ou encore "la spécialisation de certains organismes de formation sur l’insertion des jeunes".

Sur le deuxième sujet, la formation des demandeurs d’emploi, les idées ne manquent pas non plus : aides financières afin "d’inciter un employeur à accueillir un stagiaire", "renforcement des dispositifs d’accompagnement tels que la Préparation opérationnelle de l’emploi" ; "travail sur les compétences transverses qui comptent désormais pour plus de 50 % dans le choix d’une candidature" ; et "mise en place d’ateliers de découverte de métiers pour travailler sur l’orientation".

Droits et devoirs des stagiaires

Quant au troisième sujet, le maintien de l’employabilité des salariés, plusieurs critiques ont fusé : "Pourquoi avoir baissé les cotisations sociales ? N’aurait-il pas mieux valu créer une aide à la formation pour les entreprises" ?, remarque cet interlocuteur. Si les discussions ne se sont pas orientées sur les avantages et les inconvénients de la nouvelle réforme de la formation, un point sensible a toutefois été soulevé : celui de la mutualisation des fonds de la formation désormais réservée aux seules entreprises de moins de 50 salariés (contre 300 salariés auparavant). Pour cet autre participant, il est impératif de "valoriser la formation une fois le retour en poste notamment via un entretien de feed-back". Même si, de l’avis de cet autre intervenant, "les stagiaires doivent avoir des droits mais aussi des devoirs". Autrement dit, "mettre en application la formation en échange de l’aide financière reçue".

Problème de lisibilité de la formation

Quel sera l’issue de ce débat ? Sur quoi va-t-il déboucher ? Si certains participants ont eu l’impression d’assister à "une discussion déjà entendue cent fois", d’être face à des propositions "enfonçant des portes ouvertes", d’autres redoutent, en revanche, "que les paroles se perdent dans la nature". "Nous n’avons pas encore fait la synthèse mais d’ores et déjà plusieurs thèmes se dégagent, relate Olivier Poncelet, à l’issue de la réunion. En premier lieu, l’une des problématiques porte sur la visibilité des dispositifs. Il faut améliorer la communication". "Au cours des différents débats que j’ai suivis, une constante revient : en matière de formation, les citoyens se perdent dans les différents canaux, le jargon. Il y a un problème de lisibilité", abonde Pascal Perrineau, en dépit d’une "vraie demande de formation tout au long de la vie et notamment de l’apprentissage". "Les Français constatent que la formation initiale ne prépare plus autant que par le passé à l’emploi". En conséquence, "la formation professionnelle apparaît comme la mieux placée pour résoudre cette interface entre l’offre et la demande".

Renforcement de la POE

Autre priorité : le renforcement de la Préparation opérationnelle à l’emploi, un dispositif de formation "gagnant-gagnant", financé par Pôle emploi, qui permet ainsi de résorber l'écart entre les savoir-faire du candidat retenu et les compétences requises par le poste. Enfin, côté entreprises, une inquiétude persiste : "Les PME de plus de 50 salariés ne comprennent pas quel sort leur réserve la réforme avec notamment la fin de la mutualisation". Sans mutualisation, quid de la formation ? La restitution des débats est attendue pour lundi prochain.

Anne Bariet
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