Les rémunérations pratiquées freinent-elles la fidélisation des jeunes salariés de cabinets ?

Avoir une rémunération attractive, c'est un objectif essentiel pour les jeunes salariés de l'audit financier. Pourtant, il n'est atteint que dans une minorité des cas. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par Edhec NewGen Talent centre (Mythes et réalités des métiers de l'audit, octobre 2023). Précisément, cette information s'appuie sur 310 salariés de l'audit (avec une expérience d'au moins 3 mois) qui ont placé l'obtention d'une rémunération attractive comme leur second objectif professionnel —  le premier est l'acquisition de nouvelles compétences et le développement personnel. Or, ils ne sont que 29 % (sur une base de 294 répondants) à estimer que leur expérience de ce métier leur a donné satisfaction sur ce sujet. C'est d'ailleurs, toujours selon cette étude, l'un des principaux motifs aux départs de cette profession. 60 % de ceux qui ont quitté l'audit comptable déclarent (sur une base de 56 répondants anciens salariés de l'audit) l'avoir fait en raison d'une rémunération peu attractive — les normes et procédures du métier, d'une part, et la charge de travail trop importante, d'autre part, recueillent presque les mêmes proportions.

Gestion d'entreprise

La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...

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Ce constat se manifeste plus globalement chez les jeunes collaborateurs de cabinets, qu'ils soient auditeurs ou comptables. Matthieu Dintras, président de l’Anecs (association nationale des experts-comptables mémorialistes, des commissaires aux comptes stagiaires et des étudiants en comptabilité supérieure), l'avait soulevé l'année dernière dans nos colonnes tout en soulignant que "la profession est attractive parce que le métier est intéressant. Le problème des cabinets provient du turn-over. Pour fidéliser les collaborateurs, les cabinets doivent mettre en place un management plus humain, réviser les rémunérations, valoriser les salariés, leur proposer des formations, leur confier des missions spécifiques, partager des moments conviviaux, etc.".

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Lorsque vous êtes en poste, quels sont les critères les plus importants qui favorisent votre envie de rester au sein de la structure ? A cette question, posée par le spécialiste du recrutement Fed finance à des candidats en cabinet comptable (enquête sur le marché de l'emploi dans les cabinets d'expertise comptable, d'audit et de conseil à laquelle 545 candidats ont répondu entre avril et juillet 2022), 70 % des personnes interrogées ont répondu : la rémunération. Une réponse qui se place loin devant l'ambiance (40 % des répondants), l'intérêt du poste proposé (39 %) et les perspectives d'évolution/d'association (23 %).

Toutefois, il faut relever que cette étude a été réalisée pendant une période où l'inflation était forte. On peut d'ailleurs se demander si le retour d'une hausse des prix relativement élevée en 2022 et 2023 n'a pas développé — davantage —  le sentiment d'une rémunération insuffisante aux yeux des jeunes salariés des cabinets d'expertise comptable et d'audit. Pour Olivier Drouilly, ce facteur conjoncturel compte. "Nous sommes convaincus que, dans cette période de forte inflation, nos collaborateurs restent très sensibles au niveau de leurs revenus. C'est bien beau de parler de marque employeur mais je pense que ce qu’ils touchent à la fin du mois reste le plus important", livrait en début d'année le président du groupe Sadec Akelys.