Le bisphénol S a remplacé le bisphénol A dans les papiers thermiques
22.06.2020
Environnement

D'ici 2022, 61 % de tous les papiers thermiques dans l'Union Européenne devraient être à base de bisphénol S. Toutefois cette substance est également sur la sellette ainsi que les groupes de bisphénols similaires.
La quatrième et dernière étude de marché de l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) sur l'utilisation du bisphénol A (BPA) et d'autres développeurs dans le papier thermique confirme que les fabricants de papier ont continué de remplacer le BPA par du bisphénol S (BPS). Ce rapport couvre la période de 2014 à 2019, soit avant que la restriction d’utilisation au titre du règlement REACH entre en vigueur le 2 janvier 2020 (sur cette restriction voir notre actualité "REACH : la mise sur le marché de papier thermique contenant du bisphénol A désormais soumise à restriction").
Environnement
La mise en place d’une stratégie environnementale cohérente s’impose de plus en plus aux entreprises du fait de la complexité de la législation pour la protection de l’environnement et de la multiplicité des réformes. En effet, de nombreuses lois et réglementations ont récemment impacté les activités économiques (autorisation environnementale, concernant notamment les ICPE, loi de transition énergétique, loi biodiversité)
Selon ce rapport, 187 kilotonnes de papier thermique à base de BPS ont été mises sur le marché de l'Union Européenne (UE) en 2019, et le papier thermique à base de BPA détenait encore 29 % de part de marché. À partir de 2020, le BPA devrait être remplacé principalement par le BPS. Il est estimé que d'ici 2022, 61 % soit 307 kilotonnes de tout le papier thermique de l'UE devraient contenir du BPS.
L'utilisation répandue du BPS dans le papier thermique soulève des inquiétudes car le BPS est soupçonné d'affecter les systèmes reproducteur et hormonal humain comme le BPA.
"Remplacer une substance dangereuse par une substance qui est également suspectée d'être dangereuse n'est pas ce que les régulateurs ou les citoyens de l'UE veulent voir. Nos comités scientifiques ont déclaré déjà en 2015 qu'une restriction sur le BPA dans le papier thermique ne réduira les risques que si l'industrie choisit d'autres alternatives que le BPS. Nous devons accroître notre compréhension du BPS et des autres bisphénols. À cette fin, des mesures réglementaires sont en cours", explique Peter van der Zandt, directeur de la gestion des risques de l'ECHA.
Les autorités belges évaluent actuellement si l'utilisation du BPS présente un risque pour la santé humaine ou l'environnement. Leurs conclusions sont attendues d'ici 2021. En outre, la Belgique a fait une proposition en 2019 pour harmoniser la classification et l'étiquetage de la substance comme toxique pour la reproduction de catégorie 1B avec la mention de danger H360FD (Susceptible de nuire au fœtus et à la fertilité) au titre du règlement n° 1272/2008 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2008 relatif à la classification, à l'étiquetage et à l'emballage des substances et des mélanges dit CLP. Le comité d'évaluation des risques de l'ECHA devrait rendre son avis sur cette proposition au printemps 2021.
Enfin, l'ECHA examine actuellement les bisphénols en tant que groupe plutôt qu'en tant que substances individuelles, afin de collecter des informations pour une stratégie réglementaire plus complète concernant ces produits chimiques.
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