A travers son dernier rapport, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) établit une synthèse des connaissances scientifiques mondiales sur le changement climatique. Concrètement, les marges de manoeuvres s'amenuisent.
A l’issue d’une collaboration internationale de 270 scientifiques de 67 pays différents, le Giec dresse un bilan inquiétant de la situation climatique mondiale.
Toutes les régions du monde seront touchées
L’utilisation non durable des terres, de la couverture terrestre et des ressources naturelles, la déforestation, la perte de biodiversité, la pollution, etc. sont autant de facteurs qui ont des impacts néfastes sur les capacités des écosystèmes, des sociétés, des communautés et des individus à s’adapter au changement climatique.
Parmi les conséquences du réchauffement climatique causé par l’homme, l’élévation du niveau de la mer va s’accélérer et les événements climatiques extrêmes vont continuer de se multiplier : vagues de chaleur, inondations, cyclones tropicaux, sécheresses, incendies, etc. vont devenir monnaie courante.
Des impacts non négligeables se feront sentir sur les populations, les écosystèmes et les infrastructures. L’accès à l’eau, la sécurité alimentaire, la santé, le fonctionnement des économies ou encore la biodiversité mondiale seront gravement impactés par le changement climatique.
Toutes les régions du monde seront touchées avec un impact plus important sur les régions les plus vulnérables.
L’injustice climatique
Déjà, près de la moitié de la population mondiale est frappée par une grave pénurie d’eau pendant une partie de l’année du fait des facteurs climatiques et non climatiques. Entre 3,3 et 3,6 milliards de personnes habitent dans des situations extrêmement vulnérables au changement climatique.
Les localités les plus vulnérables sont l’Afrique de l’Ouest, du Centre et de l’Est, l’Asie du Sud, l’Amérique centrale et du Sud, l’Arctique et les petits Etats insulaires. Dans ces régions, sur la période 2010-2020, l’injustice climatique a été présente avec une mortalité due aux inondations, sécheresses et tempêtes 15 fois plus élevée que dans les régions non vulnérables.
Remarque : la croissance de la vulnérabilité est corrélée à la présence de problématiques liées à la pauvreté, une gouvernance compliquée, un accès réduit aux services et ressources de base, aux conflits, etc.
Actuellement, plus de 50 % des espèces mondiales ont modifié leur répartition. Certaines ont disparu localement et d’autres se sont éteintes de façon irréversible.
Impacts irréversibles
Selon le rapport, si le réchauffement climatique est supérieur à 1,5 °C, des impacts irréversibles, notamment sur la biodiversité, auront lieu. Les chaînes d’approvisionnement mondiales, par exemple en maïs, seront menacées.
Bien que des politiques d’adaptation aient déjà été engagées et qu’elles soient nettement plus nombreuses qu’en 2014, la majorité se concentrent sur les ressources en eau.
Pour contrer cela, le Giec conseille une transformation systémique. Cette dernière comprend plusieurs actions dont :
- la mise en place d’un système d’alerte précoce ;
- des solutions fondées sur la nature et ayant des co-bénéfices pour la biodiversité, le climat et les populations ;
- le développement résilient du climat (développement durable) ;
- la mise en œuvre, de façon intégrée, de politiques d’adaptation au changement climatique, de politiques de protection de la biodiversité et des écosystèmes et de politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Financement climat en faveur des pays les plus vulnérables
Concernant la France, grâce notamment à la loi Climat et Résilience d’août 2021 (voir notre actualité du 24 août 2021 «
La loi Climat et Résilience est publiée »), des actions pour réduire ses émissions de GES ont été déterminées. Cette dynamique doit être poursuivie avec le deuxième plan national d’adaptation au changement climatique.
La France fait également d’une de ses priorités le financement climat en faveur des pays les plus vulnérables. L’enveloppe climatique dédiée aux pays en développement a été portée à 6 milliards d’euros par an sur la période 2021-2025 avec un tiers du budget consacré à l’adaptation.
Remarque : un troisième volet du 6ème Rapport d’évaluation du Giec sur l’atténuation est attendu pour avril 2022 et contiendra aussi un rapport de synthèse qui alimentera les débats sur le bilan de l'Accord de Paris qui aura lieu en 2023.
La mise en place d’une stratégie environnementale cohérente s’impose de plus en plus aux entreprises du fait de la complexité de la législation pour la protection de l’environnement et de la multiplicité des réformes. En effet, de nombreuses lois et réglementations ont récemment impacté les activités économiques (autorisation environnementale, concernant notamment les ICPE, loi de transition énergétique, loi biodiversité)
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Laura Guegan, Smart action environnement