Permettre de recruter hors des sentiers battus et répondre ainsi à la pénurie de compétences : tel est l’objectif du groupe Adecco qui prévoit d’ouvrir un CFA interne, au printemps 2019. Une opportunité offerte par la loi Avenir professionnel. Le détail du projet avec Frédérique Plasson, directrice générale des solutions emploi et formation du groupe.
Il pourrait être le premier d’une longue liste. Le CFA (centre de formation pour apprentis) du groupe Adecco, dédié aux métiers du recrutement, ouvrira ses portes le 1er avril à Ecully, près de Lyon, à deux pas du siège social. Une vingtaine de personnes de niveau bac + 2 composera la première promotion, étudiants, salariés du groupe, français ou provenant des différentes filiales étrangères, managers qui suivront certains modules, collaborateurs en reconversion ou encore clients de l’entreprise. Le cursus comprendra environ 400 heures de formation, décliné sous forme d’alternance, en deux ans. Mais il pourrait être réduit, en fonction des compétences validées par le biais de la VAE (validation des acquis l’expérience) ou de la VAP (validation des acquis professionnels).
L’objectif d’une telle initiative ? "Mettre en place un parcours d’excellence autour du recrutement, insiste Frédérique Plasson, directrice générale des solutions emploi et formation du groupe Adecco. De fait, il n’existe pas de formation dédiée au métier de recruteur. Cette fonction est intégrée au parcours RH global". Or, le métier évolue. "100 000 offres sont non pourvues par le groupe. Il faut aujourd’hui apprendre à recruter différemment, à élargir les viviers de candidats, à développer d’autres techniques, en sus du recrutement sans CV, paramétrer des algorithmes, pour répondre à la pénurie de certaines compétences, poursuit Frédérique Plasson. On ne recrute plus sur un métier mais sur des aptitudes". D’où l’intérêt d’"évaluer les soft skills plutôt que les compétences". Une mini-révolution, en quelque sorte.
Gestion du personnel
La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :
- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.
Le groupe peaufine le programme qui devrait mixer blended leaning et présentiel.��Les professeurs seront issus de sérail, notamment de l’université d’entreprise, Adecco training dont dépendra le CFA mais également de l’externe, via des partenariats avec des écoles et universités. La formation devrait déboucher sur un titre inscrit au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles), de niveau bac + 2, voire bac + 3.
Ce CFA a aussi vocation à devenir un centre de R&D consacré notamment à l’utilisation de l’intelligence artificielle.
La loi Avenir professionnel n’est pas étrangère à ce projet de CFA. Elle permet, en effet, aux entreprises qui développent leurs propres structures de déduire une partie de leur taxe d’apprentissage. La publication de décrets d’application prévu pour la fin de l’année devrait apporter des précisions supplémentaires. Quel sera le coût d’une telle initiative ? Pour l’heure, aucun chiffre n’a été révélé.
Plusieurs statuts cohabiteront au sein de ce CFA. Si les étudiants auront bien le statut d’apprentis, les salariés internes pourront se former avec leur compte personnel de formation ou via le plan de développement des compétences.
L’idée pourrait également faire boule de neige. D’ores et déjà Renault Trucks, Volvo Trucks et Norauto ont annoncé travailler sur des projets similaires.
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