Le nouveau paysage des Opérateurs de compétences se dessine

13 dossiers reçus, neuf quasi-validés, mais quatre retoqués : tel est, pour l’heure, le nouveau paysage des opérateurs de compétences (Opco) présenté vendredi matin par le ministère du travail. Dans ce mercato, la plupart des branches professionnelles ont joué le jeu de la cohérence, en se regroupant par secteur d’activité. Ocapiat rallie à la fois l’agriculture et l’industrie agro-alimentaire. Atlas agrège la banque, les assurances et le numérique autour d’un Opco dédié aux services à haute valeur ajoutée. L’Opco de la culture et des médias regroupe désormais, en sus des filières déjà présentes à l’Afdas, trois nouvelles branches, les agences de mannequins, les casinos et le sport. Et l’industrie réunit sous une même bannière la métallurgie, la chimie, le pétrole, la pharmacie, la plasturgie, le papier-carton, les carrières et matériaux, l’ameublement et le bois. Soit la fusion d’Opcaim, d’Opca Défi et d’ Opca 3 +.

La plupart des Opco ont suivi le rapport Marx-Bagorski qui proposait, en septembre, un schéma pour définir le périmètre d’intervention des 11 opérateurs de compétences. "Ils répondent à la logique de la réforme et sont en très bonne voie pour être agréés dans les semaines qui viennent", assure-t-on dans l’entourage de Muriel Pénicaud, la ministre du travail.

Quelques ajustements seront toutefois faits à la marge. Atlas pourrait intégrer une ou deux branches supplémentaires. L’industrie en accueillerait une dizaine, de la bijouterie à la maroquinerie en passant par le textile et l’habillement. La santé (sanitaire et médico-social) pourrait évoluer et se rapprocher de la cohésion sociale (qui regroupe le champ de l’insertion sociale). Groupama et le Crédit Agricole qui ont, pour l’heure, trouvé un point de chute au sein d’Opcapiat, pourraient rejoindre l’Opco des banques.

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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Reste toutefois deux problèmes épineux : le ministère, via la DGEFP, a demandé à quatre opérateurs de revoir leur copie. Il s’agit de l’Opco des services opérationnels aux entreprises et de l’emploi, adossé au FAF-TT, l’Opco Wellcom, ou interservices, Peps (Professions de l’entreprise de proximité et de ses salariés) et de l’Opco de l’économie de proximité. Motif ? "Ils ne constituent pas des secteurs d’activité cohérents", pointe le ministère. L’Opco des services opérationnels aux entreprises et de l’emploi réunit l’intérim, la propreté et une partie de la sécurité (Opco 11). Wellcom a définit son projet autour de huit secteurs, de l’environnement aux télécoms en passant par la filière mode, le tourisme-hôtellerie, la restauration ou encore le commerce interentreprises. Le ministère a adressé un courrier aux organisations patronales et syndicales de ces branches pour leur demander de renégocier des accords en recommandant deux rapprochements : d’un côté, l’Opco de proximité et Peps reconstitué à partir Actalians (professions libérales, établissements de l’hospitalisation privée et de l‘enseignement privé). De l‘autre, l’Opco 11 et Wellcom. Elles ont deux mois pour trouver un compromis.

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Une fusion est-elle possible ? C’est sans compter les querelles d’égo, de chapelle et… de représentativité qui animent les organisations patronales CPME, Medef et U2P (Union des entreprises de proximité). Car si Peps (professions libérales et artisanat dont la Capeb) est porté par l’U2P, Wellcom est arrimé au  Medef et l’Opco de proximité à la CPME. Difficile de faire fi des statuts pour se couler dans une logique de filière et de perdre ses prérogatives. D’ores et déjà, l’organisation de Geoffroy Roux de Bézieux s’est dit opposé à un mariage forcé : "alors que le gouvernement demande de faire converger les deux projets Wellcom et Opco 11, la positon du Medef est simple : si la demande du ministère est légitime, le Medef n’abandonnera pas le projet d’Opco interprofessionnel et interservices, partagé par un nombre important de ses branches et des adhérents"…

Les organisations patronales devront donc s’entendre pour déposer deux dossiers distincts. Faute de quoi, le ministère devrait reprendre la main. Il est censé délivrer les agréments au plus tard le 31 mars prochain. C’est en effet à cette date que les Opca cèderont leur place aux opérateurs de compétences, pièces maîtresses de la réforme Pénicaud.