Le télétravail s’ancre petit à petit dans les pratiques des cabinets comptables
30.06.2022
Gestion d'entreprise

Selon les résultats d'une enquête présentés hier au congrès de l’Ifec à Saint-Malo, une très large majorité de cabinets souhaite poursuivre la pratique du télétravail à raison d'une fréquence de deux jours par semaine. Une évolution qui implique un changement de modèle managérial.
"La question n’est plus de savoir si on peut encore ou pas faire avec le télétravail. C’est fini, on doit faire avec. La question c’est comment faire avec". Pour Axel Gaset, président de la commission relations sociales et management de l’Ifec, il s’agit d’un défi pour le cabinet comptable de demain. L’impact du télétravail sur la gestion des cabinets a fait l’objet d’une conférence lors du 30e congrès du syndicat qui se tient jusqu’à ce soir à Saint-Malo.
Les cabinets prennent peu à peu conscience de ce changement de paradigme. Selon une enquête dévoilée hier (*), une large majorité de répondants (82%) déclarent vouloir autoriser la pratique du télétravail en-dehors de la crise de la Covid-19. Mais en mode hybride avec une dominante de travail en présentiel. La fréquence moyenne souhaitée est de 2 jours télétravaillés par semaine.
Evolution des pratiques : ► Avant la crise : 35% des cabinets répondants pratiquaient le télétravail (**) / Fréquence moyenne de 1 jour par semaine. ►Pendant la crise (périodes de confinements et de restriction des mobilités en 2020 et 2021) : quasiment tous les cabinets ont été contraints de mettre en place du télétravail / Fréquence moyenne de 4-5 jours par semaine. ►Hors période de crise : 82% des cabinets répondants souhaitent autoriser le télétravail / Fréquence moyenne de 2 jours par semaine. |
A noter que – quelle que soit la période – les experts-comptables télétravaillent (et souhaitent télétravailler) un peu moins que leurs collaborateurs. C'est "l’effet chef d’entreprise", souligne Maria Giuseppina Bruna, directrice-fondatrice de la Chaire IPAG. Il s'agit du "présentéisme nécessaire du chef d’entreprise qui doit voir ses équipes et chercher à prendre le pouls de la réalité".
"Vous êtes très attentifs à l'activité de vos collaborateurs", poursuit la professeure. Selon elle, la question du télétravail "est à la charnière entre deux grands défis" : la confiance et le contrôle. "Les cabinets ont dû et ont appris à faire confiance dans leurs collaborateurs", déclarait le président de l'Ifec Christophe Priem dans nos colonnes. Autre enjeu : l'autonomie et la responsabilité de chaque côté.
"C'est en cela que ça nécessite précisément de changer le modèle managérial, relève Maria Giuseppina Bruna. Se reposer la question de comment on régule ensemble". Ces évolutions impliquent donc un changement de méthode de la part des experts-comptables. "Les managers doivent apprendre à manager différemment", souligne Axel Gaset.
La crise sanitaire a révélé et catalysé les faiblesses du modèle socio-organisationnel et managérial des cabinets, selon la directrice de la Chaire IPAG. Le télétravail pendant le Covid a montré des failles dans les échanges entre associés et collaborateurs. Les interactions ont été moins fréquentes et un peu moins qualitatives et efficaces, selon le sondage présenté hier. A la différence des relations entre associés qui, elles, ont été maintenues.
De plus, une majorité de cabinets ayant répondu à l'enquête ont perçu une dégradation de la cohésion d’équipe pendant la crise et, plus globalement, depuis la mise en place du travail à distance. Même si ce n’est pas du seul effet du télétravail, prévient Maria Giuseppina Bruna. C’est davantage du fait de "l'entrelacement" de la crise sanitaire et du télétravail "forcé et non choisi, imposé pour faire face à une situation de crise tout à fait inattendue", qu'à cause du télétravail en tant que tel, explique-t-elle.
Cependant, cette crainte ne doit pas être négligée. "Le challenge intégratif reste absolument fondamental", estime l'enseignante-chercheuse. "La relation managériale, la relation sociale, risque d’être dégradée donc il nous faut trouver des solutions pour permettre (...) au lien social au travail de rester pertinent. (...) Il y a un challenge en matière de consolidation du pacte socio-managérial". Et Axel Gaset de conclure : "Le seul problème qu'on doit apprendre à gérer, c'est comment je garde le lien entre mes équipes".
(*) Etude réalisée en mai 2022 par la Chaire IPAG "entreprise inclusive", le groupe VYV et l’Ifec. 303 cabinets ont répondu, dont 70% d’associés gérants ou associés principaux du cabinet. Les résultats présentés le 30 juin sont intermédiaires.
(**) Par télétravail, il faut entendre travail à domicile ou encore chez le client. C’est-à-dire en dehors du lieu d’activité normal, du cabinet. Ainsi, "ces données sont structurellement sous qualifiées", selon Maria Giuseppina Bruna. La "définition du télétravail est telle qu’en réalité, il y en avait beaucoup plus [de professionnels] que ceux qui s’auto-qualifiaient comme tels [télétravailleurs]".
Gestion d'entreprise
La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...
"La question n’est plus de savoir si on peut encore ou pas faire avec le télétravail. C’est fini, on doit faire avec. La question c’est comment faire avec". Pour Axel Gaset, président de la commission relations sociales et management de l’Ifec, il s’agit d’un défi pour le cabinet comptable de demain. L’impact du télétravail sur la gestion des cabinets a fait l’objet d’une conférence lors du 30e congrès du syndicat qui se tient jusqu’à ce soir à Saint-Malo.
Les cabinets prennent peu à peu conscience de ce changement de paradigme. Selon une enquête dévoilée hier (*), une large majorité de répondants (82%) déclarent vouloir autoriser la pratique du télétravail en-dehors de la crise de la Covid-19. Mais en mode hybride avec une dominante de travail en présentiel. La fréquence moyenne souhaitée est de 2 jours télétravaillés par semaine.
Evolution des pratiques : ► Avant la crise : 35% des cabinets répondants pratiquaient le télétravail (**) / Fréquence moyenne de 1 jour par semaine. ►Pendant la crise (périodes de confinements et de restriction des mobilités en 2020 et 2021) : quasiment tous les cabinets ont été contraints de mettre en place du télétravail / Fréquence moyenne de 4-5 jours par semaine. ►Hors période de crise : 82% des cabinets répondants souhaitent autoriser le télétravail / Fréquence moyenne de 2 jours par semaine. |
A noter que – quelle que soit la période – les experts-comptables télétravaillent (et souhaitent télétravailler) un peu moins que leurs collaborateurs. C'est "l’effet chef d’entreprise", souligne Maria Giuseppina Bruna, directrice-fondatrice de la Chaire IPAG. Il s'agit du "présentéisme nécessaire du chef d’entreprise qui doit voir ses équipes et chercher à prendre le pouls de la réalité".
"Vous êtes très attentifs à l'activité de vos collaborateurs", poursuit la professeure. Selon elle, la question du télétravail "est à la charnière entre deux grands défis" : la confiance et le contrôle. "Les cabinets ont dû et ont appris à faire confiance dans leurs collaborateurs", déclarait le président de l'Ifec Christophe Priem dans nos colonnes. Autre enjeu : l'autonomie et la responsabilité de chaque côté.
"C'est en cela que ça nécessite précisément de changer le modèle managérial, relève Maria Giuseppina Bruna. Se reposer la question de comment on régule ensemble". Ces évolutions impliquent donc un changement de méthode de la part des experts-comptables. "Les managers doivent apprendre à manager différemment", souligne Axel Gaset.
La crise sanitaire a révélé et catalysé les faiblesses du modèle socio-organisationnel et managérial des cabinets, selon la directrice de la Chaire IPAG. Le télétravail pendant le Covid a montré des failles dans les échanges entre associés et collaborateurs. Les interactions ont été moins fréquentes et un peu moins qualitatives et efficaces, selon le sondage présenté hier. A la différence des relations entre associés qui, elles, ont été maintenues.
De plus, une majorité de cabinets ayant répondu à l'enquête ont perçu une dégradation de la cohésion d’équipe pendant la crise et, plus globalement, depuis la mise en place du travail à distance. Même si ce n’est pas du seul effet du télétravail, prévient Maria Giuseppina Bruna. C’est davantage du fait de "l'entrelacement" de la crise sanitaire et du télétravail "forcé et non choisi, imposé pour faire face à une situation de crise tout à fait inattendue", qu'à cause du télétravail en tant que tel, explique-t-elle.
Cependant, cette crainte ne doit pas être négligée. "Le challenge intégratif reste absolument fondamental", estime l'enseignante-chercheuse. "La relation managériale, la relation sociale, risque d’être dégradée donc il nous faut trouver des solutions pour permettre (...) au lien social au travail de rester pertinent. (...) Il y a un challenge en matière de consolidation du pacte socio-managérial". Et Axel Gaset de conclure : "Le seul problème qu'on doit apprendre à gérer, c'est comment je garde le lien entre mes équipes".
(*) Etude réalisée en mai 2022 par la Chaire IPAG "entreprise inclusive", le groupe VYV et l’Ifec. 303 cabinets ont répondu, dont 70% d’associés gérants ou associés principaux du cabinet. Les résultats présentés le 30 juin sont intermédiaires.
(**) Par télétravail, il faut entendre travail à domicile ou encore chez le client. C’est-à-dire en dehors du lieu d’activité normal, du cabinet. Ainsi, "ces données sont structurellement sous qualifiées", selon Maria Giuseppina Bruna. La "définition du télétravail est telle qu’en réalité, il y en avait beaucoup plus [de professionnels] que ceux qui s’auto-qualifiaient comme tels [télétravailleurs]".
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