Le “bien-être financier” pour prévenir le stress

Près de deux tiers des actifs sont stressés au travail en raison de leur situation financière, selon une étude du cabinet Mercer, spécialisé dans l’accompagnement RH, réalisée du 10 au 14 janvier 2019 auprès de quelque 1 000 personnes. 49 % des sondés déclarent en effet consacrer entre une à huit heures par mois sur leur lieu de travail à s’inquiéter de leurs difficultés financières ; 10 % y passent même plus de neuf heures, soit plus d’une journée de travail par mois.

Plus inquiétant : ce stress a de réelles répercussions sur leur santé, mentale ou physique, puisque 28 % souffrent de troubles mentaux et 38 % de troubles de sommeil. Un état de fatigue qui nuit fortement à leur vie privée et professionnelle : 34 % des salariés interrogés rencontrent en effet des problèmes relationnels avec leur entourage du fait de cette situation.

Difficulté à boucler les fins de mois, à prévoir un imprévu, à se projeter sur le moyen terme… Ce terme de "bien être financier" très utilisée dans les pays anglo-saxons, commence, avec le mouvement des gilets jaunes de novembre dernier, à gagner du terrain en France.

"Les entreprises ont conscience des impacts négatifs du stress que peut générer une situation financière complexe, soutient Christel Bonnet, consultante retraite senior chez Mercer France. Car, outre les problèmes de santé, le stress financier génère aussi de l’absentéisme, ce qui diminue fortement leur productivité".

Principale victime ? Une femme âgée de 30 à 40 ans, ayant des enfants et vivant dans une zone rurale avec un salaire annuel inférieur à 30 000 euros. "Mais au-delà de ce profil type, personne n’est à l’abri de ce phénomène, prévient Christel Bonnet. Le stress financier peut concerner des personnes gagnant 20 000 euros par an tout comme celles percevant 200 000 euros annuels. Car plus qu’une question d’aisance financière, il s’agit de maîtrise financière de son budget".

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
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Comment répondre à cette attente? Apporter un accompagnement adéquat sans s'immiscer dans la vie privée ? C’est là toute la difficulté. Pour l’heure, le sujet est encore tabou en entreprise, la plupart des employeurs considèrent en effet que cette situation n’est pas de leur ressort.

Aussi en cas de problèmes financiers, les Français se retournent-ils naturellement vers leur famille (78 %) puis leur banque (72 %). Seuls 17 % s’adressent à leur employeur.

Il n’empêche. Les salariés aimeraient bénéficier de solutions concrètes de la part de ce dernier. Parmi leurs souhaits ? 42 % souhaitent obtenir des prestations négociées ou des prêts ; 27 % aimeraient avoir accès à un conseiller et 23 % se disent favorables à l’ouverture de sessions d’ateliers d’informations.

Concrètement, au-delà des projets à long terme, notamment de la retraite, ils souhaitent des conseils sur le remboursement des dettes, de l’épargne en prévision d’un imprévu ou d’une dépense ponctuelle. Car ils font peu confiance aux organismes dits "classiques" comme les banques ou les assureurs.

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Quelques entreprises pionnières se sont d’ores et déjà saisies de cette problématique. Certaines proposent à leurs salariés de bénéficier de programme d’avantages sociaux, à l’instar de la distribution de Cesu ou d’un fonds d’aide dédié. C’est, par exemple, le cas de Norauto. L’entreprise a ainsi décidé de créer, en mars dernier, une association d’entraide à destination des salariés confrontés à des difficultés financières passagères : aide au logement, rééchelonnement des dettes de loyer, aides aux soins… Chaque collaborateur peut verser 70 centimes par mois à ce fonds d’urgence, abondé à hauteur de 100 % par l’entreprise. A l’origine de cette initiative, un constat : "7 % à 10 % des collaborateurs vivent dans une situation de précarité", rappelait, à cette époque, Stéphane Wilmotte, le DRH de l’entreprise. Il ne s’agit pas forcément de travailleurs pauvres, c’est-à-dire qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Mais de salariés, cadres et non-cadres, employés en CDI et à temps plein, confrontés, à un moment de leur carrière, à des accidents de vie".

Autres solutions : informer les salariés sur les plans d’épargne et de retraite qu’elles proposent mais "les entreprises se limitent souvent à une formule standardisée come les plans d’épargne (Perco, PEE, Peg) sans prendre en compte la situation financière individuelle de chaque salarié", regrette la consultante. Elles ne sont que très peu à organiser des ateliers de coaching financier. 23 % des sondés le demandent pourtant. "Les experts présents en entreprise sont, en effet, plutôt des conseillers sociaux voire des psychologues qui ne sont pas nécessairement formés pour conseiller les salariés sur la gestion de leur budget", souligne Christel Bonnet.

L’enjeu est pourtant de taille : pour Mercer, "la prise en compte du bien-être financier par les entreprises pourrait être un argument différenciant supplémentaire, en sus des politiques de fidélisation de leurs talents. Au-delà, il s’agit également de s’adresser plus largement à tous ceux confrontés tôt au tard à un moment clé de leur vie à un accompagnement financier particulier".