Les attentes environnementales du G7

23.08.2019

Environnement

Si la priorité de la présidence française est la lutte contre les inégalités, il n'en demeure pas moins que la protection des océans, de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique seront des sujets incontournables du sommet de Biarritz.

Depuis le 1er janvier 2019, la France assure la présidence du G7 (groupe de discussion et de partenariat économique réunissant les sept plus grandes puissances mondiales : France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, États-Unis, Canada et Japon). Le sommet se déroule du 24 au 26 août 2019 à Biarritz, avec plus particulièrement une session de travail intitulée "Climat, biodiversité, océans" en format G7 + Afrique du sud, Burkina Faso, Égypte, Rwanda, Sénégal, Australie, Chili, Inde + 5 organisations internationales (ONU, Banque mondiale, OCDE, Union africaine, Banque africaine de développement) + 3 représentants de la société civile (One planet Lab).

Environnement

La mise en place d’une stratégie environnementale cohérente s’impose de plus en plus aux entreprises du fait de la complexité de la législation pour la protection de l’environnement et de la multiplicité des réformes. En effet, de nombreuses lois et réglementations ont récemment impacté les activités économiques (autorisation environnementale, concernant notamment les ICPE, loi de transition énergétique, loi biodiversité)

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A noter que le Réseau Action Climat (RAC, fédération de 32 associations nationales et locales) a renoncé à se rendre au sommet, "les conditions pour une consultation et une association effective de la société civile n'étant pas (au 22 août) réunies". Et le communiqué du RAC d'ajouter : "les ONG n'auront accès ni au sommet, ni à la presse via le média center comme c'est la pratique depuis plus de 10 ans". Enfin, le réseau insiste sur le fait que "le G7 doit être l'occasion pour ses pays membres, y compris la France, de s'accorder sur le renforcement des objectif de réduction d'émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, d'adopter un objectif de neutralité carbone avant 2050 et de doubler les promesses financières au Fonds vert pour le climat". 

Précision : une journée "de dialogue" avec des représentants de la société civile se tient vendredi 23 août, à l'Élysée où les rencontres vont se succéder. Le Président de la République y participe pour "recueillir les recommandations" de ces acteurs et "concrétiser le lancement d'un certain nombre d'initiatives". Le RAC n'avait pas encore réagi  à cette annonce à l'heure où nous écrivons ces lignes.

Parmi les principaux axes de travail annoncés au programme, certains portent sur des thématiques environnementales.

La Charte pour la biodiversité
Cette Charte, signée par l'ensemble des ministres de l’environnement du G7 à Metz (v. notre actualité du 10 mai 2019 "Les ambitions environnementales du G7"), sera présentée pour adoption au niveau des chefs d’État et de gouvernement à Biarritz. Elle doit envoyer "un signal fort sur la reconnaissance du message d’alerte des scientifiques de l’IPBES en mai dernier, et matérialiser un engagement à agir pour stopper l’érosion de la biodiversité qui menace notre planète". Elle ouvre la voie à des progrès importants qui pourraient être actés dans le cadre du Congrès mondial de la nature, que la France accueillera à Marseille en juin 2020, puis de la COP15 pour la diversité biologique en Chine à la fin de l’année prochaine.
Fonds vert pour le climat 
En "aidant les sociétés vulnérables à s’adapter aux impacts inévitables du changement climatique", le Fonds vert est un outil indispensable de mobilisation de la finance en faveur du climat. La présidence française du G7 "se mobilise en faveur de la réussite de la conférence de reconstitution du Fonds, prévue à l’automne".
Coalition d’entreprises du transport maritime pour le climat et la biodiversité 
Si le secteur du transport maritime représente aujourd’hui 3% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, son empreinte carbone devrait passer à 17% en 2050 en l’absence d’actions significatives. Le transport maritime a également un impact direct sur les milieux marins : collision avec des mammifères marins, pollution sonore, menace pour la vie maritime.
 
La coalition maritime portée dans le cadre du G7 sous l’égide du président de Solar Impulse et du PDG de CAM-CGM, rassemble une douzaine d’entreprises du secteur mobilisées pour réduire son impact sur le climat et limiter ses effets sur la biodiversité marine.
Coalition pour l’efficacité énergétique du refroidissement 
Les hydrofluorocarbures (HFC), principalement utilisés comme réfrigérants dans les climatiseurs, sont de puissants gaz à effet de serre (GES). Alors que la demande en équipements de climatisation et de refroidissement explose (10 climatiseurs pourraient être vendus chaque seconde lors des 30 prochaines années), améliorer leur efficacité énergétique tout en accélérant la fin de l’utilisation des gaz HFC, conformément au protocole de Montréal, pourrait éviter jusqu’à 1°C de réchauffement mondial et permettre de réaliser des économies considérables.
 
Le G7 lancera une coalition rassemblant des entreprises et des chefs d’État et de gouvernement. L’un des objectifs clés sera de "doubler d’ici 2050 l’efficacité énergétique des systèmes de refroidissement des entreprises qui s’engagent dans cette coalition".
Coalition pour une mode durable 
L’industrie de la mode est responsable de 8% des émissions mondiales de GES, avec des émissions s’élevant à 1,2 Mds de tonnes par an pour la production de textile. Le secteur est aussi responsable de 17% de la pollution industrielle de l’eau dans le monde, tandis que la désintégration de microfibres de tissus synthétiques représente jusqu’à 35% de la pollution plastique des océans.
 

Des entreprises de premier plan représentant 25% du secteur de la mode en volume, s’engageront à travers la signature d’un "Fashion Pact" qui engage à prendre des mesures concrètes pour réduire leur impact environnemental, notamment en matière de pollution dans les océans :

- enrayer le réchauffement climatique : création et mise en oeuvre d’un plan d’action permettant d’atteindre l’objectif de zéro émission nette de GES à horizon 2050 afin de maintenir le réchauffement climatique sous le seuil de 1,5°C d’ici à 2100 ;

- restaurer la biodiversité : mise en oeuvre d’objectifs fondés sur des critères scientifiques afin de restaurer les écosystèmes naturels et protéger les espèces ;

- protéger les océans : réduction de l’impact négatif du secteur de la mode sur les océans au travers d’initiatives concrètes, telles que la suppression progressive des plastiques à usage unique.

Coalition neutralité carbone 
La Coalition pour la neutralité carbone, lancée lors du premier One Planet Summit à Paris en décembre 2017, regroupe actuellement 19 pays et 32 villes qui se sont engagés à produire des stratégies de long terme cohérentes avec les objectifs fixés par l’Accord de Paris. Cet "objectif vital de neutralité carbone 2050" sera porté au sommet de Biarritz par la France "afin de continuer à l’élargir à un nombre croissant de pays".
 
Martine Tudez, Code permanent Environnement et nuisances

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