Avec l’allègement des contraintes sanitaires, les entreprises accueillent de nouveau les services juridiques sur site, avec cependant du télétravail persistant, comme nous l’ont confirmé les juristes de trois sociétés interrogées.
Ce n’est plus à prouver : un service juridique peut parfaitement s’organiser pour travailler à distance, la crise sanitaire l’a montré. Le présentiel est réservé aux réunions et échanges avec le service et avec les clients internes, tandis que le travail hors-entreprise permet de se pencher calmement sur les dossiers complexes et notamment, d’étudier les contrats. Depuis le 9 juin, le retour au bureau se généralise pour les professionnels du droit, mais avec quelle organisation et quelles perspectives ?
Chez Jacquet-Brossard, industriel de l’agro-alimentaire, une grande nouveauté se prépare pour les salariés : le passage au flex-office.
« Concrètement, nous allons déménager fin juin dans un nouveau siège où nous aurons un bureau attitré par direction, pouvant accueillir la moitié de l’effectif du service, explique Claire Fabre, responsable juridique à la tête d’une équipe de 4 personnes. Nous avons été formés à cette nouvelle organisation par un prestataire spécialisé, mais le changement sera tout à fait maîtrisé, car nous fonctionnons déjà amplement en télétravail ».
Les nouveaux bureaux comportent de nombreuses salles de réunion de toutes tailles, pour favoriser le travail collaboratif. « Nous privilégierons ainsi le retour sur site pour assister aux réunions avec les autres services, aux échanges, comme lors des séances de présentation de nouveaux produits par le marketing, et bien sûr pour nos réunions internes entre juristes », précise Claire Fabre. Deux jours par semaine sur site sont prévus pour les juristes, non fixes, de façon à correspondre au rythme de travail. « Au moment des négociations commerciales, nous pourrons ainsi intensifier la présence au siège », précise la responsable juridique de Jacquet-Brossard.
Chez Eni, fournisseur d’énergie, les juristes regagneront leurs bureaux de manière progressive. « Nous passons à 2 jours sur site mi-juin, et le 30 août, nous retrouverons le bureau avec un jour de télétravail par semaine », indique Laura Esteban, directrice juridique d’une équipe de cinq personnes. Mme Esteban s’astreint cependant elle-même à une présence sur site plus importante, de façon à être toujours disponible pour les collaborateurs qui souhaitent la rencontrer. « Nous avons une réunion d’équipe 1h par semaine, soit en visio, soit en présentiel ou bien les deux, pour discuter de nos sujets, partager l’actualité des dossiers, les nouvelles jurisprudences, etc. ».
Les juristes d’Eni ont créé un groupe Whatsapp pour échanger entre eux, lequel a perduré à l’issue des confinements, de même qu’un groupe LinkedIn permettant de partager les nouvelles jurisprudentielles que chacun reçoit par son propre réseau. Point épineux du travail hybride : la formation.
« Avant la crise, nous formions nos clients internes de visu lors de sessions qui pouvaient durer une demi-journée, explique Laura Esteban. Nous sommes passés à la visio lors des confinements, et notre nouveau projet est d’enregistrer des petites formations en mode podcast, que nous diffuserons sur l’intranet de l’entreprise ».
En 10-15 mn, ces sessions éclaireront sur des points très pratiques, comme l’identification des parties dans les contrats commerciaux.
Au sein du groupe Amarris, cabinet comptable et d’audit, Marion Mogan dirige une équipe de 12 collaborateurs juristes et assistants juridiques, ainsi que 4 stagiaires actuellement. « Nous avons co-construit le fonctionnement de notre équipe : l’idée est que les collaborateurs viennent entre 2 et 3 jours par semaine sur site, avec un roulement pour encadrer les stagiaires qui, eux, ont choisi d’être présents à 100% », relate Marion Mogan. L’entreprise a échelonné les heures d’arrivée le matin (possibles entre 8h et 10h) et de départ (entre 16h et 18h) afin de répondre aux contraintes de chacun. « Nous organisons une grosse réunion d’équipe une à deux fois par mois en présentiel et des points par petits groupes le reste du temps. » Les ateliers en petit groupe sont également privilégiés pour plancher et « brainstormer » sur des sujets comme l’optimisation des prestations. Car chez Amarris, le droit se décline en missions vendues à des clients externes, telles que l’aide à la création d’entreprise.
Avec ce fonctionnement hybride, les directions juridiques ne risquent-elles pas un certain isolement vis-à-vis des autres services ? Les directrices juridiques interrogées assurent que non et multiplient les contacts transversaux. Côté recrutement, Claire Fabre a déjà observé un argument fort du télétravail : « Le fait de proposer 2 jours par semaine sur site à Paris nous a permis d’attirer des candidats venant de province ». Le télétravail comme accélérateur d’embauche ? Affaire à suivre.
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