Les négociations 2020 à l’agenda des DRH

Les négociations 2020 à l’agenda des DRH

26.02.2020

Gestion du personnel

Plusieurs sujets devraient faire l’objet de négociations dans les entreprises cette année. Outre les négociations obligatoires et la BDES, les DRH devraient se concentrer sur la formation professionnelle, notamment avec la possibilité d’abonder le compte personnel de formation et sur l’employabilité des seniors, selon l'ANDRH. En revanche, la prime de pouvoir d’achat fait un flop.

Heureux DRH ! Alors que les relations entre l’exécutif et les partenaires se sont à nouveau tendues avec la réforme des retraites, celles entretenues entre les professionnels RH et les organisations syndicales sont plutôt au beau fixe. "Les tensions sociales s’accentuent dans la rue, mais elles n’impactent pas le fonctionnement des entreprises, déclare Audrey Richard, la présidente par intérim de l’ANDRH qui présentait hier un bilan d’étape sur les réformes sociales en cours. Tous les syndicats sont prêts à signer des accords".

Et ce climat social tombe plutôt bien. Car si 2019 a été consacré aux négociations sur la mise en place du CSE et du télétravail, d’autres dossiers attendent d’urgence les DRH. De fait, cette année, ils ont à nouveau fort à faire : les négociations devraient porter sur le calendrier des négociations obligatoires (rémunération, temps de travail, égalité professionnelle, gestion des emplois et de parcours professionnels…) et la BDES (notamment les moyens et les documents devant figurer sur cette base de données).

Les discussions pourraient inclure également un volet sur la flexibilité du temps de travail ou encore la qualité de vie au travail. 

Formation professionnelle

A leur agenda figure également la formation professionnelle. La possibilité pour les entreprises d’abonder le compte personnel de formation, à partir de cet été, leur ouvrent des perspectives. 23 % des entreprises sont en cours de réflexion. Outre les objectifs et les critères d’abondement du CPF, les négociations pourraient intégrer la périodicité des entretiens professionnels, les modalités de recours des actions de formation qui se déroulent hors temps de travail et les modalités d’appréciation du parcours professionnel. L’urgence est toutefois de communiquer sur le CPF. Car beaucoup d’argent dort encore. Fin octobre, seulement 16 % des salariés avaient rapatrié leurs heures de Dif correspondant en moyenne à 84 heures, soit 1 260 euros, selon une enquête de la Caisse des dépôts. Or, une date butoir existe : les droits du Dif qui n’auront pas été transférés sur le CPF d’ici au 31 décembre 2020 seront définitivement perdus.

Soit une manne en suspens pour les entreprises, notamment pour celles de plus de 50 salariés privés des fonds de la mutualisation.

 "On est tous en attente pour négocier, insiste Laurence Breton-Kueny, vice-présidente de l’association. On se rend compte qu’il y pléthore d’offres et que les salariés ne savent pas quoi choisir. On est un interlocuteur privilégié".

Reste toutefois des inconnues : les DRH n’ont pas de visibilité sur les comptes de leurs salariés. Ils ne peuvent pas connaître les montants disponibles. De plus, le salarié peut refuser de céder ses droits, et ce, en dépit d’un accord d’entreprise. C’est pourquoi l’association veut aller plus loin en "imposant l’accord collectif au salarié", sans possibilité d’opposition. C’est actuellement le propre de l’accord de performance collective : si le salarié s’oppose à l’application de l’accord, il peut être licencié pour un motif sui generis (c’est-à-dire fondé sur le refus de l’accord).

L’ANDRH participe à un groupe de travail avec la DGEFP, la Caisse des dépôts et France compétences sur la co-construction des parcours de formation financés à la fois par le CPF et l’employeur.

Réforme des retraites

Par ailleurs, les DRH restent attentifs au projet de loi sur les retraites. Car c’est de cette réforme que va découler de nombreux dispositifs à négocier : mise en place d’une GPEC, maintien de l’employabilité des seniors, aménagements de postes, développement des dispositifs de transition et de transmission des compétences, retraites progressives… A ce titre, "l’association regrette que l’Index seniors n’ait pas été retenu dans la mission Bellon sur les fins de carrière", avoue Benoît Serre, vice-président de l’ANDRH.

Mais les professionnels ne baissent pas les bras. Ils se sentent même prêts "à négocier sur la pénibilité au niveau des entreprises pour éviter des usines à gaz inopérantes".

Ils souhaitent également des incitations fiscales plus significatives pour les entreprises afin d’encourager la généralisation des dispositifs d’épargne salariale et de trouver une forme de compensation à la baisse attendue des pensions.

Pas de négociations sur la prime de pouvoir d’achat

En revanche, les DRH ne devraient pas s’attarder sur les négociations portant sur la prime de pouvoir d’achat. Le sujet fait un flop. "C’est un dispositif qui s’essouffle, pointe Laurence Breton-Kueny. Avec des budgets contraints, les DRH préfèrent privilégier leurs meilleurs éléments plutôt que d’attribuer des primes uniformes".

De même, les accords de performance collective tout comme le congé de mobilité ne devrait pas être à l’ordre du jour. Seuls 16 % et 30 % respectivement des DRH estiment avoir une connaissance précise de ces deux dispositifs.

 

Coronavirus : les entreprises sont-elles prêtes à l’affronter ?
Les grèves de décembre et de janvier ont été une opportunité pour les DRH. Car c’est à cette occasion qu’ils ont pu tester leur plan de continuité d’activité. "Et dans l’ensemble ceux-ci ont plutôt bien fonctionné", note Audrey Richard, présidente de l’ANDRH. D’autant que l’employeur peut proposer à ses salariés d’adopter le télétravail pour éviter les contacts propices à la propagation de l’épidémie. "Pendant les grèves ce mode de travail a permis d’éviter des problèmes d’absentéisme majeurs". Reste donc à réactiver ces plans de continuité en cas de risques avérés.

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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Anne Bariet
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