Les océans dans la tourmente du changement climatique
16.09.2016
Environnement

Les espaces marins sont fragilisés par l'augmentation des températures de leurs eaux et par l'absorption du dioxyde de carbone. Bouleversement des écosystèmes, catastrophes naturelles, acidification des eaux et agents pathogènes sont attendus.
Publié à l'occasion du congrès mondial de la nature de l'UICN (Limiter le commerce illégal d’espèces menacées, promouvoir les solutions fondées sur la nature pour faire face aux changements climatiques, et prendre en compte la conservation de la biodiversité dans le développement des énergies renouvelables) tenu à Hawaï du 1er au 10 septembre 2016, un rapport - le plus complet jusqu'ici publié - étudie les effets du réchauffement des océans sur les espèces, les écosystèmes et les bénéfices que les océans offrent aux humains.
Environnement
La mise en place d’une stratégie environnementale cohérente s’impose de plus en plus aux entreprises du fait de la complexité de la législation pour la protection de l’environnement et de la multiplicité des réformes. En effet, de nombreuses lois et réglementations ont récemment impacté les activités économiques (autorisation environnementale, concernant notamment les ICPE, loi de transition énergétique, loi biodiversité)
Il présente les preuves scientifiques - rédigées par 80 scientifiques de 12 pays - d'impacts sur la vie marine, des micro-organismes jusqu'aux mammifères et qui sont susceptibles d'augmenter significativement même en cas de scénario à faibles émissions.
Si les effets du changement climatique commencent à être mieux connus pour les espaces terrestres, les informations disponibles manquent encore pour les océans. Le rapport a donc le mérite de combler partiellement ces lacunes.
Le réchauffement des océans est mondial et généralisé : il affecte en effet tous les écosystèmes, des régions polaires jusqu’aux régions tropicales, et conduit des groupes entiers d’espèces comme les planctons, les méduses, les tortues et les oiseaux de mer à remonter de 10 degrés de latitude vers les pôles. Cette migration la perte des aires de reproduction pour les tortues et les oiseaux de mer, et affecte les chances de succès de la reproduction des mammifères marins, selon ce rapport.
Autre effet négatif : en détruisant l’habitat des poissons et en poussant les espèces de poissons à se déplacer vers des eaux plus froides, le réchauffement des océans affecte les stocks de poissons dans certaines zones, et devrait entraîner une réduction des prises dans les régions tropicales.
Deux exemples régionaux permettent de se faire une idée des changements en cours :
- en Afrique de l’Est et dans l’océan Indien occidental, par exemple, le réchauffement des océans a réduit l’abondance de certaines espèces de poissons en tuant certaines parties de récifs coralliens dont ceux-ci dépendent, ajoutant aux pertes causées par la surpêche et les techniques de pêche destructives ;
- en Asie du Sud-est, les prises des pêcheurs en mer devraient diminuer de 10 à 30% d’ici à 2050 par rapport aux niveaux de 1970-2000, car la répartition des espèces de poissons se modifiera dans le cas d’un scénario de maintien du statu quo pour les émissions de gaz à effet de serre.
Le réchauffement des océans affecte également le climat, avec diverses répercussions sur les humains. Le nombre d’ouragans violents a augmenté à un taux d’environ 25-30% par degré de réchauffement mondial, selon le rapport.
Le réchauffement des océans a conduit à une augmentation des précipitations dans les latitudes moyennes et les zones de moussons, et à une diminution des précipitations dans diverses régions sous-tropicales. Ces changements auront des effets sur les rendements des cultures dans d’importantes régions agricoles comme l’Amérique du Nord et l’Inde, selon ce rapport.
La protection offerte par les océans et leurs écosystèmes contre les changements climatiques – comme l’absorption de grandes quantités de CO2 et la protection des orages et de l’érosion – est susceptible de se réduire parallèlement au réchauffement des océans, toujours selon ce rapport. On rappellera qu'une très grande partie de la chaleur issue du réchauffement anthropique depuis les années 1970 – 93% – a été absorbée par l’océan, qui agit comme tampon face aux changements climatiques, mais ce phénomène pourrait se ralentir dans les années qui viennent.
L'absorption continue de CO2 rend les eaux de plus en plus acides. Il a été estimé que de 1751 à 2004, le pH des eaux superficielles des océans a diminué de 30 %, passant de 8,25 à 8,14 et il pourrait encore être réduit de 20 % d'ici à 2100. Cette acidification pourrait fragiliser un peu plus les récifs coralliens et certaines organismes à coquille ou squelette calcaire (zooplancton) qui sont à la base des chaînes alimentaires. Enfin, les études tendent à montrer que l'acidification des eaux pourrait lui-même amplifier le réchauffement climatique.
Le rapport présente également les preuves que le réchauffement des océans entraîne une augmentation des maladies dans les populations végétales et animales, et a un impact sur la santé humaine, car les agents pathogènes (notamment la bactérie porteuse du choléra et certaines proliférations algales responsables de maladies neurologiques comme la ciguatera) se diffusent plus facilement dans des eaux plus chaudes.
Les recommandations du rapport incluent :
- la reconnaissance de la gravité des impacts du réchauffement des océans sur les écosystèmes océaniques et les avantages offerts aux humains,
- le développement des aires marines protégées,
- la mise en place d’une protection juridique pour la haute-mer,
- une meilleure évaluation des risques sociaux et économiques associés au réchauffement des océans,
- la réduction des lacunes dans les connaissances scientifiques,
- ainsi que la réduction rapide et significative des émissions de gaz à effet de serre.
Le rapport peut être téléchargé sur le site de l'UICN.
Nos engagements
La meilleure actualisation du marché.
Un accompagnement gratuit de qualité.
Un éditeur de référence depuis 1947.
Des moyens de paiement adaptés et sécurisés.