Newbridges, un cabinet conseil qui veut muscler le dialogue social à l’échelle internationale

Newbridges, un cabinet conseil qui veut muscler le dialogue social à l’échelle internationale

13.06.2021

Gestion du personnel

Le cabinet conseil spécialisé dans les relations sociales internationales, Newbridges a pour objectif d’aider les entreprises à appréhender les grands enjeux internationaux par le dialogue social. Selon les fondateurs, de nouveaux défis, liés notamment au devoir de vigilance à l’égard des fournisseurs et des sous-traitants et aux transformations énergétiques, nécessitent d’être traités au niveau international.

C’est une première. Jean-Christophe Sciberras, DRH et directeur des relations sociales de grands groupes internationaux (Renault, Rhodia, Solvay, Axa) et Marie-Noëlle Lopez, journaliste, fondatrice de Planet Labor, un site d’information spécialisé dans les évolutions du droit du travail et des relations professionnelles en Europe et dans le monde, lancent un nouveau cabinet conseil spécialisé dans les relations sociales internationales, Newbridges.

Son objectif ? "Aider les entreprises à appréhender les enjeux sociaux internationaux émergents et développer des solutions, ancrées dans le dialogue social pour y répondre", insiste Marie-Noëlle Lopez. Les deux experts apporteront chacun leur pierre à l’édifice et mettront en musique les axes forts de ce programme : informer, partager les bonnes pratiques, accompagner le volet social des projets transnationaux, former les équipes RH, les représentants du personnel et les administrateurs.

"Modèle éclaté"

Il y a urgence. Car la mondialisation grandissante des groupes ne s’est pas répercutée sur les relations sociales. Hormis l’instauration des CE européens, en 1994, le dialogue social se décline encore pays par pays. Or, de nouveaux défis se heurtent à ce "modèle éclaté".

"Les entreprises sont confrontées à des enjeux sociaux internationaux qu’elles ne peuvent résoudre avec une vision uniquement franco-française, poursuit Marie-Noëlle Lopez. C’est le cas des problématiques liées aux droits de l’homme, au devoir de vigilance à l’égard des fournisseurs et des sous-traitants, aux transformations énergétiques… ". D’une part, "parce que des acteurs d’envergure internationale ont fait irruption dans le débat, notamment les fédérations syndicales internationales et les ONG, très vigilantes sur les sujets sociaux et les conditions de travail", précise Jean-Christophe Sciberras. Et "ne pas travailler avec eux, c’est exposer à des risques, notamment réputationnels".

D’autre part, parce que la méconnaissance des différences culturelles peut conduire à des dysfonctionnements voire à des échecs, par exemple pour les acquisitions d'entreprise. "Que signifie la procédure d’information-consultation ou le CSE pour un Américain ? C'est du chinois, poursuit l’ex-DRH qui a effectué une partie de sa carrière  aux Etats-Unis. Dans ce pays, l’hostilité pour le syndicalisme est très forte. L’implantation d’un syndicat dans une entreprise est d’ailleurs interprétée comme un échec managérial. Ce sont les universités américaines qui forment ces futurs responsables qui sont souvent à l’origine de cette culture. Cette hostilité explique également l’échec récent de la syndicalisation chez Amazon en Alabama".

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

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- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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"Trait d’union entre les cultures"

C’est pourquoi, le cabinet se donne pour ambition de faire le trait d’union entre ces cultures pour comprendre les différences et amorcer de bonnes conditions de dialogue social avec les salariés, les managers et les représentants du personnel, selon les deux experts. "Les entreprises qui n'ont pas de dialogue social n’arrivent pas à convaincre dans la durée", insiste Jean-Christophe Sciberras.

Mais ce dialogue social se décline sous plusieurs formes. Il peut s’agir de négociations en vue de la signature d’accords internationaux. En 2017, Jean-Christophe Sciberras, alors directeur des relations sociales de Solvay, a négocié un socle mondial de protection sociale. Avec à la clef, l’instauration de 16 semaines de congés maternité pour toutes les salariées du groupe. Ainsi, par exemple, "ça été un gros changement pour les collaboratrices malaisiennes qui ne bénéficiaient que de huit semaines, conformément aux dispositions légales du pays". Il a également œuvré pour l’extension de la prime de partage de profits (ou "prime Sarkozy"), en 2011, chez Rhodia puis chez Solvay, à l’ensemble des salariés du groupe. De nouveaux droits "contribuant au sentiment d’appartenance et donc à la motivation et à la rétention des talents".

"Porter les problèmes à la connaissance du groupe"

Mais le dialogue à l’échelle mondiale peut également agir comme un capteur, "en portant les problèmes rencontrés au niveau de pays, à la connaissance des dirigeants du groupe", complète Marie-Noëlle Lopez. "Par exemple, en Corée du sud, nous nous sommes aperçus, en discutant avec les représentants du personnel, que le syndical local n’osait pas aborder la mise à la retraite d’office des salariés, à un âge inférieur à celui que prévoyait la loi qui avait entre temps relevé cet âge de départ, indique Jean-Christophe Sciberras. D’où de nombreuses frustrations, "ces salariés perdaient alors leurs revenus ou étaient remployés par l’entreprise mais à un salaire inférieur à la rémunération initiale". "Une solution satisfaisante a pu ensuite être trouvée au niveau local. Il vaut mieux traiter les sujets par le dialogue social en les mettant sur la table plutôt qu’ils restent bloqués, sous le tapis, ce qui est générateur de frustration et de démotivation".

L’offre de Newbridges s’adresse aux groupes à dimension internationale ayant leur siège en France, aux groupes étrangers investissant en France et aux fonds d’investissement.

Anne Bariet
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