Si les employeurs renforcent leurs actions de prévention, ils tardent à mettre en place des plans d’action. C’est ce que démontre le baromètre sur la santé et sécurité au travail de la société Previsoft, dévoilé ce matin.
Convaincues que les actions de prévention sont un enjeu important pour contrer les risques professionnels, les entreprises investissent le domaine : 91% des entreprises déclarent avoir formalisé une politique de santé et de sécurité au travail en 2017, selon le baromètre annuel (1) dévoilé, aujourd’hui, par la société Previsoft. Le score passe même à 95% pour les grandes entreprises. La sécurité est, en effet, une question cruciale pour les DRH. Outre les frais financiers qu’elle occasionne, elle a aussi un coût social : remplacement d’un salarié malade, obligation de reclassement, voire licenciement pour inaptitude… De plus, en cas de négligence, l’employeur peut être assigné en justice, pour faute inexcusable.
Reste toutefois des points faibles. Tout d’abord, près de 20% des entreprises sondées reconnaissent ne pas avoir mis en place un plan de formation relatif à la santé et sécurité au travail, malgré le caractère obligatoire de nombreuses formations (habilitation électrique, manipulation extincteur, formation à la conduite, accueil nouveaux arrivants, levage).
Plus préoccupant, seulement 65% des entreprises assurent systématiquement des formations pour les postes à risques même si elles déclarent dans la même proportion sensibiliser quotidiennement leurs salariés à ce sujet.
Gestion du personnel
La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :
- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.
Certes, la plupart affirment avoir réalisé un document unique (84%). Et parmi elles, la grosse majorité le met à jour chaque année. Mais dans quel but ? C’est là que le bât blesse. Une fois les contraintes administratives effectuées, elles s’arrêtent au milieu au gué. Pour preuve, la rédaction de ce document ne va pas forcément de pair avec la mise en place d’un plan d’action. "Un quart des entreprises qui ont réalisé un tel document ne met pas en place un programme d'action, prévient Grégoire Meresse, consultant prévention des risques professionnels de Previsoft. Elles se contentent seulement de répondre à leurs obligations légales".
Conséquence ? "Les employeurs ne vont pas au bout de leur démarche de prévention et de réduction des risques professionnels", regrette l’expert. Or, c’est de ce document unique que découlent l’identification des dangers encourus (à la fois par unité de travail, par activité ou par poste), l’évaluation des risques (selon la fréquence, la gravité, la maîtrise) et la hiérarchisation des priorités. Une étape négligée mais pourtant essentielle en cas de coup dur.
Les raisons sont tout d’abord financières. "La révélation d’un dysfonctionnement, comme la non-conformité d’une machine par rapport à la réglementation, par exemple, nécessite un investissement conséquent ; peu d’employeurs se résolvent à dédier un budget ad hoc pour le remplacement ou la rénovation des outils de production", poursuit Grégoire Meresse.
Les causes sont également organisationnelles. Selon le baromètre, une entreprise sur deux affirme avoir un responsable sécurité au sein de son organisation. Mais une sur cinq n’a pas de personnel dédié à la santé et à la sécurité au travail.
Parmi le personnel, les intérimaires, les salariés en CDD et les sous-traitants sont les plus lésés. Un quart des entreprises sondées ne les forment pas systématiquement aux règles de sécurités internes. En outre, 16% des sociétés ne font pas d’analyse de risques lors de l’intervention d’une entreprise sous-traitante sur leur site. Ces négligences ont pourtant un coût : 8,7% d’entre elles déclarent au moins un accident de travail concernant un sous-traitant ces deux dernières années. La culture de la prévention peut encore mieux faire.
(1) Enquête réalisée d’avril à mai 2017 auprès de 300 entreprises de plus de 50 salariés.
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