Professions : ces ex-DJ qui ont réinventé leurs carrières

Professions : ces ex-DJ qui ont réinventé leurs carrières

01.07.2024

Gestion d'entreprise

Quitter son poste de directeur juridique pour écouter sa petite voix ? Le saut peut sembler vertigineux et pourtant, ils l’ont fait sans jamais regretter leurs choix. Qui sont ces directeurs juridiques qui ont donné un nouveau souffle à leur vie professionnelle ? Retour sur un évènement organisé par Oxygen + la semaine dernière.

Quelques dizaines de juristes curieux se sont réunis le 25 juin à quelques pas de la gare Saint-Lazare pour écouter quatre anciens directeurs juridiques témoigner de leur reconversion professionnelle. Parmi ces derniers, Stéphane Lefer, fondateur de Oxygen + et organisateur d’une table ronde pas comme les autres.

« A la quarantaine, on se pose des questions »

Faut-il attendre le déclic pour changer de voie professionnelle ? Rien n’est moins sûr. « Vu de l’extérieur, on peut avoir l’impression du grand écart, mais au fond de moi-même, je savais que je voulais créer des œuvres d’art depuis tout petit », confie Benoît Dutour, artiste plasticien. Un déclic « long » selon cet ancien juriste au parcours impressionnant. Docteur en droit, il a commencé sa carrière en tant que juriste chez Michelin puis secrétaire général des sociétés Oracle, Accenture et Nestlé et enfin vice-président de Rexel et Dassault. C'est en 2016 que Benoît Dutour a finalement décidé de donner naissance à sa vie d’artiste. « A la quarantaine, on se pose des questions de fond sur plusieurs aspects de nos vies », estime l’artiste qui ne s’imaginait pas consacrer tout son temps à un métier juridique certes « intéressant » mais qu'il craignait « asséchant ».

Même constat pour Jean-Michel Bonnichon, viticulteur, qui s’est interrogé sur le sens à donner à son existence. « Je me suis dit que la vie était courte, que passé un certain niveau de confort, sauf à vouloir changer de monde, nous pouvons nous contenter de ce que nous avons, changer de prisme et réaliser nos passions », explique-t-il. Ancien avocat puis secrétaire général et directeur général dans l'arbitrage financier, Jean-Michel Bonnichon a toujours aimé le vin. « Tout petit, je buvais le sirop de cassis fait par ma grand-mère dans son jardin, ce qui a eu une influence notoire. » Alors une fois la passion embrassée, comment s’est-il lancé ? En s’interrogeant sur ce qu’il pouvait faire dans un domaine, comment investir et comment construire une structure juridique viable. « Ce qui peut apparaître comme une rupture est finalement une continuité », assure-t-il.

Gestion d'entreprise

La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...

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« Quand on est dans l’action, on a moins peur »

Alors le droit mène-t-il vraiment à tout ? Ce n’est pas Stéphane Lefer qui dira le contraire. Si cet ancien avocat puis directeur juridique n’a « pas eu de déclic du jour au lendemain », il a pris le temps de réfléchir à l’entreprise qu’il voulait créer lorsque le poste qu’il occupait en tant que salarié a disparu. « J'ai listé ce que j’aimais et ce que je n’aimais pas dans mon métier et finalement, j’ai eu ma feuille de route pour créer un business », explique-t-il. Toujours dans le monde juridique, Stéphane Lefer est allé plus loin qu’appliquer le droit car désormais, il le vend.

Nathalie Debeir, executive coach, a, quant à elle, profité de sa longue expérience en entreprise pour se démarquer. Cette ancienne vice-présidente et directrice juridique adjointe de Renault, passionnée par les neurosciences et la théorie de la process communication, a vu un levier pour coacher des salariés en entreprise. « Depuis que je suis coach, je me suis aperçue que beaucoup de personnes ne connaissaient pas le fonctionnement d’une entreprise, notamment au niveau du comité de direction », explique Nathalie Debeir. Une opportunité pour se démarquer. Et si ça ne marche pas ? « J’avais toujours la possibilité d’appeler Stéphane, je savais qu’il me trouverait un poste », plaisante la coach avant d’admettre que même si la barrière d’un nouveau métier est souvent puissante et qu’il faut impliquer sa famille dans le changement, « le projet d’une nouvelle vie est grisant ». « Quand on est dans l’action, on a moins peur », déclare Nathalie Debeir.

« Mon carburant était la liberté de m’organiser comme je le souhaitais »

Et qu’ont gagné ces quatre anciens directeurs juridiques ? A l’unanimité, ils répondent « la liberté ». Si aucun d’entre eux ne ferait marche arrière, ils ne regrettent par leur vie passée. La profession juridique était « une étape très riche », reconnaît Benoît Dutour, « mais mon métier d’artiste n’est pas contre ma vie d’avant, c’est simplement autre chose », ajoute-t-il.

Une autre voie qui a également un coût. « Il m’arrive de travailler tard le soir ou les week-ends et mon mari me demande comment c’est possible », explique Nathalie Debeir qui a découvert le métier d’entrepreneur et les compétences multiples qu’il implique. « J’adorais ma vie de secrétaire générale mais je suis très heureuse de faire quelque chose de nouveau aujourd’hui », affirme la coach. « Mon carburant, c’est la liberté de pouvoir m’organiser comme je le souhaite », précise-t-elle.

Enfin, pour Jean-Michel Bonnichon, avoir un travail en adéquation avec sa personne est une chance. Il reconnaît d’ailleurs ne pas penser à la retraite, tant il aime son métier. « N’hésitez pas à vous lancer ou à y réfléchir sérieusement », conclut le viticulteur. A bon entendeur…

Joséphine Bonnardot
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