Reconduction de la prime Macron en 2020 : une des mesures phares du PLFSS 2020
23.10.2019
Gestion du personnel

La loi MUES du 24 décembre 2018 a permis aux entreprises de verser exceptionnellement une prime non imposable et non soumise à cotisations sociales, dans certaines limites et sous certaines conditions (prime Macron). Fort du succès de cette mesure, le gouvernement souhaite reconduire le dispositif en 2020 mais le subordonnerait à l'existence préalable d'un accord d'intéressement. Une condition susceptible de refroidir plus d'une entreprise.
Pour répondre à la contestation de la rue démarrée fin 2018 contre la baisse du pouvoir d'achat (mouvement dit des "gilets jaunes"), la loi du 24 décembre 2018 portant mesures d’urgence économiques et sociales (loi MUES) a permis aux entreprises de verser exceptionnellement une prime non imposable et non soumise à cotisations et contributions sociales, dans certaines limites (montant maximal de 1 000 € pour une rémunération maximale inférieure à 3 Smic) et sous réserve du respect de certaines conditions précisées par deux instructions interministérielles (instr. intermin., DSS/5B/5D/2019/2, 4 janv. 2019 et DSS/5B/2019/29, 6 févr. 2019).
Gestion du personnel
La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :
- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.
La prime Macron devrait être reconduite en 2020. C'est en tout cas une mesure du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2020, actuellement discuté au Parlement. Sa distribution serait toutefois subordonnée à une condition supplémentaire : l’existence ou la mise en place préalable d’un accord d’intéressement dont la durée pourrait être dérogatoire (c'est-à-dire inférieure à 3 ans). D'autres conditions et précisions distinguent la prime Macron 2020 de son millésime 2019. Décryptage.
- les salariés titulaires d'un contrat de travail à la date de versement de la prime (et non plus au 31 décembre) : les apprentis et mandataires sociaux titulaires d'un contrat de travail devraient, en toute logique, en bénéficier également ;
- les intérimaires : l'entreprise utilisatrice qui attribuerait la prime à ses salariés devrait en informer l'ETT dont relèvent ses intérimaires et c'est cette dernière qui la verserait aux intérimaires dans les conditions et modalités fixées par l'accord ou la décision de l'entreprise utilisatrice ;
- et, grande nouveauté, les travailleurs handicapés bénéficiaires d'un contrat de soutien et d'aide à l'emploi et relevant des établissements et services d'aide par le travail (C. act. soc. fam. art. L. 344-2) lorsque ces derniers ont versé au cours des 12 mois précédents, une prime d'intéressement en application des dispositions du code de l'action sociale et des familles.
- le montant de la prime ne devrait pas excéder 1 000 € par salarié : le montant maximal resterait donc le même que celui de la prime Macron distribuée en 2019,
- et la rémunération perçue par le salarié au cours des 12 derniers mois précédant le versement de la prime devrait être inférieur à 3 fois la valeur annuelle du Smic : la rémunération à retenir devrait être celle correspondant à l'assiette des cotisations de Sécurité sociale et les 3 Smic annuels seraient proratisés pour les temps partiels et les salariés non employés sur toute l'année.
- l'entreprise dispose déjà d'un accord d'intéressement : dans ce cas, la condition est remplie ;
- l'entreprise ne dispose pas d'un tel accord : dans ce cas, elle doit :
- conclure cet accord dans les formes requises (C. trav., art. L. 3312-5) ;
- l'avoir conclu, en principe, pour une durée de 3 ans : cet accord devrait, en principe, couvrir 3 années dont la période de versement de la prime (soit la période 2020-2022) mais, à titre exceptionnel, la durée de l'accord pourrait être réduite à 1 an si l'accord est conclu entre le 1er janvier et le 30 juin 2020 ;
- l'avoir valablement déposé sur la plateforme Téléaccords (et, s'il s'agit d'un accord collectif d'entreprise de droit commun, aux greffes du Conseil de prud'hommes).
- aucun élément de rémunération versé à l'employeur ou qui devient obligatoire en vertu de la loi, d'une convention ou d'un accord collectif de travail, d'un contrat de travail ou d'un usage ;
- une augmentation de rémunération ni à des primes prévues par accord salarial (de branche ou d'entreprise), le contrat de travail ou les usages en vigueur dans l'entreprise.
- verser cette prime à l'ensemble du personnel : dans ce cas, seuls les salariés dont la rémunération est inférieure à 3 Smic annuels seraient éligibles à l'exonération ;
- subordonner le versement de la prime à un plafond inférieur au plafond de 3 Smic annuels : ce critère pourrait servir à exclure une partie des salariés du bénéfice de la prime.
- de la rémunération ;
- du niveau de qualification ou de classification ;
- de la durée de présence effective l'année précédente, en particulier pour les salariés entrés en cours d'année, et, pour les salariés à temps partiel, la durée de travail prévue au contrat.
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