Selon les prévisions dévoilées ce matin par l’Apec, les intentions de recrutement des cadres devraient rester modestes au premier trimestre 2021. Surtout des signaux faibles apparaissent : les TPE décrochent, la confiance des entreprises s’érode et les offres d’emploi dégringolent. Notamment pour les jeunes.
"Ni plongeon, ni rebond" : les intentions de recrutement des cadres au premier trimestre 2021 se maintiennent au même niveau que pour le dernier trimestre 2020, selon les prévisions rendues publiques ce matin par l’Apec : 11 % des entreprises prévoient de recruter au moins un cadre d’ici à mars prochain. Une amélioration certaine plus par rapport à la chute vertigineuse enregistrée en 2020 (quatre entreprises sur 10 ont annulé ou reporté un recrutement prévu l’an passé) mais des prévisions bien en-deçà des niveaux enregistrés, en 2019 à la même époque : à titre indicatif, 60 % des entreprises de plus de 100 salariés prévoyaient de recruter au moins un cadre au premier trimestre 2020, avant la crise, contre 41 % aujourd’hui.
"C’est plutôt une bonne nouvelle dans le contexte actuel, analyse Gilles Gateau, le directeur général de l’Apec. On est dans une sorte de stabilité malgré les incertitudes sanitaires".
Par secteur, l’industrie retrouve des couleurs, avec des intentions d’embauche deux fois plus élevées que celles affichées au quatrième trimestre (16 % contre 8 %). Côté fonctions, l’informatique, le commercial, les études et R&D ainsi que la production industrielle, travaux et chantiers concentrent les deux tiers des recrutements.
L’association qui avait ajusté ses prévisions de recrutements annuels en octobre, à l'aune de la Covid-19, a réinterrogé les entreprises en décembre pour faire un bilan qui tienne compte de la nouvelle dégradation de la situation sanitaire survenue à l’automne. Difficile toutefois de faire une projection sur l’année entière tant les incertitudes demeurent. L’attentisme est de rigueur. Seules 45 % des entreprises déclarent être en mesure d’anticipera leur niveau d’activité dans les prochains mois, contre 52 % en septembre. L’attention étant portée sur le retour de la croissance et l’évolution de leur niveau d’activité, plutôt que sur le recrutement.
Il y a un an, l'Apec s'attendait à près de 300 000 recrutements de cadres en 2020, un record. Mi-octobre, les intentions d'embauche ont reculé de 40 %.
De plus, les signaux faibles sont nombreux. A commencer par les TPE qui décrochent nettement par rapport aux autres structures. Plus d’une sur trois a vu son activité baisser d’au moins 50 %, contre 14 % pour les PME et 4 % pour les ETI et les grandes entreprises. Avec pour corollaire un coup de frein sur les embauches : en 2020, la moitié d’entre elles ont annulé ou décalé leurs recrutements. Plus inquiétant, la confiance s’érode : en baisse de huit points en décembre par rapport à septembre 2020, contre 5 % pour les autres.
Par ailleurs, les offres d’emploi publiées sur le site de l’Apec.fr dégringolent, avec une chute de 29 % par rapport à la même période 2019. Et tout particulièrement dans le secteur de l’automobile et de l’aéronautique.
Dans ce contexte l’inquiétude grandit chez les cadres : près d’un quart des cadres a peur de perdre son emploi. C’est cinq points de plus qu’en décembre dernier. Ils estiment, en outre, qu’il serait difficile de retrouver un emploi équivalent en cas de licenciement.
Les débutants devraient payer le prix fort, prévoit l’Apec qui note une baisse des offres d’emploi de cette catégorie de l’ordre de 30 %. "Les entreprises tendent à privilégier les profils disposant d’une expérience de un à cinq ans (58 %) ou de six à 10 ans (52 %)". Pour l’heure, la prime à l’embauche instaurée par le gouvernement en août dernier n’a pas permis d’inverser la tendance.
Les seniors, déjà malmenés sur le marché du travail, pourraient également payer un lourd tribut à la crise. D’ores et déjà, sur 370 000 cadres inscrits à l’Apec, plus d’un tiers ont plus de 55 ans. Reste à savoir si les entreprises vont réactiver les mesures d’âge, à l’instar des retraites anticipées, pour mener à bien les restructurations. "Les PSE sont devant nous, confirme Gilles Gateau. Nous n’en avons pas encore vu les effets".
Reste à savoir, dans ce contexte, quelle sera l’attitude des entreprises. Vont-elles réduire la voilure sur leurs recrutements ? Maintenir le cap ? Ou amplifier les embauches pour anticiper la reprise ? Si l’Apec ne se prononce pas, l’association anticipe d’ores et déjà scénario noir pour 2021, celui d’un solde net négatif entre créations et destructions de postes. Du jamais vu depuis 1993, à la suite de la guerre du Golf !
Des cadres proactifs |
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Malgré l’inquiétude, les cadres restent proactifs face à la crise qui se prolonge. Ils sont ainsi plus nombreux qu’en septembre 2020 à avoir consulté des offres d’emploi mais surtout à avoir préparé le terrain en mettant à jour leur profil sur les réseaux sociaux ou à refaire leur CV. "Car à la différence des crises précédentes, il semble que l’envie de mobilité, externe ou à défaut interne, subie ou choisie, reste à un niveau élevé, voire croissant", explique Gilles Gateau. La crise a un "effet d’accélération des transitions professionnelles" : 36 % des cadre, notamment des jeunes, envisagent de changer d’entreprise dans les 12 prochains mois. Par ailleurs, 30 % expriment même le souhait de changer de région. Une aspiration qui grimpe à 43 % pour les cadres franciliens. |
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