Réforme du marché du travail : des experts aux manettes

Pierre-André Imbert a été l'un des artisans de la loi Travail. Autant dire qu'il maîtrise les enjeux des dossiers qui sont sur la table, parmi lesquels la négociation d'entreprise, la refonte des institutions représentatives du personnel et le barème d'indemnités. Cet économiste de formation, a été le directeur de cabinet de Myriam El Khomri jusqu'en septembre dernier, avant de rejoindre l'Inspection générale des finances (IGF). Il avait été précédemment directeur de cabinet de François Rebsamen, le prédécesseur de Myriam El Khomri, depuis avril 2014 et conseiller technique "relations avec les entreprises, mutations économiques" de Michel Sapin.

A peine nommé - l'arrêté de publication n'étant même pas encore publié au Journal officiel - il a replongé dans le grand bain dès hier matin. Il accompagnait en effet le président de la République lors de ses rencontres bilatérales avec les partenaires sociaux à l'Elysée.

Franck Morel a déjà une longue expérience des cabinets ministériels. Titulaire d'un DESS de gestion des ressources humaines, il était, entre juin 2007 et septembre 2009, conseiller de Xavier Bertrand, alors ministre du travail, avant de devenir son directeur adjoint de cabinet jusqu'en janvier 2012. Il a ensuite rejoint le cabinet d'avocats Barthélémy en tant qu'associé. Ce spécialiste des questions de négociation collective et de durée du travail, a participé a de nombreuses réflexions sur l'évolution du droit du travail. En septembre 2015, il a participé à la rédaction d'un rapport de l'Institut Montaigne publié juste avant le rapport Combrexelle. Ce rapport préconisait de donner davantage de place à la négociation d'entreprise et listait les thèmes susceptibles d'être concernés : durée du travail, forme du contrat de travail, motifs de licenciement, IRP,... En mai dernier, il a publié avec Bertrand Martinot, ex DGEFP, un ouvrage "Un autre droit du travail est possible".

S'agissant de la méthode, il fait aussi partie de ceux qui pèseront pour instiller davantage de dialogue social. Quelques jours avant que sa nomination ne soit dévoilée, il avait publié dans Le Monde un plaidoyer en faveur du dialogue social pour mener à bien cette nouvelle réforme.

Eminence grise du Medef, Antoine Foucher, a participé à l'ensemble des négociations qui ont rythmé le précédent quinquennat : sécurisation de l'emploi, formation professionnelle, simplification des institutions représentatives du personnel, assurance chômage... Ce fin technicien du droit du travail devient ainsi le directeur de cabinet de la nouvelle ministre du travail, Muriel Pénicaud.

Depuis janvier 2015, il était directeur général adjoint en charge des affaires sociales du Medef, avant de rejoindre Schneider Electric en tant que vice-président et directeur de la stratégie sociale, des relations sociales et de l'emploi, en juin dernier après l'échec des premières négociations sur l'assurance chômage. Auparavant, entre 2012 et 2015, il avait été directeur des relations sociales, de l'éducation et de la formation, au sein du Medef. Comme Pierre-André Imbert et Franck Morel, il a déjà fréquenté les cabinets ministériels en tant que conseiller technique en charge de l'emploi des jeunes et de la mobilité professionnelle de Xavier Bertrand.