RH : les métiers en vogue en 2019

RH : les métiers en vogue en 2019

31.01.2019

Gestion du personnel

Selon l’enquête annuelle de rémunération de Robert Walters, dévoilée le 24 janvier, plusieurs métiers des ressources humaines ont le vent en poupe. A commencer par le recrutement, la gestion des systèmes d’information et de gestion RH, la rémunération et les avantages sociaux. Gare à la surenchère de salaire pour certains experts.

Les clignotants sont au vert pour l’emploi RH. "La fonction a connu une forte croissance en 2018", affirme Coralie Rachet, directrice de Robert Walters France. C’est l’un des enseignements de l'étude de rémunération 2019, dévoilée le 24 janvier. Chaque début d’année, le cabinet de recrutement publie une enquête internationale de rémunération, document qui compile les données accumulées auprès de 100 000 candidats. Et les RH ne dérogent pas à la règle. Mieux : la fonction a enregistré une hausse de 18 % sur les offres d’emploi. Elle se place en deuxième position juste après les ingénieurs (+ 23 %) et avant la fonction juridique & fiscale (+15 %). L’actualité réglementaire explique en partie cette embellie. Les ordonnances Macron, le RGPD, le prélèvement à la source ont nécessité le renfort de profils pointus au sein des équipes. Mais le Brexit a aussi des impacts positifs. "Plusieurs sociétés internationales et notamment des groupes bancaires, à l’image HSBC et de Citigroup, ont annoncé leur intention de s’implanter en France", poursuit Coralie Rachet, directrice de Robert Walters France. Dans le détail, voici cinq métiers qui ont le vent en poupe en 2019 !

Le DRH

Les DRH, tout d’abord, tirent leur épingle du jeu. Les besoins se concentrent sur les profils internationaux "capables de participer à des projets transversaux et de s’adapter à un environnement mondial", indique Jean-Pierre Baudinat, senior manager au sein de la division RH de Robert Walters. Fait nouveau : ils sont également courtisés pour faire leur entrée dans les conseils d’administration non seulement au sein de leur propre entreprise mais aussi à l’extérieur. "Les ressources humaines sont au cœur de la stratégie de transformation et une nouvelle population de DRH est en train d’émerger, qui va légitiment trouver une place dans les boards", assure Coralie Rachet. C’est, par exemple, le cas de Sharon MacBeath, DRH de Tarkett (spécialisé dans les revêtements de sols et surfaces de sports), nommée voilà trois ans administratrice indépendante d’Hermès.

Autre tendance : alors que jusqu’ici les profils recherchés étaient focalisés sur des professionnels dotés de 10 à 15 ans d’expérience, notamment en relations sociales, les juniors (autour de 10 ans d’expérience) parviennent aujourd’hui à se hisser au plus haut niveau de l’organigramme. "L’ancienneté n’est plus forcément un atout, indique Jean-Pierre Baudinat. On peut devenir DRH plus tôt, notamment dans les start-up. Les entreprises recherchent des personnes aguerries au numérique, au digital learning… ". Côté rémunération, les salaires d’un DRH France oscillent entre 65 K€ et 90 K€ (entre 8 et 15 ans d’expérience), celui d’un DRH groupe entre 95 et 140 K€. "Mais selon les secteurs d’activité et les régions, les entreprises ont dû faire face à des mécanismes de surenchère et de contre-offres après avoir essuyé des refus de candidats en interne comme en externe, pointe Jean-Pierre Baudinat. Certaines n’hésitant pas à proposer une revalorisation de 20 %". Avec en sus, des "welcome bonus".

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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Le "talent acquisition"

Jusqu’ici considéré comme le parent pauvre de la fonction RH, le "talent acquisition" ou responsable du recrutement monte en grade, à l’heure de la "chasse aux talents". "Il ne s’agit pas uniquement d‘un anglicisme, souligne Jean-Pierre Baudinat. Ce nouvel intitulé donne également une dimension pro-active à ce responsable". Exit donc le tri de CV, considéré jusqu’ici comme l’une des tâches les plus importantes du métier. Parmi ses fonctions, l’organisation des relations-écoles, l’élaboration de la GPEC en lien avec la stratégie de l’entreprise pour anticiper la pénurie de compétences, le développement de la marque-employeur, avec des messages en cohérence avec les valeurs de l’entreprise. Des entreprises, comme Uptoo, Christian Dior couture SA, Big Mamma, Estée Lauder, Hermès group, Avis budget group, Openclassrooms, AFD Technologies, recherchent ce type de professionnels, d’après le site d’offres d’emploi Indeed, consulté le 28 janvier. Les salaires oscillent entre 60 000 et 75 000 euros brut annuel pour des responsables dotés de 5 à 8 ans d’expérience et s’envolent à 100 000 euros au-delà.

L'expert en "talent management"

Les experts en "talent managers" font leur apparition dans les organigrammes, en lieu et place des responsables formation qui voient leurs pratiques évoluer. Chargés d'identifier les compétences clefs et de fidéliser les "potentiels", ils doivent à la fois axer leurs missions sur l’évaluation, la mobilité interne, la formation, le coaching et la gestion de carrière. Avec une forte spécialisation du e-learning. Objectif ? "Développer l’engagement et la performance des collaborateurs". Comme pour le "talent acquisition", leurs salaires oscillent entre 60 000 et 75 000 euros brut annuel. Avec un fixe plus élevé pour les profils plus expérimentés, les parcours internationaux et dans certains secteurs comme l’industrie du luxe.

Le Comp & Ben

Expert en charge des rémunérations et des avantages sociaux au sein de l'entreprise, le responsable Comp & Ben (compensations and benefits) est de plus en plus plébiscité dans les organisations françaises. La rareté de ces profils explique en partie ce bon score. Mais pas seulement. Leur métier est aussi de plus en plus reconnu dans l’entreprise. Car non seulement le Comp & Ben est garant de la maîtrise des coûts, mais il doit aussi veiller à l’attractivité de l’entreprise, deux dimensions perçues comme incontournables par les directions générales à l’heure de la pénurie de compétences. A charge pour ce dernier d’appréhender les impacts du recrutement au regard de ce que peut faire l’entreprise, via des projections salariales incontournables. Des sociétés, comme Kering, Total, Ubisoft, Assystem, Taledo, Vinci construction holding, Engie, recherchent actuellement ces professionnels. La rémunération globale de ces spécialistes oscille entre 80 000 et 95 000 euros brut annuel, en fonction des profils. "Ils sont souvent mieux lotis que les autres professionnels de la famille RH, assure Jean-Pierre Baudinat. Leur salaire se rapproche de ceux de la finance". Car très vite, après plusieurs années d’expérience, elles peuvent caracoler à 100 000 euros, voire même 160 000 euros dans la banque. Les Comp & Ben, le plus souvent diplômés d’une école de commerce, ont débuté dans l’audit ou le contrôle de gestion. Des parcours plus rémunérateurs que les RH.

Le responsable SIRH/paie

Loin des clichés de la paie (un métier rigide, répétitif fait uniquement de chiffres), le métier de gestionnaire de paie et administration du personnel est en pleine évolution. Son rôle s’élargit et il est désormais attendu sur la gestion du SIRH. Objectif ? "Connecter la gestion de la paie avec les logiciels ad hoc et de gestion du temps, dans un contexte de transformation numérique et de nouvelles réglementations (prélèvement à la source, simplification des bulletins de paie, suppression des cotisations sociales…)", insiste Jean-Pierre Baudinat. D’où la recherche de doubles compétences, paie et informatique.  Leur rémunération est comprise entre 60 K€ et 80 K€, après 8 à 15 ans d’expérience, et entre 75 K€ et 90K€ au-delà.

Anne Bariet
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