RH : quels métiers porteurs en 2020 ?

RH : quels métiers porteurs en 2020 ?

29.01.2020

Gestion du personnel

Selon l’enquête annuelle de rémunération de Robert Walters, dévoilée le 23 janvier, plusieurs métiers des ressources humaines peuvent prétendre à une augmentation salariale en 2020. De nombreuses compétences ont le vent en poupe. A commencer par les relations sociales, le SIRH, le recrutement ou encore la paie et les avantages sociaux.

Les clignotants sont au vert pour l’emploi RH. "La fonction a connu une forte croissance en 2019", affirme Coralie Rachet, directrice de Robert Walters France. C’est l’un des enseignements de l'étude de rémunération 2020, dévoilée le 23 janvier. Chaque début d’année, le cabinet de recrutement publie une enquête internationale de rémunération, document qui compile les données accumulées auprès de 100 000 candidats. Et les RH ne dérogent pas à la règle. Mieux : la fonction a enregistré une hausse de 13 % sur les offres d’emploi. Elle se place en cinquième position juste après la fonction juridique et fiscale (+ 23%), l’immobilier (+19 %), les nouvelles technologies (+19 %) et la finance (+17 %).

L’actualité réglementaire, notamment les ordonnances Macron et la loi Pacte, explique en partie cette embellie. Mais la recherche d’un climat social apaisé et la guerre des talents ont aussi nécessité le renfort de profils pointus au sein des équipes, notamment de directeurs de relations sociales, de recruteurs ou "Talent acquisitions" et de spécialistes en Comp&Ben, dont les rémunérations augmentent pour ces trois fonctions en moyenne de 5 % en 2020. De fait, cette année, "les grands enjeux des entreprises sont résolument tournés vers le dialogue social et le développement de méthodes de fidélisation des talents", constate Coralie Rachet. Or, "si le salaire reste un élément déterminant dans le choix d’accepter ou non une offre, l’engagement social et la démarche sociétale de l’entreprise pèseront également dans la balance". Aussi les entreprises ont-elles "tout intérêt à mettre en oeuvre une réelle politique RSE, à raccourcir leurs processus de recrutement, à façonner leur processus d’onboarding (ou intégration) et à offrir des perspectives d’évolution concrètes afin d’inscrire leur collaborateur dans la durée".

Dans le détail, voici cinq métiers qui ont le vent en poupe en 2020 !

1) Le directeur des relations sociales

C’est la fonction star du moment : les directeurs de relations sociales sont devenus très courtisés. Avec les ordonnances Macron qui donnent plus de poids à la négociation d’entreprise, ils deviennent mêmes des professionnels clefs. "Les entreprises se sont séparées de leurs responsables des relations sociales en 2019, atteste Marie-Vanessa Florentin, responsable de la division ressources humaines chez Robert Walters.  Elles recherchent aujourd’hui de nouveaux profils dotés de fortes qualités de négociateur alors qu’elles insistaient jusqu’ici sur leur expertise juridique". Les relations sociales sont devenues un terrain d'enjeux que l'entreprise ne peut plus ignorer sous peine d'hypothéquer son climat social. La priorité est à la recherche d’un climat apaisé.

Parmi les profils recherchés, les professionnels aguerris à la communication, aux techniques de négociation, dotés de "soft skills", justifiant de cinq à sept ans d’expérience. Leur rémunération est comprise entre 65 et 80 K€ pour cinq à dix ans d’expérience. Au-delà de 10 ans d’expérience, ils peuvent prétendre à plus de 95 K€.

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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2) Le responsable SIRH

Gestion de la paie, du recrutement, du suivi administratif des formations, des congés… L’informatisation des ressources humaines est désormais légion au sein des entreprises. Surtout, à l’heure des "datas", on cherche à collecter des informations plus personnalisées des salariés afin de mesurer leur parcours (CV, postes occupés au sein de l’entreprise), leurs souhaits d’évolution ou encore de formation (en lien avec l’entretien professionnel). Ces données peuvent également servir à constituer des viviers des candidats lorsque l’entreprise cherche à recruter.

"Mais pour exercer ce métier, il est nécessaire de détenir une double compétence, des compétences pointues en RH pour analyser les données recueillies et des aptitudes informatiques pour paramétrer les logiciels", assure Marie-Vanessa Florentin.

Côté rémunération, comptez entre 55 K€ et 80K€ après cinq à 15 ans d’expérience, et plus de 85 K€ au-delà.

3) Le responsable paie

Cette année encore, le responsable paie figure dans le top cinq des métiers RH les plus recherchés. Taxé le plus souvent de rigide, répétitif, il est souvent considéré comme peu attractif. A tort, toutefois, selon Marie-Vanessa Florentin. Car loin des clichés de la paie, le métier de gestionnaire de paie et administration du personnel est en pleine évolution. Son rôle s’élargit et il est désormais attendu sur la gestion du SIRH. Objectif ? "Connecter la gestion de la paie avec les logiciels ad hoc et de gestion du temps, dans un contexte de transformation numérique et de nouvelles réglementations (prélèvement à la source, simplification des bulletins de paie, suppression des cotisations sociales ou encore des mesures en matière de pouvoir d'achat décidées en décembre…)", insiste Marie-Vanessa Florentin. D’où la recherche là encore de doubles compétences, paie et informatique. Leur rémunération est comprise entre 55 K€ et 80 K€, après 8 à 15 ans d’expérience, et entre 75 K€ et 90K€ au-delà.

4) Le talent acquisition

Le "talent acquisition" ou responsable de recrutement monte en grade. Il ne s’agit pas uniquement d’un anglicisme. Ce nouvel intitulé donne également une dimension pro-active à ce responsable. Exit donc le tri de CV, considéré jusqu’ici comme l’une des tâches les plus importantes du métier. Le "talent acquisition" doit désormais anticiper "les pénuries de compétences, en lien avec la GPEC et la stratégie de l’entreprise". "Il s’agit d’un poste très exigeant", insiste Marie-Vanessa Florentin. Soit une véritable transformation du métier, du également à l’essor du web 2.0. "Cette fonction requiert également aujourd’hui une vision stratégique des talents de l’entreprise", poursuit la consultante qui n’hésite pas à parler d’"intelligence acquisition". Concrètement, "ce professionnel sera chargé de mettre en place une cartographie des compétences au sein de l’entreprise, de repérer les potentiels et d’identifier clairement les besoins en recrutement : faut-il remplacer le départ d’une personne selon le ratio un départ/un remplacement ?". Le métier se professionnalise. "Il est en lien avec la stratégie, le management et le recrutement". Les salaires oscillent entre 65 et 80 K€ brut annuel pour des responsables dotés de 8 à 15 ans d’expérience et s’envolent à plus de 80 000 K€ au-delà.

5) Le Comp & Ben

Expert en charge des rémunérations et des avantages sociaux au sein de l'entreprise, le responsable Comp & Ben (compensations and benefits) est de plus en plus plébiscité dans les organisations françaises. La rareté de ces profils explique en partie ce bon score. Mais pas seulement. Leur métier est aussi de plus en plus reconnu dans l’entreprise. Car non seulement le Comp & Ben est garant de la maîtrise des coûts mais il doit aussi veiller à l’attractivité de l’entreprise, deux dimensions perçues comme incontournables par les directions générales à l’heure de la pénurie de compétences. "A charge pour ce dernier d’appréhender les attentes des collaborateurs en terme de rémunération, au regard de ce que peut faire l’entreprise : bonus, primes, voiture de fonction, nouveaux dispositifs de la loi Pacte… Il se doit d’être créatif et raisonner en total cash", détaille Marie-Vanessa Florentin.

La rémunération globale de ces spécialistes oscille entre 60 000 et 95 000 euros brut annuel, en fonction des profils. "Ils sont souvent mieux lotis que les autres professionnels de la famille RH, assure la consultante. Leurs salaires se rapprochent de ceux de la finance". Les Comp & Ben, le plus souvent diplômés d’une école de commerce, ont débuté dans l’audit ou le contrôle de gestion. Des parcours plus rémunérateurs que les RH.

Anne Bariet
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