Traitement des EDCH par les orthophosphates : des résultats positifs mais des données à compléter
23.11.2017
Environnement

Selon l'ANSES, si le traitement de l'eau par les orthophosphates en diminue la concentration de plomb, toutefois cela n'est pas suffisant pour respecter, en permanence et à tous les points d'usage, la limite règlementaire de qualité du plomb dans ces eaux.
L’ Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) vient de publier un rapport d’expertise sur les impacts du traitement des eaux destinées à la consommation humaine par des orthophosphates (OP) pour limiter la dissolution du plomb.
Environnement
La mise en place d’une stratégie environnementale cohérente s’impose de plus en plus aux entreprises du fait de la complexité de la législation pour la protection de l’environnement et de la multiplicité des réformes. En effet, de nombreuses lois et réglementations ont récemment impacté les activités économiques (autorisation environnementale, concernant notamment les ICPE, loi de transition énergétique, loi biodiversité)
En France, conformément à la directive européenne 98/83/CE relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH), la limite de qualité (LQ) pour le paramètre plomb (Pb) dans ces eaux est de 10 μg/L depuis décembre 2013.
Pour respecter cette LQ et limiter ainsi l’exposition des consommateurs au plomb, il est possible soit de remplacer les canalisations constituées de plomb soit d’effectuer des traitements modifiant la qualité des EDCH pour réduire la dissolution du plomb dans ces eaux. Sur ce second point, l’ajout orthophosphates dans l’eau, qui sont des sels dérivés de l’acide phosphorique, permet d’inhiber la corrosion des canalisations et d’éviter la dissolution du plomb dans l’eau via la formation d’une couche protectrice sur la surface des parois interne des canalisations.
Sur les impacts du traitement des EDCH par les OP, il ressort des conclusions de cette expertise que :
- concernant les impacts sur la concentration en plomb dans l’eau, il a été observé une réduction des relargages de métaux dans les EDCH à partir des contacts avec les matériaux sans pour autant que la LQ de 10 μg/L de plomb soit systématiquement respectée aux robinets des consommateurs ;
- concernant les impacts sur la qualité microbiologique des EDCH, si les données bibliographiques ne permettent pas de conclure avec certitude à l’existence d’un effet de l’ajout d’OP sur la microbiologie (dénombrements et diversité bactériens) des eaux en distribution, il est toutefois nécessaire de mettre en place une surveillance renforcée dans les réseaux concernés ;
- concernant les impacts sur les eaux usées et l’environnement, l’ajout d’OP dans les EDCH conduit à un accroissement théorique de 3 à 4 % de la charge en phosphore dans les eaux usées domestiques. Les traitements appliqués au sein des stations de traitements des eaux usées peuvent traiter cette charge avec un surcoût de réactifs ;
- concernant les impacts sur la santé, les données ne permettent pas de déterminer l’ampleur de l’impact du traitement aux OP sur une éventuelle réduction des expositions de la population française au plomb et autres métaux issus des canalisations ;
- concernant les conséquences de l’arrêt du traitement aux orthophosphates, les données issues d’études spécifiques ou du contrôle sanitaire des eaux ne permettent pas de conclure sur les conséquences détaillées de l’arrêt du traitement sur la qualité des eaux distribuées.
Enfin, l’ANSES recommande que toute nouvelle mise en oeuvre du traitement soit accompagnée d’études visant à mieux déterminer les différents impacts du traitement, en particulier sur la qualité microbiologique de l’eau distribuée et l’environnement.
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