Un discours de politique générale aux allures de feuille de route sociale

Un discours de politique générale aux allures de feuille de route sociale

16.07.2020

Gestion du personnel

Le nouveau Premier ministre, Jean Castex, a prononcé hier après-midi, à l'Assemblée nationale, son discours de politique générale. Au coeur de ses préoccupations, la crise sanitaire et ses impacts économiques. Afin de trouver les solutions les plus adaptées, les partenaires sociaux sont conviés demain à Matignon. Au programme : plan de relance, emploi des jeunes, réforme des retraites et de l'assurance chômage.

Au lendemain de l'interview du président de la République, le nouveau Premier ministre, Jean Castex, a prononcé, hier après-midi, son discours de politique générale à l'Assemblée nationale. Un discours dont l'ambition était de dessiner les grandes orientations du gouvernement pour les 600 jours restants du quinquennat d'Emmanuel Macron. Le Premier ministre a fait l'éloge, non seulement de la démocratie politique, mais aussi de la démocratie sociale et de la démocratie citoyenne. Les partenaires sociaux, mentionnés à de multiples reprises lors de son discours, sont invités à participer activement au plan de relance. Afin de réchauffer les relations entre le gouvernement et ces derniers, le Premier ministre a semblé vouloir lâcher du lest, notamment sur la réforme des retraites et celle de l'assurance chômage. Vendredi, l'ensemble des partenaires sociaux se retrouveront ainsi à Matignon pour aborder ces sujets, l'emploi des jeunes et - plus généralement - le plan de relance de 100 milliards d’euros qui sera lancé en septembre.

Un plan de secours pour l'emploi des jeunes

Avec la crise économique engendrée par l'épidémie de Covid-19, l'emploi des jeunes est au coeur des préoccupations du gouvernement afin d'éviter une génération "sacrifiée". Après un premier plan d’aide à l’apprentissage, annoncé début juin, le gouvernement prévoit un dispositif de réduction du coût de travail en direction des quelque 700 000 jeunes qui vont arriver sur le marché du travail à la rentrée. Concrètement, le nouveau Premier ministre a annoncé un "dispositif exceptionnel d’exonération des charges de 4 000 euros par an, à hauteur de 1,6 Smic pour les moins de 25 ans pour une durée d’au moins un an". Ce plan pour la jeunesse, érigé au rang de "première urgence", dans la lutte contre le chômage, sera discuté avec les partenaires sociaux vendredi. Toutes les entreprises devraient être concernées. "Aucun des 700 000 jeunes qui vont se présenter sur le marché de l’emploi ne doit être sans solution", a déclaré le Premier ministre. A cela s’ajoutent 300 000 parcours et contrats d’insertion et 100 000 places supplémentaires en service civique.

Des fonds pour la formation professionnelle dans les secteurs en tension

Jean Castex a ensuite insisté sur la formation professionnelle. "La clé, encore et toujours, c’est la formation. Dans une économie qui évolue très vite, le développement des compétences est la meilleure des protections pour garder, trouver ou retrouver un emploi". C'est ainsi que 1,5 milliard d’euros seront investis dans la formation des secteurs en tension via un abondement du compte personnel de formation. 200 000 places de plus sont annoncées pour 2021 au bénéfice des demandeurs d’emploi et des jeunes.

Mobiliser l'activité partielle de longue durée 

Jean Castex a rappelé le budget alloué à l'activité partielle : 30 milliards d’euros en 2020 et 8 milliards en 2021 et ce, "pour soutenir les entreprises confrontées à une baisse durable de leur carnet de commandes".  Les entreprises qui bénéficieront de ce soutien public pour l’activité partielle longue durée, instaurée par la loi du 17 juin 2020, sont "invitées à une stricte modération dans la distribution des dividendes". Pour rappel, l’activité partielle longue durée, qui est entrée en vigueur depuis le 1er juillet, permet, selon la législation et en attente du décret ad hoc, de réduire de 40 % le temps de travail tout en versant aux salariés concernés 84 % de leur salaire net, grâce à la compensation de l’Etat.

Le Premier ministre souhaite par ailleurs "que le dialogue social s’empare sans délai des questions du partage de la valeur dans les entreprises et prévoit les conditions d’une relance de la participation et de l’intéressement". 

Le retour de la réforme des retraite et de l'assurance chômage

Jean Castex a également abordé les deux points de friction entre le gouvernement et les partenaires sociaux, à savoir la réforme de l'assurance chômage et la réforme des retraites.

Alors que les organisations syndicales demandent le retrait de la réforme d’assurance chômage, lancée en 2018, le Premier ministre a annoncé des "aménagements pour tenir compte du contexte de la crise". Une partie des mesures, à savoir le calcul de l’indemnisation des personnes travaillant de manière discontinue, c’est-à-dire alternant contrats courts et périodes de chômage, devait entrer en vigueur le 1er septembre (initialement prévue le 1er avril). "Ce sera l’un des points que nous aborderons vendredi dans le cadre de la conférence du dialogue social", a déclaré le Premier ministre. 

S'agissant de la réforme des retraites à l'arrêt depuis la crise sanitaire, Jean Castex estime que la création d’un régime universel des retraites, qui implique la disparition des régimes spéciaux, est toujours souhaitable, mais reconnaît que "les modalités de cette réforme ont généré de l’inquiétude". "En matière de retraite, la crise nous invite plus que jamais à poursuivre nos objectifs vers un système plus juste et plus équitable. (…) Cela implique clairement la disparition à terme des régimes spéciaux", le Premier ministre proposera "aux partenaires sociaux la reprise de la concertation", en distinguant la réforme des questions d’équilibre de court terme. 

Les partenaires sociaux sont également invités à discuter du financement de la dépendance, "mais il n’est pas envisageable de demander aux Français un effort fiscal supplémentaire". 

Autant dire que les partenaires sociaux vont avoir du pain sur la planche cet été. Jean Castex souhaite-il renouer avec une tradition du précédent quinquennat, les conférences sociales ? Il a en tous les cas salué les "vertus du dialogue social" dont il pourra éprouver la capacité à apporter des réponses à la crise économique dès ce vendredi. L’objectif est de "discuter sur l’ensemble des sujets sur la table pour les semaines à venir à commencer par le plan de relance de notre économie".

 

Un plan de soutien aux secteurs affectés par la crise

Jean Castex a annoncé la création d’un Commissariat général au Plan afin de "planifier une politique économique, à identifier les gisements de croissance future, à définir une perspective". Ce commissariat au plan aura pour mission "d’incarner et d’animer une telle politique". Reste à savoir comment cette réforme s'articulera avec l'actuel organisme en charge de la prospective et rattaché à Matignon, France stratégie. 

Par ailleurs, afin de "transformer [le] modèle productif", Jean Castex promet de consacrer 40 milliards du plan de relance à l’industrie, afin d’être moins dépendants des partenaires extérieurs et plus présents sur "certains secteurs stratégiques", avec notamment un allégement des impôts de production pesant sur les entreprises. Les secteurs les plus touchés par la crise, comme "le tourisme, le sport et la culture", seront également aidés. Le gouvernement présentera tous les deux mois un point de réalisation sur le plan de relance.

 

 

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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Anne Bariet et Florence Mehrez
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