Un manifeste pour sauver l’alternance

C’est un manifeste en forme de cri du cœur que lancent Michel Barabel et Bénédicte Tilloy. L’un est codirecteur du Master 2 "GRH dans les multinationales" (IAE Gustave Eiffel) et directeur de l'Executive Master RH (SciencesPo Executive Education) ; l’autre est présidente de l’association France apprenante. Tous deux appellent, sur Linkedin, les entreprises à se mobiliser pour accueillir des apprentis à la rentrée prochaine, refusant l’émergence d’une "génération Covid sacrifiée".

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

Découvrir tous les contenus liés

"Depuis le début du confinement, les jeunes ont payé cher : leurs stages, alternances, entrées sur le marché du travail ont été perturbés. Mais le pire est sans doute à venir", écrivent les auteurs. "A l’Institut Gustave Eiffel, à Paris, les offres de stage ont été divisé par deux ou par quatre, selon les formations, pointe Michel Barabel. Et ceux qui étaient en apprentissage se sont retrouvés majoritairement en chômage partiel, leur entreprise n’ayant pas pu les faire travailler, contrairement aux autres salariés". Et des fortes inquiétudes pèsent sur la prochaine rentrée. Avec, à la clef, une chute importante des offres d’alternance.

L’appel expert répond aux questions juridiques des professionnels RH

Je télécharge gratuitement

C’est pourquoi, les deux signataires lancent un appel aux "alumini" (anciens élèves) de toutes les écoles, universités programmes de formation post-bac (BEP, CAP, BTS, bac, licence, master, doctorat) pour parrainer chacun un étudiant vers sa vie professionnelle ; stage, alternance, premier job, entreprenariat.

Pour les deux experts, les entreprises ont une "responsabilité sociétale" envers cette génération. Au-delà, "il s’agit d’une opportunité pour accompagner la mutation des entreprises, à la fois dans les domaines numérique et écologique", prévient Bénédicte Tilloy. "La question financière n’est pas le seul frein, observe Michel Barabel. Les entreprises vont être réticentes à accueillir un jeune, de peur de manquer de travail. Or, l’arrivée d’un apprenti dans une équipe peut aussi contribuer à développer de nouveaux projets, à mener des enquêtes prospectives, à faire émerger des idées ou encore à élaborer des business models". Aussi doivent-elles miser sur la valeur ajoutée des alternants pour se "réinventer".

Le plan du gouvernement attendu avant le 5 juin parviendra-t-il à faire tomber les réticences des employeurs? Si les deux auteurs estiment que des mesures incitatives via des aides directes ou des exonérations de charges sociales seraient les bienvenues, ils espèrent toutefois que le dispositif ne se limitera pas à une simple "tuyauterie financière". "Le plan doit permettre aux entreprises d’accompagner les transformations des entreprises par l’apport de nouvelles compétences", poursuit Bénédicte Tilloy. En clair, de redonner un nouveau souffle à l'alternance, victime collatérale de l'épidémie.