«Dans ce contexte pour le moins baroque, ma prise de fonction s’est je crois bien passée», constate M.Houlle

«Dans ce contexte pour le moins baroque, ma prise de fonction s’est je crois bien passée», constate M.Houlle

16.11.2020

Gestion d'entreprise

En pleine crise sanitaire, le 4 mai dernier, Martial Houlle est nommé secrétaire général du PMU. Il témoigne.

Secrétaire général du groupe Direct Energie depuis 2016, Martial Houlle occupait auparavant le poste de responsable du service juridique de la Division Opérateurs de France Telecom. Il a débuté sa carrière de juriste en 1997 et est titulaire d’un DEA de droit comparé (Paris I Sorbonne et Paris II Assas). Le 4 mai, il a pris ses fonctions de secrétaire général du PMU. Il est également secrétaire général du Cercle Montesquieu.

Gestion d'entreprise

La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...

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Comment le PMU traverse-t-il la crise sanitaire ?

Le cœur de l’activité consiste à organiser des paris sur des courses hippiques afin de financer la filière hippique et d’en assurer la pérennité. Le PMU réalise 90 % de son résultat off line, 10 % en ligne. Avec le nouveau confinement, de nombreux points de vente physiques sont fermés pour la seconde fois cette année, ce qui impacte notre chiffre d'affaires et rend difficile toute prévision en termes de résultats. Néanmoins, le PMU a connu un très bel été, porté à la fois par une conjoncture favorable et par la stratégie mise en place depuis 2 ans par Cyril Linette. Les équipes du PMU ont démontré au printemps dernier et le démontrent encore aujourd’hui leur capacité à traverser cette crise sanitaire et nous devons tous rester solidaires, PMU et filière.

Pourriez-vous préciser le périmètre de votre fonction et comment est composée votre équipe ?

Il a trait aux principaux métiers régaliens et de conformité permettant au PMU de maîtriser ses risques : risk management (audit et contrôle internes, fraude et anti-blanchiment, conformité RGPD et anti-corruption, conformité du jeu responsable), le risque juridique (environ 80 % de l’activité est liée aux contrats, 20 % au contentieux et à la gouvernance), risque concurrence et risque afférent au règlement des jeux. Il comprend également une forte dimension d’interactions avec les administrations centrales de l’Etat et le régulateur (Autorité nationale des Jeux), ainsi qu'une dimension de gouvernance, puisque je suis également secrétaire du Conseil d’administration du PMU.

L’équipe réunit une vingtaine de collaborateurs, avec des profils assez variés, des juristes, des auditeurs, des collaborateurs rompus aux métiers et process du PMU et dont l’expertise est rare, de véritables spécialistes de la fraude et de la lutte anti-blanchiment 

Comment s’est déroulée votre prise de fonction ?

Très étrangement… par Teams ! Ma prise de fonction a eu lieu début mai, lors de la dernière semaine du premier confinement. J’ai cependant été formidablement accueilli – par Teams – à la fois par le Codir et par mes équipes dès le 1er jour au cours de deux séances rapides de présentations réciproques.

La véritable difficulté a surtout été de quitter en confinement mes fonctions précédentes au sein d’une entreprise, Direct Energie, après 12 ans de collaboration. Faire ses cartons dans des bureaux vidés de toute présence et partir sur la pointe des pieds, dans un silence assourdissant, sans saluer mes collègues, mes équipes et les dirigeants de l’entreprise, c’est assez irréel. J’ai pu mesurer alors (sourire) l’importance d’un pot de départ…

Dans ce contexte pour le moins baroque, ma prise de fonction s’est je crois bien passée, notamment grâce à mes équipes qui ont été, quand elles le pouvaient, extrêmement disponibles, même à distance. Mon seul regret est de ne pas avoir véritablement pu faire connaissance autrement qu’en visioconférence avec les un(es) et les autres, à la fois individuellement et collectivement, et appréhender ainsi l’âme d’une équipe.

Avez-vous pu prendre vos marques ?

Oui, il est possible de prendre ses marques de cette manière même si c’est évidemment plus compliqué ! Il faut mobiliser une énergie supplémentaire que l’on puise habituellement auprès de ses équipes. La visio ne compense pas les interactions humaines ! Cela dit, l’activité est là, le contexte sanitaire impose d’adopter les nouveaux moyens de communication pour éviter tout risque à nos équipes et n’empêche pas de travailler !

Qu’est-ce qui vous manque aujourd’hui pour finaliser votre intégration ?

Être au contact de mes équipes, des opérationnels. Les différentes fonctions support du secrétariat général se nourrissent des échanges avec les métiers de l’entreprise, de la connivence que l’on sait instaurer avec nos clients internes pour créer un esprit d’équipe plus transverse. C’est ce qui fait la richesse de nos métiers de gestion du risque au sens large. Par Teams, c’est évidemment plus compliqué à mettre en œuvre.

Comment manager dans ce contexte de distanciation sociale ? Quels sont vos projets ?

Les équipes qui changent de patron pendant le confinement ne savent pas ce qu’elles gagnent … Si ce n’était pas évident pour moi, ce ne l’était probablement pas pour mes collègues du secrétariat général. Le management, c’est avant tout de l’humain et il faut autant que possible dans ce contexte où le télétravail prend de plus en plus d’importance recréer ce lien que la distance dilue (impossibilité d’organiser des séminaires, des déjeuners d’équipe…, tous ces moments qui permettent de créer du lien et ce fameux esprit d’équipe qui est indispensable). J’essaye d’être le plus concret possible en faisant des points réguliers avec les différents managers du secrétariat général mais aussi avec leurs équipes sur des dossiers précis. 

À distance il est difficile de proposer des objectifs communs, transverses à plusieurs départements, et de les faire comprendre et appréhender par tout le monde. Nous y travaillons cependant en confiant à quelques-uns de nos collègues des missions transverses pour fédérer les énergies sur des sujets valorisant les expertises du secrétariat général auprès des métiers.

Croyez-vous aux rites à instaurer à distance, aux moments de convivialité par écrans interposés ?

C’est plus difficile de récréer l’empathie par écran interposé. Je pense que travailler ensemble est fédérateur. La confiance et la crédibilité s’acquièrent en collaborant. Mais nous devons nous adapter au mieux aux circonstances et les outils de communication permettent d’échanger, de dialoguer en permanence, en tête à tête ou de manière plus collective. Les différents départements du secrétariat général sont libres d’organiser ces moments de convivialité de la manière qu’ils le souhaitent. En ces temps difficiles, l’animation managériale des équipes doit nécessairement s’adapter.

Propos recueillis par Véronique Méot
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