Le Cercle Montesquieu lance en partenariat avec le Droit pour moi et Lefebvre Dalloz la première web-série sur le thème de l’anticorruption. L'objectif : offrir un outil aux directions juridiques et conformité pour sensibiliser leurs salariés. Sophie Leclerc, Chief Legal & Compliance Officer chez Seris Group et Catherine Stavrakis, co-présidente de la Commission gouvernance et éthique du Cercle Montesquieu, nous en disent plus.
Corruption un jour, Anticorruption toujours. La première fiction juridique sur l'anticorruption, disponible sur le site www.sapin2-anticorruption.fr sous certaines conditions, compte 9 épisodes. Les premiers retours, très positifs, permettent déjà de réfléchir à une suite ou à une déclinaison du projet vers d'autres thématiques, comme le devoir de vigilance ou le RGPD.
Gestion d'entreprise
La gestion d’entreprise constitue l’essentiel de l’activité d’un dirigeant d’entreprise. Elle fait appel à un grand nombre de notions empruntées de la comptabilité, de la finance (gestion des risques au moyen de la gestion des actifs et des assurances professionnelles), du droit des affaires (statut juridique, contrats commerciaux, fiscalité, cadre réglementaire et légal de l’activité), de la gestion de ressources humaines...
Comment est venue cette idée de faire cette série de vidéos sur l'anticorruption ?
Catherine Stavrakis : A l’époque, avec Claire Olive-Lorthioir, présidente de la Commission gouvernance et éthique du Cercle Montesquieu, nous avions l’habitude de voir ce type de vidéos réalisées par les Américains. On s’est alors dit qu’il serait intéressant d’en créer une spécifiquement pour la France et sa nouvelle loi Sapin II.
Sophie Leclerc : Lorsque Claire m’a parlé de ce projet de web-série, j’ai tout de suite été emballée. J’ai trouvé l’idée d’aborder le sujet de l’anticorruption avec humour et sans rien céder à la pertinence juridique des informations très séduisante. J’ai immédiatement pensé que c’était un excellent moyen pour rallier les collaborateurs de l’entreprise à la prévention de la corruption, et les intéresser à nos problématiques Sapin II.
J’ai donc participé au projet en tant que co-auteur des scenarios, avec Le Droit Pour moi et Nora Hitache, également membre du Cercle Montesquieu. C’était un véritable travail d’équipe, avec un noyau dur de 5-6 personnes au sein d’un comité de pilotage composé des membres de la Commission. Je me suis beaucoup amusée sur ce projet.
Quels sont les différents objectifs ?
SL : Il s’agit de sensibiliser tous les collaborateurs de l’entreprise à la prévention de la corruption et de les aider à mieux identifier les risques. Cette sensibilisation n’a pas vocation à remplacer la formation plus précise des différentes fonctions, et notamment les plus exposées. C’est un outil de communication supplémentaire et décalé, qui s’intègre au programme anticorruption. Les vidéos s’adressent à tout le monde sauf deux épisodes plus spécifiquement destinés aux dirigeants qui ont pour thématiques leur responsabilité personnelle, les risques pour l’entreprise et l’intérêt de leur engagement.
Les vidéos n’ont pas la prétention de former les collaborateurs à la loi Sapin II mais s’ils gardent en mémoire deux ou trois éléments de ces histoires, ils auront peut-être le réflexe de poser des questions en entreprise s’ils se retrouvent confrontés à une situation qu’ils ont vue dans une vidéo.
CS : Ce qui est intéressant, c’est le rapprochement du droit et de l’éthique. C’est le réflexe éthique de se poser les bonnes questions qu’on essaye d’avancer avec ce genre de sensibilisation.
Ces vidéos accompagnent-elles l’objectif de modernisation des directions juridiques ?
CS : Il ne s’agit pas seulement des DJ. C’est aussi reconnaître que la fonction conformité et la fonction juridique sont extrêmement liées. La sensibilisation va au-delà du droit seul et le droit va au-delà des aspects techniques.
SL : Ces vidéos participent à moderniser et à désacraliser les DJ. Les juristes sont capables d’avoir de l’humour et d’expliquer des sujets complexes de manière simple et même ludique ! Ils ont parfois un côté « sachant » ou « expert » qui peut créer un distance et ce n’est pas ce qu’on recherche.
A qui s’adressent ces vidéos ? Des juristes experts en compliance, des non juristes ?
SL : C’est un outil fait pour aider les directions juridiques ou compliance à déployer leur programme de prévention de la corruption dans leur entreprise. Les juristes peuvent s’en servir pour introduire une présentation sur la compliance, lancer une formation, un e-learning ou un programme plus vaste. Les vidéos peuvent être utilisées de manières diverses, selon la culture de l’entreprise et l’envie des juristes.
CS : Ces vidéos ont été conçues pour tous les employés d’entreprises assujetties à la loi Sapin II, et même au-delà, à toutes les entreprises françaises qui veulent sensibiliser sur la thématique anticorruption. En ça, nous avons eu de la chance de travailler avec une agence spécialisée dans la production de vidéos juridiques essentiellement pour les non-juristes.
Les avez-vous déjà montrées à vos équipes ? Quels ont été les retours ?
SL : J’ai présenté la web-série à l’équipe siège et aux membres du comité éthique. Les retours ont été positifs, ils ont trouvé l’idée très bonne. J’ai fermement l’intention de déployer les vidéos au sein du groupe. Il ne manque plus que la traduction en néerlandais ! Actuellement, la web-série est disponible en français et en version anglaise doublée et ces 2 versions sont disponibles avec sous-titres dans 8 langues : espagnol, italien, allemand, russe, ukrainien, polonais, portugais, brésilien.
CS : J’ai montré les vidéos à l’équipe éthique de mon entreprise qui a trouvé le style bon, direct et engageant. L’université (formation pour nos employés) les a aussi qualifiées d’amusantes et pertinentes. A l’époque, elles n’existaient pas dans les multiples langues pratiquées au sein de notre groupe et nous ne les avons pas encore déployées.
Les vidéos sont mises en ligne sur le site www.sapin2-anticorruption.fr. Sont-elles en libre accès ? Toutes les directions juridiques peuvent les utiliser ?
SL : La série en français est accessible gratuitement dans son intégralité aux membres du Cercle Montesquieu pour qu'ils puissent l'utiliser dans leurs entreprises comme ils le souhaitent.
CS : Les membres qui souhaitent utiliser les traductions peuvent le faire à un tarif privilégié.
Y aura-t-il une suite à cette web-série ? Sur d’autres thématiques ?
CS : On y pense ! Cela aurait du sens, notamment sur le devoir de vigilance par exemple.
SL : Avec le Cercle, nous avons d’autres projets de vidéos car le support est intéressant. Il y a notamment des projets sur des thématiques plus intemporelles : retours d’expériences de professionnels sur les contrôles des Autorités, en matière de concurrence ou sur le RGPD. Le champ est vaste !
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