Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont donc qualifiés pour le second tour de l'élection présidentielle. Rappel de quelques unes de leurs propositions sociales concernant les instances représentatives du personnel, les syndicats, le travail et l'emploi.
A l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, dimanche 23 avril, Emmanuel Macron (En Marche) et Marine Le Pen (Front national) arrivent en tête du scrutin et seront donc les deux candidats qui se disputeront les suffrages des électeurs lors du second tour le 7 mai. Sur le plan économique et social, leur différend fondamental concerne l'insertion de la France dans la mondialisation. Emmanuel Macron défend l'idée d'accroître la compétitivité des entreprises françaises, dans la continuité de la politique de François Hollande, pour que le pays tienne son rang dans la compétition internationale. De son côté, Marine Le Pen multiplie les critiques à l'égard de l'Union européenne et envisage une sortie de l'euro au moyen "d'un protectionnisme intelligent et du rétablissement d'une monnaie nationale adaptée à notre économie".
Représentants du personnel
Les représentants du personnel sont des salariés élus ou désignés chargés de représenter les salariés de l’entreprise avec des missions spécifiques selon l’instance représentative du personnel (IRP) à laquelle ils appartiennent. Il y a quatre grandes IRP : les DP, le CE, CHSCT et les délégués syndicaux. Au 1er janvier 2020, l’ensemble des IRP (hormis les délégués syndicaux) devront fusionner au sein du CSE.
Au sujet des thèmes qui intéressent tout particulièrement les représentants du personnel, rappelons, entre autres propositions de leurs programmes respectifs, qu'Emmanuel Macron souhaite notamment :
- fusionner les instances représentatives du personnel dans toutes les entreprises (sauf en cas d'accord collectif prévoyant le maintien d'instances distinctes);
- maintenir la durée légale à 35 heures mais poursuivre l'élargissement du champ laissé à la négociation collective d'entreprise en simplifiant de "façon drastique" le code du travail (Emmanuel Macron a dit hier soir vouloir "libérer le travail");
- permettre à l'employeur de faire ratifier par référendum un accord minoritaire;
- généraliser le chèque syndical;
- plafonner les indemnités prud'homales en cas de licenciement injustifié;
- augmenter la prime d'activité;
- augmenter le salaire net grâce à la suppression des cotisations chômage et maladie;
- rétablir les exonérations de cotisations sociales pour les heures supplémentaires;
- suspendre le compte pénibilité et demander aux branches de renégocier un dispositif;
- réformer le système de retraites et maintenir l'âge de départ à 62 ans;
- retirer aux partenaires sociaux la gestion de l'assurance chômage et instaurer un droit à indemnité en cas de démission du salarié;
- réformer la gestion de la formation professionnelle;
- transformer le CICE en allègement permanent de cotisations sociales de 6 points, etc.
Pour sa part, Marine Le Pen souhaite notamment :
- fusionner les instances représentatives du personnel dans une structure unique entre 50 et 300 salariés;
- supprimer le monopole syndical de présentation des candidats au premier tour des élections professionnelles;
- retirer la loi Travail;
- maintenir la durée légale à 35 heures et n'autoriser la n��gociation sur l'allongement du temps de travail qu'au niveau des branches;
- supprimer en France l'application de la directive sur les travailleurs détachés;
- instaurer une prime de pouvoir d'achat "d'environ 1000 euros par an" pour les bas revenus;
- remplacer le compte pénibilité par un autre dispositif;
- rétablir la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisation;
- défiscaliser les heures supplémentaires;
- autoriser l'apprentissage dès 14 ans;
- transformer le CICE en allègements de charge sous condition de maintenir les emplois, etc.
Evidemment, la mise en oeuvre de ces programmes par chacun des candidats suppose que l'un deux, après sa victoire au second tour de la présidentielle, obtienne une majorité aux législatives, ou une alliance de formations lui conférant une majorité.
Dès hier soir, la CFDT a explicitement, dans un communiqué, appelé "toutes celles et ceux qui sont attachés à notre République à se mobiliser pour battre la candidate du Front national et donc à voter Emmanuel Macron".
► Lire nos articles comparant les programmes des candidats au sujet de :
- les IRP et le dialogue social (19/4/2017);
- le travail et la santé (20/4/2017);
- l'emploi et la formation (21/4/2017).
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