840 000 chômeurs de plus en avril : les syndicats veulent davantage de contrôles d'entreprises et un plan pour l'emploi

29.05.2020

Représentants du personnel

Alors que plus de 8 millions de personnes étaient en activité partielle, le mois d'avril a vu le chômage bondir en France, avec 843 000 demandeurs supplémentaires inscrits à Pôle Emploi par rapport au mois de mars, soit une hausse de près de 23% selon les chiffres publiés par la Dares. "Les personnes en fin de droits qui ne devraient plus recevoir normalement d'allocations, ont vu leur indemnisation prolongée au-delà de fin mai", précise le ministère du Travail. Le ministère dit vouloir examiner "les propositions des organisations syndicales et patronales pour adapter rapidement nos règles d'assurance chômage à cette situation exceptionnelle". Les syndicats ont d'ailleurs réitéré hier leur demande d'abrogation de la dernière réforme de l'assurance chômage imposée par l'exécutif.

Représentants du personnel

Les représentants du personnel sont des salariés élus ou désignés chargés de représenter les salariés de l’entreprise avec des missions spécifiques selon l’instance représentative du personnel (IRP) à laquelle ils appartiennent. Il y a quatre grandes IRP : les DP, le CE, CHSCT et les délégués syndicaux.  Au 1er janvier 2020, l’ensemble des IRP (hormis les délégués syndicaux) devront fusionner au sein du CSE.

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Compte tenu "d'un million de demandeurs d'emploi supplémentaires en mars et avril", la CFDT a souhaité hier, par la voix de Marylise Léon, "une mobilisation générale pour l'emploi" pour "construire collectivement des solutions concrètes à la situation inédite actuelle". En effet, pour la CFDT, "la situation est grave et il y a urgence à une mobilisation générale de tous les acteurs pour construire collectivement des protections pour les salariés et les demandeurs d'emploi. La réorientation des politiques de l'emploi et du travail ne peut pas se limiter à des ajustements ponctuels d'exonérations et subventions, ou encore à un assouplissement du code du travail".

La CGT souligne la forte hausse du chômage chez les moins de 25 ans (+29%) et estime que l'emploi des jeunes doit être "la priorité absolue". Il faut, dit le syndicat, "mettre en place la sécurité sociale professionnelle qui garantira à toutes et tous un revenu de remplacement, et cela passe par l'annulation de la réforme scandaleuse de l'assurance chômage et la construction de nouveaux droits".

Pour FO, cette hausse mensuelle, "la plus élevée depuis 1996", prépare "une crise sociale sans précédent" :  "Les entrées pour fin de mission d'intérim ou fin de contrat restent à un niveau élevé : la poursuite du confinement en avril conduit au non renouvellement des contrats d'intérim et contrats courts accompagné d'une baisse d'embauche, et les demandeurs d'emplois les plus précaires sont les plus impactés". Le syndicat craint que le nombre d'inscrits, qui dépasse déjà 6 millions, s'élève encore avec la réduction de la prise en charge de l'activité partielle, de 100% à 85%, à partir du 1er juin, "si elle n'est pas accompagnée d'un contrôle strict des procédures de suppressions d'emplois (licenciements, ruptures conventionnelles)". Et FO de réclamer "une suspension des procédures de licenciements" et le retour à la convention d'assurance chômage négociée en 2017.

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