Grand débat : les modalités ne dissipent pas les critiques sur la méthode

15.01.2019

Représentants du personnel

Voulu par l'Exécutif à la suite du mouvement social des gilets jaunes, le grand débat suscite les doutes de l'UNSA après la diffusion par l'Elysée de la lettre aux Français du Président de la République. Dans un communiqué, le syndicat indique qu'il apportera sa contribution et appelle ses militants "à s'en faire l'écho dans les différents débats auxquels ils pourraient participer, en tant que citoyens ou responsables syndicaux". Mais, ajoute l'UNSA, "un débat suppose que soit clarifiée la méthode avec laquelle en seront tirées les conclusions". Or cette précision est absente de la lettre aux Français du Président de la République, souligne l'union syndicale qui demande par ailleurs, en conclusion du débat, "la tenue d'une vaste conférence nationale rassemblant, autour des responsables politiques nationaux, l'éventail associatif et syndical le plus large", cette conférence pouvant "délibérer sur sa traduction en mesures concrètes pour faire vivre l'aspiration à plus de justice sociale". Une position qui rejoint celle, notamment, de la CFDT (notre article).

Représentants du personnel

Les représentants du personnel sont des salariés élus ou désignés chargés de représenter les salariés de l’entreprise avec des missions spécifiques selon l’instance représentative du personnel (IRP) à laquelle ils appartiennent. Il y a quatre grandes IRP : les DP, le CE, CHSCT et les délégués syndicaux.  Au 1er janvier 2020, l’ensemble des IRP (hormis les délégués syndicaux) devront fusionner au sein du CSE.

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Solidaires rejette purement et simplement ce grand débat. "Les préoccupations des Français sont connues. Il s'agit de répondre par des actes à l'urgence sociale et climatique et non pas de palabrer pendant des mois pour noyer le poisson", estime le syndicat qui réclame un salaire minimum à 1 700€ net et le relèvement des minimas sociaux, une augmentation de 400€ pour tous ou encore une réforme fiscale et redistributive.

En sens inverse, le Medef invite "les entreprises et les entrepreneurs à participer largement" au grand débat, l'organisation patronale souhaitant prendre "des initiatives pour organiser des débats en lien avec d'autres organisations patronales ou consulaires".

► Le Premier ministre a publié hier soir un communiqué qui détaille les modalités de l'organisation de ce grand débat de deux mois : réunions d'initiatives locales, contributions par voie postale ou sur site internet, stands de proximité installés dans des lieux de passage quotidiens et, à partir du 1er mars, "des conférences citoyennes régionales" auxquelles participeront des Français tirés au sort. Après que Chantal Jouanno a renoncé à piloter ce débat, deux ministres Sébastien Lecornu et Emmanuelle Wargon sont "chargés de faire vivre le débat".

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