La CGT, FSU et Solidaires préparent la journée pour le droit des femmes du 8 mars 2022

La CGT, FSU et Solidaires préparent la journée pour le droit des femmes du 8 mars 2022

01.03.2022

Représentants du personnel

La conférence de presse unitaire de préparation à la journée internationale du droit des femmes s'est tenue hier à Paris. Les trois syndicats CGT, FSU et Solidaires, entourés de multiples associations, ont ainsi fixé leurs revendications. Au menu, l'égalité salariale et la reconnaissance des métiers féminisés y compris dans la fonction publique.

"On en a marre du bla bla !" s'indigne Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT Cadres et techniciens en charge de l'égalité femmes-hommes. Autour d'elle, une quinzaine de représentantes d'associations féministes de tous bords ainsi que deux autres syndicalistes : Murielle Guilbert, co-déléguée de Solidaires, et Sygrid Girardin, co-secrétaire générale de la FSU. 

"Il reste 28,5 % d'écarts de salaires"

La question de l'égalité salariale reste un phare de la revendication de la CGT. Selon Sophie Binet, les droits des femmes ont certes été déclarés grande cause nationale, "mais il manque un sérieux investissement financier alors que des milliards d'euros ont été déversés sur les entreprises, sans qu'aucune mesure contraignante ne soit fixée au patronat". Pour la secrétaire générale, si l'on fête cette année les 50 ans de la loi sur l'égalité salariale (loi n°72-1143 du 22 décembre 1972), "il reste selon l'Insee 28,5 % d'écarts de salaires en 2021. C'est comme si chaque jour, les femmes cessaient d'être payées à 15h40". Quant à l'index d'égalité salariale (lire notre article sur les résultats 2021) qui doit être publié tous les ans par les entreprises et au plus tard le 1er mars (le 1er juin pour les sous-indicateurs), Sophie Binet le considère comme "de l'opacité organisée puisque 99,9 % des entreprises obtiennent une note de plus de 75 sur 100 qui les exonère de toute sanction". Elle pose ses revendications en vue de la prochaine journée du droit des femmes :

  • une égalité salariale sanctionnée et contrôlée par les inspecteurs du travail ;
  • des outils pour la transparence des salaires et des négociations salariales ;
  • la fin des temps partiels de moins de 24 heures ;
  • une revalorisation des métiers féminisés.

Représentants du personnel

Les représentants du personnel sont des salariés élus ou désignés chargés de représenter les salariés de l’entreprise avec des missions spécifiques selon l’instance représentative du personnel (IRP) à laquelle ils appartiennent. Il y a quatre grandes IRP : les DP, le CE, CHSCT et les délégués syndicaux.  Au 1er janvier 2020, l’ensemble des IRP (hormis les délégués syndicaux) devront fusionner au sein du CSE.

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Murielle Guilbert, co-déléguée de Solidaires, met l'accent sur les effets de la crise sanitaire sur les femmes : "Elles ont subi plus de violences conjugales, elles ont assumé l'enseignement auprès des enfants, elles ont vu leur charge mentale décuplée et ont aussi déclaré une baisse de leur revenu pendant le confinement pour 41 % d'entre elles". Au coeur de ses préoccupations également, la revalorisation des métiers des secteurs sanitaire, social, aide à domicile ou encore du nettoyage. Des métiers mal reconnus, "où les femmes gagnent au mieux le Smic". Murielle Guilbert demande donc des hausses de salaires, une reconnaissance des qualifications et la fin du temps partiel. "Nous serons dans la rue aussi au niveau interprofessionnel pour porter ces revendications" a-t-elle conclu.

"Les statuts de la fonction publique ne protègent pas les femmes des inégalités"

Pour Sygrid Girardin, les inégalités qui structurent le travail dans le secteur privé le font aussi dans la fonction publique. La co-secrétaire générale de la FSU a insisté sur la situation défavorisée des enseignantes, des accompagnantes d'élèves en situation de handicap (AESH) et des infirmières. "En tant qu'employeur public, l’État a une lourde responsabilité dans leur ségrégation professionnelle, d'ailleurs il ne s'applique pas à lui-même son index d'égalité", relève-t-elle. Évoquant le contexte géopolitique grave, elle rappelle également que "l'inflation accrue percute les bas revenus des métiers féminisés". Comme plusieurs représentantes d'associations féministes présentes à cette conférence de presse, Sygrid Girardin a exprimé son soutien aux femmes ukrainiennes, afghanes et russes qui se mobilisent pour la défense de leurs droits. 

Marie-Aude Grimont
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