La loi Florange a été utilisée une centaine de fois pour protéger des sites, affirme François Hollande

18.10.2016

Représentants du personnel

A l'occasion de la venue hier de François Hollande à Florange (Moselle), sur le site ArcelorMittal, la CFE-CGC a rappelé "n'avoir jamais cru qu'une loi, quelle qu'elle soit, pouvait empêcher la fermeture de la filière de production d'acier à Florange", car "ce ne sont pas les lois qui font fonctionner les usines, mais les carnets de commande, les marges, etc". Si le syndicat estime donc qu'une nationalisation de la seule usine de Florange "aurait été une aberration", et s'il donne acte au gouvernement d'avoir refusé cette voie suggérée par Arnaud Montebourg, il estime cependant que le gouvernement manque d'engagement pour soutenir la filière européenne de l'acier face à la Chine qui pratique un dumping sur ce marché. La CFE-CGC appelle la France à agir pour que l'Europe taxe plus fortement l'acier chinois.

Représentants du personnel

Les représentants du personnel sont des salariés élus ou désignés chargés de représenter les salariés de l’entreprise avec des missions spécifiques selon l’instance représentative du personnel (IRP) à laquelle ils appartiennent. Il y a quatre grandes IRP : les DP, le CE, CHSCT et les délégués syndicaux.  Au 1er janvier 2020, l’ensemble des IRP (hormis les délégués syndicaux) devront fusionner au sein du CSE.

Découvrir tous les contenus liés

Le Président de la République soutient avoir obtenu, en compensation de la fermeture des hauts-fourneaux, 180 millions d'euros d'investissement d'ArcelorMitall sur le site de Florange avec la perspective d'un centre de recherche publique pour la sidérurgie (l'Institut de métallurgie du Val de Fensch inauguré hier) tout en soulignant que les 629 salariés qui travaillaient sur le haut fourneau "ont été reclassés sur place". Le président de la République a également défendu son bilan législatif en faisant référence à la loi Florange, "déjà utilisée une centaine de fois" pour protéger des sites. Rappelons que cette loi voulue par Arnaud Montebourg impose aux entreprises ou groupes d'au mois 1000 salariés qui veulent fermer un établissement de chercher un repreneur et de mieux informer les représentants du personnel.

Toute autre est l'analyse de la CGT et de FO qui ont boycotté la rencontre avec le chef de l'Etat. Les deux syndicats estiment que François Hollande, qui s'était engagé sur place, aux côtés de syndicalistes, à "défendre une filière d'excellence" lors de la campagne présidentielle, a trahi ses promesses.  "Seulement un tiers des investissements promis à l'époque présentent un caractère stratégique, estime ainsi la CGT pour qui la visite présidentielle vise "par la communication à masquer l'absence d'une véritable politique industrielle". Concernant la gestion du personnel, il reste encore des salariés sans affectation définitive et privés de mesures financières d'accompagnement", affirme la confédération. La CGT constate d'autre part "un solde négatif sur l'emploi en 2015, et un plan de compétitivité visant à détruire de nouveau, sur Florange, 300 emplois d'ici à 2020". Le syndicat continue d'affirmer, "au regard des besoins d'acier en France et en Europe", que les hauts fourneaux de Florange "doivent être redémarrés" et qu'une "véritable politique industrielle doit passer par des prises de participations de l'Etat dans les groupes stratégiques pour réorienter les choix et obtenir de réelles contreparties aux aides publiques".

 

Vous aimerez aussi