Paroles d'étudiants (15) : Anne-Laurie ou la préférence associative

Paroles d'étudiants (15) : Anne-Laurie ou la préférence associative

29.01.2016

Action sociale

Il est possible de se former aux métiers du social en suivant un cursus universitaire. C'est le cas d'Anne-Laurie Pilar, en licence professionnelle d'animation sociale à l'IUT de Bobigny. Elle raconte comment l'engagement citoyen a déclenché cette envie de travailler en animation et pourquoi elle se sent à l'aise dans le cadre associatif.

 

 

Le nom de Léo Lagrange est généralement associé au développement des loisirs et des sports dans le cadre de l'instauration des cong��s payés par le Front populaire dont il fut le secrétaire d'Etat. Dans l'histoire d'Anne-Laurie Pilar, ce patronyme est associé à la définition d'un projet professionnel et à la découverte de l'univers associatif. Explications.

Nouveau départ après un échec au bac

Tout commence par un échec, au bac en 2011. Généralement quand ça arrive, on retente sa chance l'année qui suit. Mais Anne-Laurie choisit une autre voie. "J'ai décidé de faire un service civique pour me rendre utile et avoir un objectif." Et elle, la Normande d'adoption, prend le chemin de la Franche-Comté pour prendre le large. Là-bas, elle trouve une opportunité avec la Fédération Léo Lagrange. "On m'a d'abord proposé de devenir "volontaire" pour parler du racisme, des discriminations, de l'homophobie auprès des jeunes. Ensuite, j'ai enchaîné, dans le cadre du service civique, pour des interventions dans les écoles primaires sur les violences." Elle se découvre une vocation d'animatrice. Dans le cadre d'une formation Bafa, elle apprend qu'il existe des filières pour se professionnaliser. Entre temps, elle avait obtenu son bac passé en candidat libre.

Action sociale

L'action sociale permet le maintien d'une cohésion sociale grâce à des dispositifs législatifs et règlementaires.

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Approche collective

Elle se présente au concours d'entrée de l'IUT de Bobigny (rattaché à l'université Paris 13) en animation sociale, socio-éducative et socio-culturelle et est acceptée. "Je ne pense pas que j'aurais obtenu ma place si je n'avais pas fait le service civique. J'y ai appris ce qu'était l'éducation populaire", analyse-t-elle.

En septembre 2012, elle entre donc à l'IUT de Bobigny. La première année est très intensive avec beaucoup de travaux à rendre et une approche collective très prégnante. "Le fait de travailler en groupe, ça nous apprend à se partager les tâches", explique-t-elle. Le théâtre est l'un des vecteurs de ce travail en groupe.

Loi santé du 26 janvier 2016

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Un stage marquant dans un Ehpad

Son premier stage l'amène dans un Ehpad. "J'avais travaillé avec les enfants et les ados. Pourquoi pas avec les vieux ?", glisse-t-elle. Cette expérience d'un mois dans un établissement normand qui héberge en son sein une unité Cantou pour une dizaine de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, la marque profondément (voir la vidéo). Elle y découvre des situations de fin de vie difficiles, des résidents qui ne décollent pas de leur lit de la journée et la difficulté de trouver une place à l'animation dans un univers centré autour des soins.

L'animation dans un rapport de un à un

Elle qui a la vingtaine doit gérer des "comportements enfantins" de certains résidents qui pourraient être ses grands ou arrière-grands parents. "C'est déstabilisant", reconnaît-elle. Pour autant, elle en a gardé de belles choses. "Les résidents me parlaient souvent de leur enfance, de leurs souvenirs. Je me souviens d'un homme qui voulait toujours sortir. Un jour, j'ai pris son manteau et nous sommes sortis ensemble", se souvient-elle.

Elle a aussi appris à faire évoluer son approche de l'animation, généralement conçue de façon collective. Travailler avec des personnes très âgées l'a conduit à être dans l'individuel, dans le rapport de un à un. Ce stage a été l'occasion pour elle de développer un mini-projet autour du bien-être. "Je proposais à ceux qui le souhaitaient un moment de massage des mains. Cela permettait de les reconnecter avec le réel."

"Trouver des espaces pour me questionner"

Lors de son second stage, elle a, de façon plus classique, atterri dans un centre socio-culturel parisien où elle a participé à un projet visant à mobiliser des jeunes comme ambassadeurs de la lutte contre le sida. Quant à son mémoire de fin de DUT, elle l'a orienté vers les rapports entre l'éducation populaire et l'éducation aux médias. Son diplôme en poche, elle aurait pu s'arrêter là, mais elle a préféré suivre une 3e année en licence. "J'avais envie de continuer à apprendre. Et puis de trouver des espaces pour me questionner."

"Faire des choses avec les habitants"

Hésitant entre une spécialisation (comme les NTIC ou la coordination de projets), Anne-Laurie opte finalement pour une troisième année à l'IUT de Bobigny, séduite par la possibilité de suivre cette formation en alternance. Son lieu de stage se situe au Petit Ney, une association implantée dans un quartier défavorisé du 18e arrondissement de Paris. Elle y a la responsabilité d'une cuisine mobile, un équipement mis à disposition des collectifs d'habitants, des associations ou des structures municipales, qui permet de conduire des actions éducatives autour de l'alimentation.

Cette immersion dans le milieu associatif la confirme dans sa conviction : "C'est là où je me plais le mieux. L'association, c'est une forme de démocratie qui permet de faire des choses avec les habitants en partant de leur envie", explique-t-elle dans un grand sourire.

Retrouvez nos précédents portraits :

Le 9 octobre : Coralie, passion EJE (lire ici)

Le 16 octobre : Aurélien, un homme dans un "monde de femmes" (lire ici)

Le 23 octobre : Julien ou la passion pour les jeunes "cabossés" (lire ici)

Le 30 octobre : Emilie, l'AS qui voulait changer le monde (lire ici)

Le 6 novembre : Yoann, en Deis et en quête de sens (lire ici)

Le 13 novembre: Ophélie, le travail social sans tabou (lire ici)

Le 20 novembre : Céline, assistante sociale sur le tard (lire ici)

Le 27 novembre : Ornella ou le choix de l'ouverture (lire ici)

Le 4 décembre : Laurène, le social à fleur de peau (lire ici)

Le 11 décembre : Flore, un double cursus sinon rien (lire ici)

Le 18 décembre : Delphine, dans le quotidien des familles (lire ici)

Le 23 décembre : Stéphanie, dans la peau d'un chef de service (lire ici)

Le 8 janvier : Ludovic, un CESF en entreprise (lire ici).

Le 22 janvier : Lou marie la technique et le social (lire ici)

Prochain (et dernier) portrait :

Delphine et Vincent, en formation Cafdes à l'Irtess Bourgogne

Noël Bouttier
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