Pas de coup de pouce sur le Smic, disent les experts : les réactions syndicales
02.12.2020
Représentants du personnel

Chaque année au mois de décembre, le gouvernement fixe la revalorisation du SMIC applicable à compter du 1er janvier de l'année suivante, en fonction de l'inflation et du pouvoir d'achat. Dans le rapport (en pièce jointe) remis à la ministre du Travail et aux partenaires sociaux mardi dernier, le groupe d’experts sur le SMIC préconise de ne pas donner de coup de pouce au salaire minimum le 1er janvier 2021 et suggère même de modifier ou de supprimer le mécanisme de revalorisation automatique existant. Les professeurs et chercheurs en économie relèvent qu'une hausse du SMIC "serait préjudiciable à l'emploi des personnes vulnérables", que le SMIC est inadapté pour réduire "la pauvreté laborieuse" qui résulte selon eux d'un manque d'heures travaillées. Enfin, ils considèrent qu'il vaut mieux renforcer l'emploi à temps plein plutôt que le pouvoir d'achat.
Représentants du personnel
Les représentants du personnel sont des salariés élus ou désignés chargés de représenter les salariés de l’entreprise avec des missions spécifiques selon l’instance représentative du personnel (IRP) à laquelle ils appartiennent. Il y a quatre grandes IRP : les DP, le CE, CHSCT et les délégués syndicaux. Au 1er janvier 2020, l’ensemble des IRP (hormis les délégués syndicaux) devront fusionner au sein du CSE.
"Il faut donc s’attendre encore une fois à une réévaluation minimale en application de la formule légale, qui conduirait, selon les chiffres encore non définitifs fournis par l’INSEE et la DARES, à une hausse estimée à 0,99 %, soit environ 1 554 € bruts par mois, contre 1 539 € bruts actuellement", déplore FO (communiqué en pièce jointe). Pour le syndicat, ces préconisations d'experts, répétées "depuis des années", assimilant "la revalorisation du SMIC comme un frein à l'emploi", ne sont pas acceptables, ni du point de vue social, ni du point de vue de la négociation collective car "l'augmentation du SMIC est un moteur de la négociation collective en France". FO demande "une augmentation du SMIC à hauteur de 80 % du salaire médian, soit 1 480€ nets, contre 1 219 € actuellement".
La CGT a également réagi de façon virulente au rapport des experts qui contredit, selon elle, "le message politique macroniste tenu depuis le mois de mars" : "Alors même que l’activité partielle ampute de 16 % le salaire, cette recommandation des experts, qui est purement politique, achève de faire tomber les masques. Les grands discours présidentiels sur le « Jour d’Après » ne seraient-ils que de la communication politicienne ?" interroge le syndicat.
Le gouvernement prendra sa décision finale après avoir recueilli l'avis de la Commission nationale de la négociation collective de l’emploi et de la formation professionnelle qui se prononcera le 15 décembre prochain.
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