Pauvreté : les acteurs de la solidarité veulent que les candidats s'engagent

Pauvreté : les acteurs de la solidarité veulent que les candidats s'engagent

11.01.2017

Action sociale

Une preuve de plus que le thème de la pauvreté s’immisce dans la campagne présidentielle, la Fédération des acteurs de la solidarité (ex Fnars) vient de lancer une plateforme de débat et de propositions « Investir dans la solidarité » à l’intention des candidats. Tour d’horizon.

Ces dernières semaines, Emmanuel Macron a été reçu par la Fédération des acteurs de la solidarité, François Fillon par Emmaüs Défi. D’autres candidats à l’élection présidentielle se sont succédé auprès des associations de solidarité. Si les thèmes de la pauvreté et de la solidarité ne sont pas au cœur de la campagne, ils en font indubitablement partie. Chaque candidat s’est positionné sur le sujet dans son programme.

Cinquante propositions, une plateforme de débat

Face à cette manifestation d’intérêt, la Fédération des acteurs de la solidarité (anciennement Fnars) a lancé une plateforme de débat et de propositions à l’intention des candidats. « C’est une bataille culturelle à mener », justifie Louis Gallois, le président de la Fédération des acteurs de la solidarité. « Nous communiquons nos propositions aux candidats parce que nous refusons que notre discours soit récupéré par certains dans le but de stigmatiser les pauvres et les migrants. »

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Prévenir la pauvreté et les logiques d’exclusion

Dans l’optique politique de prévenir plutôt que de réagir à la pauvreté et à l’exclusion (même si l’un n’exclut pas l’autre), les cinquante propositions de la fédération se regroupent en quatre axes : investir pour l’enfance et la jeunesse, contre la précarité et l’exclusion, pour la citoyenneté et le pouvoir d’agir, ainsi que pour des territoires plus solidaires. Quant aux candidats à la présidentielle, ils ont presque tous (sauf le Front national) été invités à présenter les engagements de leur programme lors du congrès de la fédération, les 12 et 13 janvier prochain à Dijon.

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Un phénomène nouveau

« Le secteur associatif fait maintenant entendre sa voix sur les orientations politiques à venir. C’est nouveau. Jusqu’à présent, les associations organisaient des coups médiatiques autour de personnalités. Nous voulons maintenant faire entendre la voix de ceux qui ne votent pas, de ceux qui ne s’expriment pas, sur les sujets importants de notre société. Nous sommes plus entendus en période de campagne que pendant les quinquennats. Notre objectif est de tirer parti de cette période pour obtenir des engagements du futur président », a déclaré Louis Gallois lors de la conférence de presse, le 10 janvier.

Le revenu minimum décent, proposition phare

Parmi les propositions de la fédération, la plus marquante porte sur l’instauration d’un revenu minimum décent de 850 euros à partir de 18 ans et sous conditions de ressources. Ce minimum commun émanerait de la fusion des dix minima sociaux, auquel s’ajouterait l’allocation logement (APL) et les allocations familiales. Une mesure qui s’approche le plus de celle de Manuel Valls - qui exclut cependant l’APL et les allocations familiales – et de celle de Christophe Sirugue dans son rapport éponyme. La fédération des acteurs de la solidarité évalue son coût à 30 milliards d’euros. Outre ses effets sur la pauvreté et sur la simplification administrative, la mesure aurait l’avantage de recentraliser les minima sociaux et de sortir les départements de l’obligation de financer certains d’entre eux pour se concentrer sur l’accompagnement des personnes.

Scolarisation des moins de trois ans et encadrement des loyers

Structurantes, les autres propositions concernent l’accès à l’éducation, à la formation, au logement et à l’emploi, notamment. A l’instar de la scolarisation de tous les enfants avant trois ans en crèche ou à l’école, ou du droit à la formation tout au long de la vie dès 18 ans via un abondement du compte personnel d’activité (CPA). En matière de logement, la fédération des acteurs de la solidarité préconise d’encadrer les loyers en métropole. Elle demande également qu’un tiers des logements neufs soit dédié au logement social dans les zones sous pression immobilière.

Migrants : droit au logement et à l’emploi après deux ans sur le territoire

En matière d’emploi, la fédération estime que les contrats aidés constituent un outil efficace de retour à l’emploi. Elle propose que soit doublé le nombre de postes en insertion par l’activité économique (IAE). Concernant l’hébergement des demandeurs d’asile, elle demande que soit doublé le nombre de centres (Cada) à l’aune de l’écart important entre le nombre de réfugiés et le nombre de places en Cada. Enfin, pour répondre à « l’embolie des structures d’hébergement », Louis Gallois propose que les demandeurs d’asile déboutés du droit d’asile mais présents sur le territoire depuis plus de deux ans aient le droit d’exercer un emploi et d’occuper un logement. « Plusieurs dizaines de milliers de personnes sont déboutées chaque année du droit d’asile et restent sur le territoire. Elles sont obligées de vivre de petits métiers non déclarés. C’est inacceptable. », souligne le président de la fédération de solidarité.

Marie Pragout
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