Premiers pas d'étudiants à l'IRTS de Reims

Premiers pas d'étudiants à l'IRTS de Reims

16.09.2016

Action sociale

La semaine dernière, c'était la rentrée pour les premières années de l'institut régional du travail social Champagne-Ardenne. tsa était sur place pour rencontrer ces nouveaux venus et leur présenter la série de vidéos réalisés auprès d'étudiants. L'occasion de constater que les formations en travail social offrent de vrais débouchés professionnels même si la précarité monte.

 

 

 

"Tous unis pour aider notre prochain" "S'entraider face à l'adversité". En cette matinée de rentrée, les étudiants en première année de l'IRTS Champagne-Ardenne se retrouvent par groupe de cinq-six pour discuter et écrire leurs motivations, leurs envies et leurs appréhensions pour exercer un métier dans le travail social. Quatre filières sont représentées ce jour-là : les assistants de service social (ASS), les éducateurs spécialisés (ES), les éducateurs de jeunes enfants (EJE) et les éducateurs techniques spécialisés (ETS).

Avoir une approche éducative

Avec leurs mots et des visuels récupérés dans les magazines, ils doivent construire une affiche qui exprime pourquoi ils sont là et comment ils voient leur métier. Ensuite, chaque groupe présente, devant les autres, l'affiche qu'il a réalisée. Reviennent souvent des souvenirs personnels, parfois très lointains, qui ont éveillé la conscience sociale. "Fille de militaire, j'étais en Guyane et j'ai vu un bidonville. J'étais très jeune, mais cela n'est jamais passé", explique une jeune fille, encore toute émue de cette rencontre avec la violence de la misère. Un jeune étudiant se souvient que, placé enfant dans une famille d'accueil la semaine, il collait aux basques de l'assistante familiale. Mais la "vocation" peut aussi venir d'une expérience dans un cadre plus professionnel. Un autre étudiant raconte : "Quand j'étais gendarme adjoint, j'ai vu la misère et j'ai compris que je n'étais pas du bon côté. Je voulais avoir une approche éducative".

Action sociale

L'action sociale permet le maintien d'une cohésion sociale grâce à des dispositifs législatifs et règlementaires.

Découvrir tous les contenus liés
Se protéger ou se blinder ?

La présentation des productions collectives est parfois l'occasion d'engager des débats de fond. Un groupe a dessiné un bouclier sur une affiche. Question de la formatrice sur la signification de cet objet à destination militaire. Réponse : "Il va y avoir des agressions émotionnelles. Il faut se protéger sinon on va s'effondrer". Un autre étudiant exprime son désaccord : "Pour construire une relation avec les personnes, il ne faut pas se blinder." Réplique de celle qui a parlé de bouclier : "Quand on s'attachera aux usagers, on risque de souffrir." Les trois années d'études qui s'ouvrent vont permettre d'approfondir ces questions de fond.

Loi santé du 26 janvier 2016

Morceaux choisis d'un texte aux multiples facettes

Je télécharge gratuitement
Faire un stage à l'étranger

L'après-midi est consacrée à des informations en amphi avec les 150 étudiants de ces quatre filières. On explique qu'il sera peut-être possible d'effectuer le stage long de seconde année à l'étranger (voir vidéo). Quelques étudiants déjà partis ou en voie de le faire racontent la longue préparation préalable au départ vers la Belgique, l'Espagne, la Grande-Bretagne ou le Canada.

Une bonne nouvelle

Plusieurs vidéos d'étudiants en travail social réalisées en 2015/2016 par la rédaction de tsa (voir notre dossier) sont également présentées. L'occasion d'aborder le rôle crucial des stages, l'importance de l'écrit et de suivre les premiers pas des professionnels dans leur métier. Et puis une bonne nouvelle est délivrée aux nouveaux venus de l'IRTS : ils ont toutes les chances de décrocher rapidement un emploi après leur sortie d'études (lire l'interview ci-dessous). Il ne reste plus qu'à entrer dans le vif du sujet : étudier et se former à un métier du travail social.

 

INTERVIEW
"Près de 90 % d'insertion professionnelle 6 mois après le diplôme"
3 questions à Didier Lahaye, sociologue, responsable à l'IRTS de la VAE et de l'observatoire de l'insertion des étudiants de l'IRTS.
 
tsa : Pourquoi et comment observez-vous le devenir professionnel des étudiants ?
Didier Lahaye : Nous sommes financés comme les autres IRTS par la région qui veut connaître les débouchés pour nos étudiants. Voilà pourquoi, depuis 2005, nous menons une enquête six mois après leur sortie de l'école. Nous leur demandons de répondre par écrit à des questions comme : Avez-vous un emploi ? Avec quel type de contrat ? Est-ce le premier job depuis la sortie ? Travaillez-vous dans la région Champagne-Ardenne ? etc.
 
tsa : Quelles observations faites-vous ?
D. L. : Six mois après leur sortie de l'IRTS, près de 90 % des étudiants sont en emploi. Plus de la moitié de ceux qui travaillent sont en CDD : un tiers pour une durée inférieure à 3 mois, un tiers pour un contrat de 3 mois à un an, le reste pour un CDD supérieur à un an. D'une filière à l'autre, les résultats sont sensiblement différents : l'insertion professionnelle approche les 100 % pour les EJE, les techniciens de l'intervention sociale et familiale (TISF) et les ES. En revanche, les taux sont inférieurs (75 à 80 %) pour les ASS et les moniteurs-éducateurs. On remarque également que la moitié des jeunes professionnels ont déjà occupé deux emplois dans les six mois suivant leur sortie de l'IRTS. Les trois quarts environ travaillent en Champagne-Ardenne, ce qui correspond à la proportion à l'entrée en IRTS. D'autre part, nous constatons que le stage représente un formidable levier professionnel : un étudiant sur quatre trouve un emploi par ce biais.
 
tsa : D'année en année, existe-t-il des évolutions en matière d'insertion ?
D. L. : Depuis deux années, j'observe la montée des CDD alors qu'auparavant, les trois quarts des nouveaux professionnels étaient employés en CDI. C'est bien le signe d'une montée de la précarité dans les métiers du social. Pour autant, les débouchés sont bien réels et nombreux. Le fait que plus d'un quart des étudiants a le choix, à la sortie de l'IRTS, entre plusieurs possibilités d'emploi le prouve aisément.
Noël Bouttier
Vous aimerez aussi

Nos engagements