En 2014, 62 000 étudiants, dont plus de 80 % de femmes, étaient inscrits dans des filières de travail social. Un tiers suivait une formation de niveau V et près de la moitié de niveau III. L'âge moyen est élevé (31 ans), traduisant souvent une reprise d'activité. Avec une exception de taille pour les formations de niveau III dans lesquelles la moyenne d'âge est de 24 ans.
En 2014, selon une étude de la Drees, un peu plus de 62 000 étudiants étaient inscrits dans une des nombreuses formations en travail social (1). Ce chiffre marque une légère décrue depuis 2009 : moins 4 %. Mais les réalités sont très différentes d'une formation à l'autre. Si les effectifs en éducateurs techniques spécialisés et en Deis (diplôme d'Etat d'ingénierie sociale) ont chuté entre un quart et un tiers, ceux des formations d'aides médico-pédagogiques, de moniteurs-éducateurs, de conseillers en économie sociale et familiale (CESF) et d'éducateurs de jeunes enfants (EJE) ont, eux, grimpé de plus de 10 %.
Près d'un étudiant sur quatre éduc-spé
Les deux niveaux les plus représentés sont le V (31,5 % des effectifs) et le III (47,9 %). Dans le détail des formations, les trois les plus fréquentées sont, par ordre croissant, celles d'assistant de service social (12,7 %), d'aide médico-psychologique (17,6 %) et d'éducateur spécialisé (22,2 %). A l'inverse, les formations les plus confidentielles sont celles d'éducateur technique spécialisé (1,1 %), le Deis (0,8 %) et la formation de médiateur familial (0,5 %).
Géographiquement, l'étude de la Drees note un renforcement de la concentration des formations dans les régions déjà bien couvertes. La région Ile-de-France forme pratiquement à elle seule la moitié des étudiants en niveau III.
Domination (presque) sans partage des femmes
Sur le plan du genre, les formations sont très majoritairement féminines (85 %). Cinq formations, comme celles d'EJE, de CESF ou d'auxiliaire de vie sociale (AVS), dépassent allègrement la barre des 90 %. Seule exception à cette domination la formation d'éducateur technique spécialisé : avec 45 % de femmes, c'est le seul cursus quasiment paritaire.
Plus surprenant est l'âge assez élevé des étudiants : 31 ans. Parmi ceux qui suivent les formations de niveaux I et II, il faut rajouter à ce chiffre dix années. En revanche, l'âge moyen des étudiants qui se destinent aux fonctions d'éducateur spécialisé ou d'assistant social est beaucoup plus bas : 24 ans.
Grandes différences dans le parcours des étudiants
Ces différences d'âge sont liées au parcours des étudiants. Les personnes en Caferuis (certificat d'aptitude aux fonctions d'encadrement et de responsable d'unité d'Intervention sociale) étaient l'année précédente huit fois sur dix en emploi dans le secteur alors que cette proportion n'est que de 19 % pour les éducateurs de jeunes enfants et simplement de 9 % pour les assistants de service social. Inversement, ceux qui étaient étudiants avant d'intégrer une formation en travail social étaient respectivement 3 % (Caferuis), 48 % (EJE) et 53 % (ASS). On notera d'ailleurs l'importance des reconversions professionnelles dans certaines formations : alors que la moyenne des étudiants est de 14 %, 22 % des techniciens d'intervention sociale et familiale (TISF) et 19 % des moniteurs-éducateurs occupaient un emploi dans un autre secteur avant d'intégrer une formation en travail social.
Le nerf de la "guerre"
Comment finance-t-on ses études ? En première année, une large majorité d'étudiants (78 %) bénéficie d'un financement extérieur. Les trois plus fréquents sont liés à la formation continue (15 %), à un appui d'une collectivité territoriale (région ou département) ou d'un autre organisme (21 %) et surtout dans le cadre d'une période de chômage (31 %). A noter qu'un tiers des étudiants en niveau III, plus jeunes, ne reçoit aucun financement extérieur.
Environ 80 % de taux de réussite
Reste la question, pas mineure, de la réussite aux examens. "Parmi les 31 000 étudiants (hors VAE) qui se sont présentés aux examens délivrant le diplôme de leur formation, 25 000 ont été reçus", note la Drees. Ce taux moyen de 80 % de réussite cache de fortes inégalités. La formation la plus sélective est celle de médiateur familial (59 % de réussite) - la plus petite numériquement avec 321 inscrits en 2014. En revanche, les candidats aux fonctions d'éducateur de jeunes enfants sont plus de neuf sur dix à réussir. On notera d'ailleurs que les femmes, déjà sur-représentées dans ces formations, présentent des taux de réussite plus élevés : 82 % contre 78 % pour les hommes.
(1) Pour mieux connaître le contenu des formations et le détail des métiers du social, se reporter à notre série de vidéos d'étudiants (regarder ici). Dans quelques jours, paraît notre hors-série annuel "Formation" avec l'ensemble des textes qui ont accompagné ces 16 vidéos.