Recrutement : des perspectives incertaines pour les cadres RH en 2018

Recrutement : des perspectives incertaines pour les cadres RH en 2018

18.06.2018

Gestion du personnel

Selon l’enquête réalisée par l’ANDRH et l’Apec et dévoilée lors de l’université de l’association, le 15 juin, 64% des embauches de cadres RH sont réalisés dans les établissements de moins de 100 salariés. Des jobs souvent polyvalents et nécessitant des déplacements.

Une dynamique importante mais pas forcément pérenne : c’est en substance le message de l’ANDRH lors de la présentation de l’enquête sur le recrutement des cadres RH, réalisée avec l’Apec et présentée lors de l’Université de l’association, qui s’est déroulée à Toulouse, les 14 et 15 juin. "Notre fonction a connu une période de croissance satisfaisante mais les perspectives à moyen terme nous obligent à rester vigilants, notamment sur le volume et la qualité des promotions des jeunes diplômés RH", a déclaré Jean-Paul Charlez, président de l’ANDRH et DGRH du groupe Etam.

Gestion du personnel

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

La gestion des ressources humaines (ou gestion du personnel) recouvre plusieurs domaines intéressant les RH :

- Le recrutement et la gestion de carrière (dont la formation professionnelle est un pan important) ;
- La gestion administrative du personnel ;
- La paie et la politique de rémunération et des avantages sociaux ;
- Les relations sociales.

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De fait, les chiffres devraient lui donner raison. En 2017, 7 600 cadres RH ont été recrutés. C’est 10% de plus qu’en 2016. Mais le "volume de cadres recrutés dans cette fonction ne devrait pas évoluer significativement et pourrait être stables", note l’Apec. En englobant les fonctions communication, juridique et administration, les prévisions oscillent entre 19 000 et 20 500 en 2018, contre 20 040 en 2017.

Structurer les process RH

Les principales opportunités se situent dans les établissements de moins de 100 salariés. Ainsi, 64% des embauches sont effectués dans ce type de structure. L’embellie conjoncturelle n’est pas étrangère à cette nouvelle tendance. Les petites structures souhaitent "accompagner et sécuriser leur croissance en structurant leur processus RH", que ce soient en termes de recrutement, de développement RH, d’administration du personnel, de formation voire de marque employeur. Des prérogatives jusqu’ici exercées en complément de d’autres fonctions.

"Typiquement, il s’agit d’une entreprise de 80 à 100 salariés, dans laquelle la fonction RH était gérée par le Daf ou le directeur général, indique Frédéric Lemoine, directeur délégué d'Exper'RH & Leader Pai (groupe Leader), spécialisé en recrutement et président du groupe Lorraine Centre de l'ANDRH, qui présentait l'enquête à Toulouse. Mais, confrontée à des problèmes de recrutement et à la nécessité d’élaborer un plan de formation, elle estime aujourd’hui nécessaire d’avoir un vrai pilotage RH". S’y ajoutent de nouveaux champs d’expertise liés à la transformation numérique.

Mais cette bouffée d’air a aussi son revers. Car intra muros, les rémunérations de ces nouvelles recrues sont à géométrie variable. "Toutes les entreprises n’ont pas conscience du marché, poursuit l’expert. Certaines sont prêtes à mettre le prix, d’autres font le minimum du minimum. Il y a un décalage assez fort entre la fonction occupée et le salaire proposé qui atteint parfois à peine celui d’un junior". "Les entreprises n’ont pas toujours une juste appréciation de la valeur RH, analyse Bénédicte Ravache, secrétaire générale de l’ANDRH. Il y a encore un gap".

De plus, dans les établissements de moins de 20 salariés (38% des recrutements), les missions RH sont partagées entre plusieurs établissements, nécessitant "souvent des déplacements et une grande polyvalence". Il n’est pas exclu que ces DRH cumulent ainsi d’autres fonctions, comme la comptabilité et la paie.

Priorité au tertiaire

Par secteur d’activité, le tertiaire se hisse en tête, avec 75% des embauches et plus particulièrement dans les services divers aux entreprises, notamment les activités juridiques, comptables et conseil et les activités informatique et télécommunications. L’industrie arrive loin derrière (14%), suivi par le commerce (8%) et la construction (4%).

Par région, l’Ile-de-France polarise 37% des recrutements, l’Auvergne Rhône-Alpes, 12% et l’Occitanie, 9%. Mais au sein de ces régions, de fortes disparités existent, selon le type de poste convoité. "Les postes de DRH restent concentrés dans les grandes métropoles, en l’occurrence à Marseille pour notre région, assure Nathalie Ferrucci, responsable du développement RH Côte d’Azur Habitat et présidente du groupe ANDRH Côte d'Azur. Dans les départements, les postes proposés sont des postes de RRH, proche d’une fonction de DRH, mais sans dimension stratégique". Et ce, avec des salaires "contraints".

Pour bouger, les candidats ne peuvent pas toujours s’appuyer sur un marché de l’emploi transparent. Car si le recrutement donne lieu à la publication d’une offre d’emploi, dans 9 cas sur 10, quelques postes échappent à cette visibilité. "Tous les postes ne sont pas ouverts, observe Nathalie Ferrucci. Quand il s’agit de recruter un poste de DRH stratégique en région, le marché est caché et complètement hors de portée des personnes qui aimeraient évoluer vers ces fonctions-là. On n’a pas eu la chance de postuler". D’où l’importance "du réseau ou de la chasse de tête". Le marché caché représenterait, selon l’Apec, 5% du marché de l’emploi cadre de la fonction RH. 

Conclusion unanime des intervenants, le ralentissement annoncé ne plaide pas en faveur de l’offre pléthorique de formations RH existantes sur le marché. D’autant que les cursus semblent de qualité inégale. Il en résulte une perte de visibilité pour les recruteurs. Et une sérieuse concurrence pour les candidats à l'emploi.

 

Anne Bariet
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