Nous vous proposons un tableau résumant l'évaluation calculée par le gestionnaire de l'assurance chômage, l'Unedic, des effets que produira la réforme de l'assurance chômage décidée par le gouvernement, que ce soit pour l'indemnisation des allocataires ou pour la modulation des cotisations des employeurs.
L'Unedic, l'organisme paritaire qui gère l'assurance chômage en France, a publié le 24 septembre une note de 60 pages qui s'efforce d'évaluer les conséquences des décisions prises unilatéralement par le gouvernement visant à modifier les critères d'entrée et le calcul de l'allocation à compter du 1er novembre 2019 mais aussi les contributions des entreprises à travers le bonus malus à compter du 1er janvier 2020 (voir notre article sur les décrets de juillet). Nous vous proposons un résumé de cette évaluation sous la forme d'un tableau.
Mesures concernant l'indemnisation, applicables à compter du 1er novembre 2019 |
Évaluation des conséquences sur les allocataires |
Évaluation des conséquences financières sur le régime |
Changement des conditions d'affiliation ► Il faudra avoir travaillé 6 mois (contre 4 auparavant) pour ouvrir un droit à l'assurance chômage, sur une période de 24 mois (contre 28 mois), la référence restant à 36 mois pour les 53 ans et plus. La période requise pour le rechargement des droits passe aussi à 6 mois |
710 000 allocataires seraient concernés de novembre 2019 à octobre 2020, soit 27% de l'ensemble des allocataires
300 000 allocataires subiront une réduction de leur droit à indemnisation du fait de la période de référence de 28 mois : il s'agirait surtout des moins de 25 ans et des salariés ayant un salaire faible. La moitié de ces 300 000 allocataires subira une baisse de la durée d'indemnisation supérieure à 1 mois, et 1% une baisse de 4 mois
410 000 allocataires verront leur ouverture de droit retardée, d'une durée très variable Chaque mois, il y aurait 30 000 ouvertures de droit en moins qu'avec la précédente convention |
Ces mesures provoqueraient 1 milliard d'euros d'économies en année de croisière |
Dégressivité des allocations élevées ► A partir du 7e mois d'indemnisation, les allocataires ayant eu une rémunération supérieure à 6 450 euros brut, soit 5 000 euros net, verront leur allocation diminuer de 30%, ceux ayant eu une rémunération entre 4 500 et 6 450 euros verront une baisse du montant de leur allocation inférieure à 30% du fait du plancher à 84,33 euros bruts par mois. A noter que les personnes âgées d'au moins 57 ans ne sont pas concernées par ces mesures |
La mesure s'appliquant aux personnes perdant leur emploi après le 1er novembre 2019, les premiers effets s'observeront lors du deuxième semestre 2020 : - à partir de fin 2020, chaque mois, de 1 000 à 2 000 nouveaux allocataires connaîtront une dégressivité de leur allocation avec une baisse moyenne de 11 000 euros brut sur l'ensemble de la durée des droits; - en régime de croisière, sur un an, 70 000 allocataires seront indemnisés avec une allocation journalière revue à la baisse du fait de la dégressivité - près de 3 allocataires sur 10 qui seront impactés auront entre 50 et 56 ans |
L'impact sera faible en 2020 mais déjà de 140 millions d'économies en 2021 et 220 millions en 2022 |
Démissionnaires ► De nouveaux cas ouvrent droit à indemnisation en cas de démission, notamment pour les salariés qui ont un projet professionnel validé par une commission paritaire interprofessionnelle régionale |
Faible effectif estimé fin 2019. L'étude d'impact du projet de loi Avenir professionnel évalue entre 17 000 et 30 000 personnes par an le nombre de bénéficiaires de la mesure | Un coût annuel de 300 millions d'euros dès 2020 |
Travailleurs indépendants ► Une nouvelle forme de revenus de remplacement (800 euros par mois pendant 6 mois) est créée pour les travailleurs indépendants qui font l'objet d'une liquidation judiciaire
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30 000 bénéficiaires par an selon l'étude d'impact du projet de loi Avenir professionnel | 140 millions d'euros par an selon l'étude d'impact du projet de loi Avenir professionnel |
Nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence,
à compter du 1er avril 2020
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Évaluation des conséquences
sur les allocataires
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Évaluation des conséquences financières sur le régime |
► Les rémunérations prises en compte pour ce calcul sont celles des 2 dernières années (au lieu de la dernière année). Le calcul est également affecté par le nombre de jours pris en compte. Ainsi, la période s'étendra du début du premier contrat à la fin du dernier contrat sur les 24 mois précédant la perte du dernier emploi. Cela signifie que sur cette période, chaque jour non travaillé est sans impact sur la rémunération totale de la période mais que cela entraînera, par rapport aux rèles précédentes, une diminution du salaire journalier de référence (SJR) et donc de l'allocation journalière.
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Ce changement provoquera une baisse du salaire journalier de référence, et donc de l'allocation, des personnes ayant travaillé de façon discontinue, mais en revanche une hausse de la durée des droits. L'Unedic estime que 850 000 nouveaux entrants dans le régime percevront 708 euros d'indemnisation par mois au lieu de 905 euros avec la convention précédente, soit une baisse de 22%, mais qu'ils percevront cette indemnité pendant plus de 17 mois, au lieu de 12 mois auparavant
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Une économie de 250 millions d'euros est attendue en 2020 et 1,1 milliard en 201, soit 1,35 milliard d'euros de moindres dépenses entre avril 2020 et fin 2021 |
Mesure instaurant un bonus malus sur les contributions patronales d'assurance chômage, à compter de janvier 2021 |
Évaluation des conséquences sur les entreprises |
Évaluation des conséquences financières sur le régime |
► A compter de janvier 2021, le taux de contribution patronale s'appliquant à la masse salariale de l'entreprise variera entre 3% et 5,05% en fonction du nombre de ruptures de contrat de travail ayant donné lieu à une inscription à Pôle emploi. Les contributions seront modulés à partir du 1er mars 2021. En 2021, 7 secteurs seront concernés :
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L'Unedic dit ne pas disposer des données suffisantes mais estime que les entreprises comprises dans les 7 secteurs concernés pourraient connaître une hausse d'au maximum un point de leur taux de contribution, ou bénéficier d'une baisse maximum de 1,05 point de ce même taux | Le transfert des contributions des entreprises en situation de malus vers celles en situation de bonus s'élèverait à 400 millions d'euros maximum. L'Unedic estime que le bonus malus n'aura pas d'impact en 2019 et 2020 |
Représentants du personnel
Les représentants du personnel sont des salariés élus ou désignés chargés de représenter les salariés de l’entreprise avec des missions spécifiques selon l’instance représentative du personnel (IRP) à laquelle ils appartiennent. Il y a quatre grandes IRP : les DP, le CE, CHSCT et les délégués syndicaux. Au 1er janvier 2020, l’ensemble des IRP (hormis les délégués syndicaux) devront fusionner au sein du CSE.
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