Retraites : le Premier ministre reste ferme, la CFDT veut le retrait de l'âge pivot et une autre gouvernance, la CGT hausse le ton
16.12.2019
Représentants du personnel

La position du gouvernement. Sur BFM TV, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie, Agnès Pannier-Runacher, a déclaré samedi 14 décembre que l'âge pivot à 64 ans, âge en-dessous duquel les salariés subiraient une décote de leur retraite et bénéficieraient d'un bonus au-dessus dans l'actuel projet de réforme des retraites, était une "mesure négociable". Dans son dialogue avec les lecteurs du Parisien Dimanche, publié le 15 décembre, le Premier ministre n'a toutefois pas repris cette idée. Il a fait peu d'ouvertures. "Assumant" de dire la vérité, Edouard Philippe a expliqué : "Avec cette réforme, nous incitons tous les gens à travailler un peu plus longtemps, nous l'assumons. Mais nous prendrons en compte les parcours individuels quand il y a aura eu des activités pénibles. Et ça, c'est très juste". A propos de l'emploi des séniors, le Premier ministre a expliqué que son gouvernement préparait un plan : "Il y a une vieille idée de certains syndicats qui consisterait à dire : on pourrait faire un peu plus de 35 heures par semaine quand on a 30 ans, et un peu moins quand on en a 61. Une logique de gestion tout au long de la vie. Je ne suis pas sûr qu'elle serait techniquement facile à mettre en oeuvre, mais s'en inspirer, ça me semble intelligent". Le chef du gouvernement a par ailleurs annoncé qu'il présentera avant le 18 décembre "un maximum de cas types pour montrer les conséquences de la réforme envisagée, un simulateur étant programmé début 2020.
Représentants du personnel
Les représentants du personnel sont des salariés élus ou désignés chargés de représenter les salariés de l’entreprise avec des missions spécifiques selon l’instance représentative du personnel (IRP) à laquelle ils appartiennent. Il y a quatre grandes IRP : les DP, le CE, CHSCT et les délégués syndicaux. Au 1er janvier 2020, l’ensemble des IRP (hormis les délégués syndicaux) devront fusionner au sein du CSE.
La position de la CFDT. Dans une interview au Journal du Dimanche, le 15 décembre, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a pour sa part évoqué la possibilité d'une nouvelle mobilisation courant janvier (mais "pas à continuer le 18, le 19 décembre") si la journée programmée mardi 17 décembre, initiée par la CGT, FO et SUD et à laquelle la CFDT, la CFTC et l'UNSA se sont ralliées avec un motif différent, n'entraînait pas une évolution du projet, autrement dit si le gouvernement ne renonçait pas à imposer un âge pivot pour partir à la retraite à taux plein. "A chaque rencontre, a dit Laurent Berger, j'avais prévenu : si vous faites du budgétaire, la CFDT sera vent debout. Ils ont choisi. Ils doivent l'assumer. Ca m'étonne qu'ils jouent les étonnés". Par ailleurs, le secrétaire général de la CFDT demande une nouvelle gouvernance du futur système : "La solution, c'est d'installer une nouvelle gouvernance pilotée par les partenaires sociaux, et de la laisser être responsable de l'équilibre à court, moyen et long termes. La recherche de l'équilibre n'est pas un gros mot pour la CFDT mais là, le Premier ministre nous dit : "Vous pouvez vous arranger entre vous, mais on vous indique le chemin, la destination et la date ! " C'est une négation du rôle des acteurs sociaux".
La position de la CGT. Dans un communiqué commun, les fédérations CGT des cheminots, des transports, des mines et de l'énergie et des industries chimiques rejettent la responsabilité du conflit social, que le gouvernement essaie de faire porter aux grévistes des régimes spéciaux, sur l'exécutif : "Le gouvernement doit arrêter de s'entêter. Il doit épargner au pays la poursuite d'un conflit pénible pour les grévistes et la population, notamment à l'occasion des fêtes de fin d'année (..) Le gouvernement dispose d'une semaine pour annoncer le retrait de son projet et la relance de véritables négociations pour l'amélioration du système actuel". Dans le cas contraire, menacent les fédérations de la CGT, "les salariés du public et du privé en tireront la conclusion qu'ils doivent redoubler de mobilisation, démultiplier les appels à la grève".
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