Six mois après Nuit Debout, l'alternative toujours vive

Six mois après Nuit Debout, l'alternative toujours vive

14.12.2016

Action sociale

Le Manifeste du travail social, issu de la "Commission action travail social" de Nuit Debout, vient de paraître. Plus de six mois après cette dernière mobilisation, collectifs parisiens, régionaux et syndicats interrogent toujours la finalité, le sens et les moyens du travail social. État des lieux.

"Bougeons-nous les travailleurs sociaux ! La quête de sens en travail social, le conflit des valeurs, le poids du numérique (...) sur les usagers, la restrictions des moyens tant humains que budgétaires (...) sont autant de motifs légitimes à alerter les pouvoirs publics et appeler à la mobilisation nationale des travailleurs sociaux en janvier prochain !" Ce commentaire de "Louisette" hier en réaction à l'un de nos articles reflète bien la quête de sens à laquelle aspirent encore et toujours les travailleurs sociaux. Et ce, malgré le déploiement du plan d'action gouvernemental qui fait suite aux États généraux du travail social ainsi que la refonte des diplômes prévue pour la rentrée 2018.

Les collectifs et syndicats qui portent l'alternative

Plusieurs collectifs et syndicats portent cette aspiration à une alternative dans les pratiques du travail social. En premier lieu même si elle n'est pas la plus représentative, la "Commission action travail social" créée dans la foulée de Nuit Debout. Elle vient de publier un Manifeste du travail social posant les fondations de la pensée de Nuit Debout en matière de travail social (disponible à la commande sur le site Le social en fabrique). En lien avec cette commission, le collectif Avenir Educs regroupe un millier de travailleurs sociaux partout en France. Il est lui-même en lien avec une kyrielle de collectifs locaux de travailleurs sociaux, actifs en Seine-Saint-Denis, à Nantes, Tours, dans les Yvelines, en Seine-Maritime et dans la Drôme. Les débats au sein de ces réseaux portent sur les métiers, la clinique et la pratique du travail social. Sur le versant des conditions de travail, ils sont reliés aux syndicats nationaux Sud, FSU et CGT.

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Le calendrier des actions
Pour alimenter ce mouvement alternatif, plusieurs événements en perspective. Le 13 janvier prochain aura lieu une journée de formation à Malakoff (92) "Quelles réponses à la marchandisation du social ?". Le 31 janvier, les collectifs et syndicats se réuniront à la Bourse du travail afin de débattre de la mobilisation qui aura lieu en mars. Dans la foulée, ces collectifs devraient envoyer une lettre à chaque candidat à l'élection présidentielle afin de se positionner par rapport au programme de chacun. Une pétition de deux collectifs (du DEI France et GPS, ci-dessous en pièce jointe) vient également d'être lancée le 6 décembre, intitulée Plaidoyer pour un travail social au service des droits fondamentaux des personnes. Même si l'effet "course à la présidentielle" joue, ces mouvements, pour la plupart récents, ont construit leur réflexion au fil de débats réguliers. A l'instar du collectif Avenir Educs, qui organise un débat dans une ville une fois tous les deux mois depuis novembre 2014.

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Les revendications

Après quelle alternative ces collectifs et syndicats courent-ils ? "Tel qu'il est envisagé aujourd'hui, nous nous dirigeons vers une mort du travail social", affirme Sylvère Cala, éducateur spécialisé en centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) et co-animateur du collectif Avenir Educs. "En tant que travailleurs sociaux, notre but est d'émanciper les personnes. Nous représentons la dernière instance où le droit au bonheur des personnes en situation difficile ou extrême peut encore être défendu. Ce ne sera plus possible si nous sommes segmentés, d'un côté, en opérateurs de terrain, de l'autre en coordinateurs". La revendication principale du mouvement porte sur le manque de participation des travailleurs sociaux et de consultation aux Etats généraux du travail social. "La démarche était bonne. Le discours de Ségolène Neuville était audible. Mais elle n'est pas allée jusqu'au bout de sa démarche de dialogue", regrette-t-il, alors que les nombreuses invitations aux débats lancées aux responsables politiques depuis 2014 sont restées sans réponse. Plus largement, "le trait d'union entre nos collectifs est l'aspiration à une vision, un sens politique donné à notre action et notre métier. Nous manquons cruellement de souffle, d'exigence et de perspectives dans le travail social. C'est cela que nous attendons de la part de nos responsables politiques !"

Marie Pragout
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