Depuis plusieurs jours, de nombreux syndicats appellent à une négociation interprofessionnelle sur le télétravail. Devenu "de droit commun" depuis les ordonnances Macron de 2017, les employeurs l'ont largement ouvert aux salariés pendant la crise sanitaire. Pour les syndicats, son encadrement est devenu indispensable.
Le leader de la CFDT faisait ainsi suite à FO, Yves Veyrier évoquant le sujet dès lundi 11 mai : "Le télétravail est en réalité du travail à domicile mis en place de manière soudaine, sans préparation. Nous demandions depuis longtemps une négociation interprofessionnelle, c'est d'autant plus urgent. Les employeurs traînent des pieds, mais nous n'allons pas lâcher le morceau".
Représentants du personnel
Les représentants du personnel sont des salariés élus ou désignés chargés de représenter les salariés de l’entreprise avec des missions spécifiques selon l’instance représentative du personnel (IRP) à laquelle ils appartiennent. Il y a quatre grandes IRP : les DP, le CE, CHSCT et les délégués syndicaux. Au 1er janvier 2020, l’ensemble des IRP (hormis les délégués syndicaux) devront fusionner au sein du CSE.
- faire du télétravail un objet de dialogue social,
- questionner l'organisation du travail pour mettre en place le télétravail qui n'est pas adapté à 100 % des salariés,
- mener une réflexion sur les postes éligibles,
- distinguer les différentes formes de télétravail : occasionnel, ponctuel, exceptionnel, imprévu...,
- mettre en place les modalités d'acceptation du télétravail par le salarié,
- envisager le télétravail autrement qu'au domicile du télétravailleur en l'ouvrant par exemple aux espaces de coworking,
- dispenser des formations, associer les managers, s'assurer de l'égalité hommes-femmes pour maximiser les chances de réussite de la mise en oeuvre du télétravail,
- clarifier la question des outils numériques, notamment la fourniture de l'ordinateur par l'employeur,
- intégrer les enjeux de santé et de sécurité des salariés,
- prendre en compte les travailleurs handicapés,
- étudier la question de la reconfiguration des locaux en y intégrant le télétravail.
Mais selon Jean-François Foucard, secrétaire national de la CFE-CGC que nous avons pu contacter, la volonté du Medef d'ouvrir des négociations est loin d'être évidente : "Évidemment, nous serions preneurs d'une telle négociation car il y a de la matière pour encadrer le télétravail via un accord national interprofessionnel. Mais je doute que le Medef dispose d'un mandat, et à mon avis, la volonté de négocier du Medef est proche de zéro. C'est plutôt au niveau des branches que des négociations pourraient aboutir".
Du côté de Force Ouvrière, Béatrice Clicq, secrétaire confédérale en charge du développement durable (incluant le numérique) estime qu'il faut remettre le sujet du télétravail sur la table et nous confie sa volonté de participer aux réunions proposées par le Medef : "Si des réunions avaient lieu, même pour une simple réflexion, nous y participerons car nous pensions qu'il faut étudier à la fois le télétravail dans l'urgence et à temps plein mais aussi le télétravail classique".
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